拍品专文
« La sculpture est pour moi un processus d'excavation et de relief, sans définir un espace et sans établir de centre. » - Arnaldo Pomodoro
Sfera con sfera (1995) d’Arnaldo Pomodoro est un exemple éclatant de la forme la plus emblématique de l’artiste. L’œuvre se compose d’un globe en bronze étincelant, révélant un intérieur de circuits géométriques scintillants. La coque lisse se brise, révélant un intérieur complexe qui semble avoir explosé. Employée pour la première fois en 1963 la sphère demeure à ce jour l’une des formes les plus emblématiques de l’art de Pomodoro. Juxtaposant la perfection physique à l’esthétique de la destruction, des œuvres comme celle-ci reflètent ses angoisses face aux progrès rapides de la science et de la technologie pendant la période d’après-guerre.
C’est au début des années 1960 que Pomodoro signe ses premières œuvres en trois dimensions. Celles-ci s’inspirent fortement des sculptures de Constantin Brâncuși qu’il découvre à New York en 1959 et qui laissent sur Pomodoro une empreinte profonde, un désir brûlant d’imaginer ce qui se cache derrière ces surfaces pures et lustrées. ‘La perfection des formes chez Brâncuși était si belle, si mystérieuse, se souvient-il… Et puis j’ai fini par me dire qu’une telle perfection matérielle n’avait plus lieu d’être à notre époque; il fallait la détruire à tout prix’ (A. Pomodoro, in S. Hunter, Arnaldo Pomodoro, New York, 1982, p. 52).
Cubes, disques, cylindres et sphères deviennent bientôt les fondements d’un vocabulaire inédit. L'une de ses sphères les plus emblématiques a été conçue en 1966, pour le pavillon italien à l'Expo de Montréal, et aujourd’hui installée devant la Farnesina à Rome.
« La sphère est, à mes yeux, une forme parfaite, presque magique. Il s’agit alors d’en briser la surface, de se glisser dedans et de lui donner vie. » - Arnaldo Pomodoro
Durant les années 1950, Pomodoro avait essentiellement travaillé le bas-relief. De ces œuvres avait émergé une sorte de ‘scripte’ sculptural très personnel: un ensemble de glyphes énigmatiques, dérivés de sa fascination pour la peinture de Paul Klee. Les carcasses enchevêtrées de ses travaux plus tardifs en trois dimensions découlent directement de ce lexique de signes et de symboles: sauf qu’au lieu de se déployer sur la surface de l’œuvre, les inscriptions sont désormais tapies au cœur même de la sculpture. Habitées d’un réseau de formes semblables à des rouages, des rayons, des lames tournantes, ces structures denses renvoient volontairement à l’esthétique de l’ère industrielle. À l’instar de Lucio Fontana, l’un de ses premiers mentors, Pomodoro était bouleversé par les avancées techniques qui avaient permis à l’homme de partir à la conquête de l’espace tout en le précipitant - arme nucléaire oblige - au bord du gouffre. Dans Sfera con sfera, l’artiste conjugue l’idée de création et de destruction, imaginant les frontières inexplorées et mystérieuses qui s'ouvrent devant le monde.
''Sculpture for me is a process of excavation and relief, without defining a space, and without establishing a centre.'' - Arnaldo Pomodoro
Arnaldo Pomodoro’s Sfera con sfera (1995) is a gleaming example of the artist’s most iconic signature form. The work consists of a gleaming bronze orb, revealing an interior of glinting geometric circuitry. Its smooth shell splits apart, revealing a complex interior that seems to have exploded. First employed in 1963, the sphere has become one of Pomodoro’s most iconic forms. Juxtaposing physical perfection with the aesthetics of destruction, works such as the present reflect his anxieties about the rapid progress of science and technology during the post-war period.
Pomodoro first began to work in three dimensions during the early 1960s. He was particularly inspired by the sculptures of Constantin Brâncuși, which he encountered in New York in 1959, and was seized by a desire to imagine what lay beneath their sleek, pure surfaces. ‘The perfection of form in Brâncuși was so beautiful and mysterious’, he recalls. ‘…Then at a certain moment I said to myself, really this perfection of the form in our time is inappropriate; it has to be destroyed’ (A. Pomodoro, quoted in S. Hunter, Arnaldo Pomodoro, New York, 1982, p. 52).
Alongside cubes, columns and discs, the sphere quickly became a central part of this new vocabulary. One of his most iconic sphere was conceived in 1966, for the Italian pavilion at the Montreal Expo, and now installed in front of the Farnesina in Rome.
''For me, the sphere is a perfect, almost magical form. Then you try to break the surface, go inside and give life to the form.'' Arnaldo Pomodoro
During the 1950s, Pomodoro had worked primarily with two-dimensional reliefs. These works saw the emergence of a kind of sculptural ‘writing’: mysterious glyphs that derived from his fascination with the paintings of Paul Klee. The writhing, tangled interiors of his three-dimensional works developed directly from this language of marks and signs. No longer inscribed upon the surface, this script was now hidden deep within the very heart of the sculpture. These intricate structures deliberately called to mind the aesthetics of the machine age, invoking spokes, cogs and whirring blades. Like Lucio Fontana, one of the artist’s early mentors, Pomodoro was deeply influenced by the technological developments of his time. Humankind had launched itself into space, yet had also - through the advent of nuclear warfare - brought itself to the brink of catastrophe. In Sfera con sfera, the artist merges creation and destruction, envisioning the unexplored, unknown frontiers that lay before the world.
Sfera con sfera (1995) d’Arnaldo Pomodoro est un exemple éclatant de la forme la plus emblématique de l’artiste. L’œuvre se compose d’un globe en bronze étincelant, révélant un intérieur de circuits géométriques scintillants. La coque lisse se brise, révélant un intérieur complexe qui semble avoir explosé. Employée pour la première fois en 1963 la sphère demeure à ce jour l’une des formes les plus emblématiques de l’art de Pomodoro. Juxtaposant la perfection physique à l’esthétique de la destruction, des œuvres comme celle-ci reflètent ses angoisses face aux progrès rapides de la science et de la technologie pendant la période d’après-guerre.
C’est au début des années 1960 que Pomodoro signe ses premières œuvres en trois dimensions. Celles-ci s’inspirent fortement des sculptures de Constantin Brâncuși qu’il découvre à New York en 1959 et qui laissent sur Pomodoro une empreinte profonde, un désir brûlant d’imaginer ce qui se cache derrière ces surfaces pures et lustrées. ‘La perfection des formes chez Brâncuși était si belle, si mystérieuse, se souvient-il… Et puis j’ai fini par me dire qu’une telle perfection matérielle n’avait plus lieu d’être à notre époque; il fallait la détruire à tout prix’ (A. Pomodoro, in S. Hunter, Arnaldo Pomodoro, New York, 1982, p. 52).
Cubes, disques, cylindres et sphères deviennent bientôt les fondements d’un vocabulaire inédit. L'une de ses sphères les plus emblématiques a été conçue en 1966, pour le pavillon italien à l'Expo de Montréal, et aujourd’hui installée devant la Farnesina à Rome.
« La sphère est, à mes yeux, une forme parfaite, presque magique. Il s’agit alors d’en briser la surface, de se glisser dedans et de lui donner vie. » - Arnaldo Pomodoro
Durant les années 1950, Pomodoro avait essentiellement travaillé le bas-relief. De ces œuvres avait émergé une sorte de ‘scripte’ sculptural très personnel: un ensemble de glyphes énigmatiques, dérivés de sa fascination pour la peinture de Paul Klee. Les carcasses enchevêtrées de ses travaux plus tardifs en trois dimensions découlent directement de ce lexique de signes et de symboles: sauf qu’au lieu de se déployer sur la surface de l’œuvre, les inscriptions sont désormais tapies au cœur même de la sculpture. Habitées d’un réseau de formes semblables à des rouages, des rayons, des lames tournantes, ces structures denses renvoient volontairement à l’esthétique de l’ère industrielle. À l’instar de Lucio Fontana, l’un de ses premiers mentors, Pomodoro était bouleversé par les avancées techniques qui avaient permis à l’homme de partir à la conquête de l’espace tout en le précipitant - arme nucléaire oblige - au bord du gouffre. Dans Sfera con sfera, l’artiste conjugue l’idée de création et de destruction, imaginant les frontières inexplorées et mystérieuses qui s'ouvrent devant le monde.
''Sculpture for me is a process of excavation and relief, without defining a space, and without establishing a centre.'' - Arnaldo Pomodoro
Arnaldo Pomodoro’s Sfera con sfera (1995) is a gleaming example of the artist’s most iconic signature form. The work consists of a gleaming bronze orb, revealing an interior of glinting geometric circuitry. Its smooth shell splits apart, revealing a complex interior that seems to have exploded. First employed in 1963, the sphere has become one of Pomodoro’s most iconic forms. Juxtaposing physical perfection with the aesthetics of destruction, works such as the present reflect his anxieties about the rapid progress of science and technology during the post-war period.
Pomodoro first began to work in three dimensions during the early 1960s. He was particularly inspired by the sculptures of Constantin Brâncuși, which he encountered in New York in 1959, and was seized by a desire to imagine what lay beneath their sleek, pure surfaces. ‘The perfection of form in Brâncuși was so beautiful and mysterious’, he recalls. ‘…Then at a certain moment I said to myself, really this perfection of the form in our time is inappropriate; it has to be destroyed’ (A. Pomodoro, quoted in S. Hunter, Arnaldo Pomodoro, New York, 1982, p. 52).
Alongside cubes, columns and discs, the sphere quickly became a central part of this new vocabulary. One of his most iconic sphere was conceived in 1966, for the Italian pavilion at the Montreal Expo, and now installed in front of the Farnesina in Rome.
''For me, the sphere is a perfect, almost magical form. Then you try to break the surface, go inside and give life to the form.'' Arnaldo Pomodoro
During the 1950s, Pomodoro had worked primarily with two-dimensional reliefs. These works saw the emergence of a kind of sculptural ‘writing’: mysterious glyphs that derived from his fascination with the paintings of Paul Klee. The writhing, tangled interiors of his three-dimensional works developed directly from this language of marks and signs. No longer inscribed upon the surface, this script was now hidden deep within the very heart of the sculpture. These intricate structures deliberately called to mind the aesthetics of the machine age, invoking spokes, cogs and whirring blades. Like Lucio Fontana, one of the artist’s early mentors, Pomodoro was deeply influenced by the technological developments of his time. Humankind had launched itself into space, yet had also - through the advent of nuclear warfare - brought itself to the brink of catastrophe. In Sfera con sfera, the artist merges creation and destruction, envisioning the unexplored, unknown frontiers that lay before the world.