JEAN DUBUFFET (1901-1985)
JEAN DUBUFFET (1901-1985)

Femina dulce malum (Corps de dame taché de rouille et de lilas)

细节
JEAN DUBUFFET (1901-1985)
Femina dulce malum (Corps de dame taché de rouille et de lilas)
signé et daté 'J. Dubuffet Oct. 50' (en haut à gauche); signé, titré et daté 'Dubuffet Octobre 50 Femina dulce malum Corps de dame taché de rouille et de lilas' (sur le châssis)
huile sur toile
116 x 89 cm. (45¾ x 35 in.)
Peint en 1950.
来源
Collection Van den Borch, Anvers
Galerie Claude Bernard, Paris
Acquis auprès de celle-ci.
出版
J. Fitzsimmons, Jean Dubuffet: brève introduction à son oeuvre, Bruxelles, 1958, No. 20 (illustré, non paginé).
M. Traba, Los cuatro monstruos cardinales, Altos, 1965 (illustré).
M. Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Fascicule VI: Corps de Dames, Paris, 1987, No. 105 (illustré p. 78).
J. Kriz, Jean Dubuffet, Prague, 1989, No. 22 (illustré en couleurs p. 36).
Jean Dubuffet: du trait à la matière, catalogue d'exposition, Bruxelles, Centre culturel Le Botanique, 1996, No. 5 (illustré p. 13).
Jean Dubuffet (1901-1985): Exposition du centenaire, catalogue d'exposition, Paris, Musée national d'Art Moderne - Centre Georges Pompidou, 2001 (illustré en couleurs p. 130).
展览
Saint Paul de Vence, Fondation Maeght, Dix ans d'art vivant 1945-1955, avril-mai 1966, No. 35.
Saint Paul de Vence, Fondation Maeght, Jean Dubuffet: rétrospective : peintures, sculptures, dessins, juillet-octobre 1985, No. 30 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 71).
Martigny, Fondation Gianadda, Dubuffet, mars-juin 1993, No. 27 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 58).
更多详情
'FEMINA DULCE MALUM (CORPS DE DAME TACHÉ DE ROUILLE ET DE LILAS); SIGNED AND DATED UPPER LEFT, SIGNED, TITLED AND DATED (ON THE STRETCHER); OIL ON CANVAS.

荣誉呈献

Clémentine Robert
Clémentine Robert

拍品专文

'Je me plais, pour mon propre compte, à trouver des beautés nouvelles, sur une voie tout autre que les voies usuelles. J'éprouve que les choses réputés laides sont ainsi réputées sans aucune raison, et ne sont pas moins belles que les choses réputées belles.'. Ces quelques lignes écrites en janvier 1951 par Jean Dubuffet à Pierre Matisse, son galeriste à New York, entendent réconforter ce dernier face au choc provoqué par la nouvelle exposition des oeuvres de l'artiste. En effet, la dernière série de toiles débutée par l'artiste en avril 1950 aborde avec une frontalité inouïe et une vérité nue sans précédent le sujet de la femme, sous le titre désormais emblématique des Corps de Dames. Avec cet ensemble relativement restreint qui ne comprend que trente-six toiles, Dubuffet provoque un impact visuel inédit auprès de la critique et du public et la réception est alors assez virulente à l'encontre de ce 'sacrilège' fait à la femme.
L'histoire de l'art est parsemée de scandales dont les plus retentissants ont très souvent été liés au corps de la femme, à l'image de l'Olympia de Manet, que Dubuffet se plaît à citer indirectement en intitulant de la même manière un de ses Corps de Dames. Cette figure féminine, ou plus exactement ce corps comme le fait remarquer Max Loreau, tire ses origines des Paysages grotesques réalisés précédemment par l'artiste, qui fait désormais de la femme un paysage à part entière, le réceptacle de cette folle exploration de la matière qu'il poursuit depuis plusieurs années. C'est en octobre 1950 qu'est réalisé Femina dulce malum (Corps de dame taché de rouille et de lilas), s'inscrivant de manière éclatante parmi les plus beaux 'paysages' féminins réalisés par le peintre.
Dubuffet se plaît à introduire des niveaux de lectures différents dans sa peinture, faisant de Femina dulce malum un des exemples les plus intéressants de sa capacité à croiser les influences les plus diverses. En effet, le titre même du tableau est sans doute tiré une épigramme du XVIeme siècle du poète Jean Dorat et peut se lire comme 'la femme, ce doux mal'. Cependant, Dubuffet joue sur la polysémie du terme 'malum' désignant tout à la fois le mal et la pomme, dualité issue du fameux péché originel, auquel il donne littéralement corps en conférant à sa dame des contours qui ne sont pas sans rappeler ceux du fruit défendu. L'artiste parvient alors à mêler avec malice des approches de la peinture totalement différentes où se confondent tradition du nu, histoire de la femme et synthèse de la féminité. 'Il me plaisait [...] de juxtaposer brutalement, dans ces corps féminins, du très général et du très particulier, du très subjectif et du très objectif, du métaphysique et du trivial grotesque.' (Dubuffet in G. Limbour, op. cit., 1953).
Présent depuis plus de cinquante ans dans la collection d'Henri-Georges Clouzot, ce tableau témoigne de l'oeil incroyable du collectionneur pour percevoir toute la force d'une peinture, qui, aujourd'hui encore, n'a rien perdu de sa capacité à déstabiliser le spectateur. Dans une lettre envoyée à Pierre Matisse pour le féliciter d'avoir réussi à vendre un des tableaux de la série, Dubuffet fait mention de la figure isolée de Clouzot en Europe concernant les Corps de Dames : 'Cela me fait plaisir à moi aussi qu'il y ait à Paris un 'Corps de dame' [...]. Il n'y a à ma connaissance qu'un seul autre 'Corps de dame' en Europe. C'est celui que Claude Bernard a racheté l'année dernière à Monsieur Van den Borch d'Anvers et vendu au metteur en scène Clouzot.' (Lettre à Pierre Matisse, Vence, 30 septembre 1959).
Avec Femina dulce malum, Dubuffet ne s'attaque pas au portrait mais bien au nu et ce n'est par conséquent pas une femme qui est peinte, mais l'image même de la femme qu'il entend retrouver à travers la matière posée sur la toile. Il réduit la figure, le visage, à sa plus simple expression et la repousse vers le haut du tableau centrant l'ensemble de la composition sur le sujet essentiel de cette série : le corps. Pour Dubuffet, ce corps féminin devient un champ d'exploration, une porte ouverte vers la possibilité de retrouver une réalité où se confondent l'homme et la nature imbriqués dans une même matière picturale. Tachée de 'rouille et de lilas', c'est ainsi que l'artiste qualifie cette Femina dulce malum, alliant au sein de cette femme le végétal, le minéral et l'humain. La chair du corps est comme une boue, une glaise dans laquelle l'artiste a tracé dans sa plus simple expression les symboles ancestraux de la féminité, seins, nombril et sexe qui viennent ici donner un visage primaire à cette masse de chair et de terre. Dubuffet souhaite trouver dans cette résurgence de la nature au travers de l'humain, la véritable expression de ce qui anime le corps. Très proche du peintre Alfonso Ossorio, il lui a d'ailleurs écrit au sujet de ses peintures : 'Ces interférences de l'humain au non-humain, de l'organique à l'inorganique, d'un règne à un autre règne, du monde des genèses à celui des décrépitudes, du principe de vie au principe de mort, se retrouvent dans toutes vos oeuvres, et me paraissent manifester, chez vous comme chez moi, d'un sentiment très fort du caractère unique et uniforme des rythmes de tous les êtres de ce monde - principe unique dans lequel le bien et le mal, la vie et la mort, viennent se marier et se confondre.' (Lettre à A. Ossorio, 31 janvier 1951).
Dans cette oeuvre, Dubuffet emploie une technique autodidacte où la trace du peintre est délibérément visible, laissant dans la matière son empreinte de manière primaire, nous renvoyant aux prémices de la figuration, tant au regard des premières peintures rupestres que des premiers dessins d'enfant. Comme il le souligne : 'Cette manifestation brutale, dans le tableau, des moyens matériels employés par le peintre pour la suscitation des objets représentés, et qui sembleraient empêcher ceux-ci [...] de prendre corps, fonctionne en réalité pour moi à l'inverse : elle me paraît, au contraire paradoxalement, donner à ces objets une présence accrue plus étonnante, plus impressionnante.' (Dubuffet, Notes du peintre, in G. Limbour, L'art brut de Jean Dubuffet. Tableau bon levain à vous de cuire la pâte, Pierre Matisse, New York, 1953). L'artiste parvient, avec Femina dulce malum, à trouver une expressivité qui introduit une véritable ambivalence pour le spectateur à la fois profondément éloigné de cette représentation et éprouvant néanmoins une sensation extrêmement familière face à l'oeuvre.
C'est sans doute cette démarche perturbatrice, troublante de l'artiste, qui a su séduire autant le collectionneur que le réalisateur Henri-Georges Clouzot. En effet, ce dernier a consacré une grande part de sa recherche cinématographique à la question du corps, et plus spécifiquement au rapport de la femme et de son image. Aussi, dans le dernier film qu'il a réalisé en 1968, La Prisonnière, Clouzot met en scène les obsessions d'un jeune collectionneur, Stan Hassler, qui tend questionner de manière frontale les canons éculés de la beauté féminine. Dans l'appartement de ce dernier, Clouzot recompose une collection d'art où Femina dulce malum apparaît comme un des symboles de cette démarche de distorsion du corps, de cette remise en cause totale de l'icône féminine. L'oeuvre de Dubuffet est voisine alors d'une poupée de Hans Bellmer et d'une Maternité Dogon dans ce décor élaboré par Clouzot, qui trouve dans son personnage une projection de ses propres interrogations.
Le corps de la femme est ainsi mis à nu, aplati, exposé de la manière la plus implacable qui soit pour le spectateur, qui reçoit en pleine face cette brutalité de la peinture. Cette image violente ne l'est que pour faire ressortir toute l'intensité contenue par le sujet. La dame de Dubuffet possède une forme de poésie, de mélancolie liée à cette simplicité apparente du dessin qui lui confère une dimension toute autre. Comme l'écrit James Fitzimmons : 'Le lecteur me pardonnera si, moi, je n'approche au contraire les Corps de Dames, qu'indirectement et avec quelques précautions car ces toiles sont fortement chargées, plus même que les femmes de De Kooning, pourtant assez meurtrières. [...] Ce ne sont pas des individus, des femmes en particulier, ce sont des femmes, l'être femelle plutôt, des manifestations d'un archétype - de la grande mère et prostituée dévoratrice, dispensatrice de plaisir, infiniment prolifique, rose de jardin, araignée et ourse tout ensemble - Femina dulce malum ainsi qu'est appelée une de ces toiles.' (J. Fitzimmons, Jean Dubuffet, Brève introduction à son oeuvre, Bruxelles, 1958, pp. 23-27).

S'affranchissant de toutes les conventions culturelles, le peintre tend à remettre fondamentalement en cause l'éducation même des sens et des préjugés relatifs à l'image de la femme pour accéder à quelque chose de bien plus essentiel. Femina dulce malum se pose en une représentation du corps totalement intemporelle car elle fait voler en éclat tous les codes établis, pour laisser place à une communication véritable entre le sujet et le spectateur. Selon l'artiste, 'à [son] sens l'art consiste essentiellement dans cette extériorisation des mouvements d'humeur les plus intimes, les plus profondément intérieurs de l'artiste. Et comme ces mouvements internes nous les avons tous aussi en nous, les mêmes, alors c'est pour nous très émouvant de nous trouver face à face avec leur projection.' (Dubuffet, Honneur aux valeurs sauvages, conférence inédite faite à Lille le 10 janvier 1951).
Femina dulce malum contient ainsi une porte universelle que Dubuffet est parvenu à saisir dans cette pâte minérale, végétale et picturale dont il détient le secret et qui fait vibrer la chair comme jamais, procurant une réalité palpable à ce que James Fitzimmons a superbement qualifié de 'désert où l'histoire du monde est récapitulée.'






'For my part, I delight in discovering new beauties, in ways that depart from the usual canon. I find that things are often deemed ugly for no reason, and are no less beautiful than those things deemed beautiful.' These few lines written in January 1951 by Jean Dubuffet to Pierre Matisse, his art dealer in New York, were intended to reassure him, following the stir caused by the new exhibition of the artist's works. Indeed, the artist's latest series of paintings started in April 1950, bearing the now iconic title Corps de Dames ('Women's Bodies'), had tackled the subject of womanhood with unheard-of candour and unembellished veracity. With this relatively small group of works, including only thirty-six paintings, Dubuffet provoked an unprecedented visual impact amongst critics and the public alike. Reactions to this 'sacrilege' against women were quite virulent.

The history of art is riddled with scandals, the most clamorous of which have often been linked to women's bodies, as with Manet's Olympia, which Dubuffet opts to quote indirectly, giving a similar name to one of his Corps de Dames. This female figure, or rather this body as described by Max Loreau, originated in the Paysages grotesques previously produced by the artist, for whom women had now become a landscape unto themselves, the receptacle for the bizarre exploration of the subject that he had been pursuing for several years. It was in October 1950 that he produced Femina dulce malum (Women's body stained with rust and lilac), which boldly asserted its place among the most beautiful female 'landscapes' produced by the painter.

Dubuffet enjoys introducing different levels of interpretation to his painting, making Femina dulce malum one of the most interesting examples of his ability to draw on the most diverse influences. Indeed, the title of the painting is probably derived from an epigram by 16th century poet Jean Dorat and might be read as 'woman, that sweet sorrow.' However, Dubuffet plays on the multiple meanings of the term 'malum' meaning both evil and apple - the duality of the famous original sin, which he literally embodies, by giving his lady contours not unlike those of the forbidden fruit. The artist manages to concoct a mischievous blend of totally different painting approaches, where the tradition of nudes, women's history and a synthesis of femininity merge. 'I enjoyed [...] the brutal juxtaposition, in these female bodies of the very general and the very particular, the very subjective and the very objective, the metaphysical and the grotesquely mundane." Dubuffet in G. Limbour, op. cit., 1953).

Part of the Henri-Georges Clouzot's collection for over fifty years, this picture bears witness to the collector's incredible eye for the full impact of a painting, which, even today, has lost none of its ability to unsettle the viewer. In a letter to Pierre Matisse congratulating him on the successful sale of one of the pictures in the series, Dubuffet mentions the isolated stance of Clouzot in his appreciation of the Corps de Dames: 'It makes me happy to know that there is a 'Corps de Dame' in Paris. To my knowledge it is one of only two in Europe. The other was bought back by Claude Bernard last year from Mr Van den Borch from Antwerp and then sold to the director Clouzot.' (Letter to Pierre Matisse, Vence, 30 September, 1959).

With Femina dulce malum, Dubuffet's focus is on nudes rather than portraits, and this is therefore no woman who is being painted, but the image of the woman that he intends to unveil through the materials used on canvas. He reduces the face, to its simplest form, positioning it high up in the picture so that the entire composition is centred on the essential subject of this series: the body. For Dubuffet, this female body becomes a field of exploration, an open door to the possible discovery of a reality where humanity and nature become intertwined in the same pictorial material. Stained with 'rust and lilac,' this is how the artist describes this Femina dulce malum, whose subject achieves a blend of plant, mineral and human. The body's flesh is like mud, a clay with which the artist has drawn the ancestral symbols of femininity in their simplest form - breasts, navel and vagina, endowing this mass of flesh and earth with the most primal of faces. With this resurgence of nature through humanity, Dubuffet seeks the true expression of that which animates the body. He wrote to his close friend painter Alfonso Ossorio, about his work: 'This intermingling of human and non-human, organic and inorganic, from one realm to another, from the world of genesis to that of decay, from the principle of life to that of death, are found in all your works, and seem to me to manifest, in you as in me, a strong sense of the unique and uniform character of the rhythms that govern all the world's beings - a unique principle in which good and evil, life and death, marry and merge.' (Letter to A. Ossorio, January 31, 1951).

In this work, Dubuffet employs a self-taught technique whereby the mark of the painter is deliberately visible, stamped in an obvious way, taking us back to the beginnings of representation, in terms of both the first cave paintings and early childhood drawings. As he says: 'This brutal display in the picture, of the material means used by the painter to depict the objects represented and which seem to prevent them [...] from taking shape, actually has the opposite effect on me: it seems to me, rather paradoxically, to give these objects a surprisingly strong and more striking presence.' (Dubuffet, Notes du peintre, in G. Limbour, L'art brut de Jean Dubuffet. Tableau bon levain à vous de cuire la pâte, Pierre Matisse, New York, 1953). With Femina dulce malum, the artist achieves an expressiveness that introduces a real ambivalence to the viewer, who is both deeply distanced by the representation and yet experiences a feeling of extreme familiarity before the work.

It was no doubt the artist's disturbing, unsettling approach that appealed so much to the collector and director Henri-Georges Clouzot. The latter indeed devoted much of his cinematographic research to the issue of bodies, and more specifically the relationship between the image the woman and her image. Furthermore, in the last film he made in 1968, Woman in Chains, Clouzot portrays the obsessions of a young collector, Stan Hassler, who challenges the hackneyed canon of female beauty head on. In Hassler's apartment, Clouzot reconstructs an art collection in which Femina dulce malum appears as a symbol of the distortion of the body, and of the total questioning of female iconography. Dubuffet's work is juxtaposed with both a Hans Bellmer doll and a Maternity Dogon in this interior designed by Clouzot, who sees in this character a projection of his own questions.

The female body is thus laid bare, flattened and exposed in the most implacable manner possible for the viewer, who is faced with the full brutality of this painting. The image, whose violence is intended only to bring out the intensity contained in the subject, is reminiscent of the parallel research conducted by Willem De Kooning, who was particularly impressed by Pierre Matisse's Corps de Dames exhibition. De Kooning also taps into the inescapability of the woman body whose flesh invades the composition and is reduced to nothing but a pictorial material. However, while the two artists share a essentially common approach towards the symbolism of the female nude, Dubuffet's lady has a form of poetry, a melancholy linked to the ostensible simplicity of the drawing, which gives her another dimension. As James Fitzimmons wrote: 'The reader will forgive me if I approach the Corps de Dames only indirectly and with some caution, because these paintings are heavily loaded, even more than De Kooning's women, yet quite deadly. [...] These are not individuals, particular women, but women in general - the female being, expressions of an archetype - of a supreme mother and devouring prostitute, a giver of pleasure, infinitely prolific, a garden rose, spider and bear all at once - Femina dulce malum in the words of one of the pictures' titles.' (J. Fitzimmons, Jean Dubuffet, Brève introduction à son oeuvre, Bruxelles, 1958, pp. 23-27).

In emancipating himself from all cultural conventions, the artist sets out to fundamentally question the education of the senses and prejudices regarding the image of women, in a bid to access something much more essential. Femina dulce malum can be seen as a completely timeless representation of the body, in the way it shatters all established codes, making room for meaningful communication between the subject and the viewer. According to the artist, '[his] sense of art lies mainly in the externalisation of the artist's most private and deepest inner mood swings. And as we also experience such inner movements within ourselves, it is therefore deeply moving to find ourselves face to face with their outward expression.' (Dubuffet, Honneur aux valeurs sauvages, unpublished lecture delivered in Lille on 10 January 1951).

Femina dulce malum thus has a universal reach, captured by Dubuffet in this mineral, vegetable and pictorial mix, to which he holds the secret and that brings flesh to life as never before, generating a tangible reality brilliantly described by James Fitzimmons as a 'desert in which the story of the world is summarized.'