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« Pour Dubuffet, [L’Hourloupe] est une “fête de l’esprit”, lumineuse, brillante, étincelante et continue. Dubuffet y cherche une écriture ininterrompue et uniforme qui positionne tout sur le plan frontal. Elle représente les errances de la pensée, une vision mentale et neuronale du monde, une vision du monde réel qui ne cesse de s’interroger. » (V. da Costa et F. Hergott, Jean Dubuffet. Œuvres, écrits, entretiens, Barcelone 2006, p. 77.)
Réalisé le 21 avril 1967, L’Escalier V est une des pièces maîtresses de la série phare de de Jean Dubuffet, L’Hourloupe. Mesurant 148 x 114 cm, cette œuvre témoigne de l’approche singulière du peintre en matière d’abstraction : elle met en évidence son exploration de la forme et de la couleur à travers un langage visuel complexe.
Dans Escalier V, Dubuffet crée un ensemble vivant de motifs cellulaires imbriqués les uns dans les autres, plongeant le spectateur dans une sorte de « foire aux mirages ».
Le titre suggère une structure sous-jacente – un escalier abstrait – qui émerge de juxtaposition apparemment chaotique des formes et des couleurs. Sur un fond énigmatique, la composition de Dubuffet transpose l’imagerie conventionnelle d’un escalier en une entité pulsante, quasi-organique.
Ayant utilisé de la peinture vinylique sur toile, la technique de Dubuffet dans Escalier V reflète sa fascination permanente pour les qualités tactiles et exploratoires de son motif de L’Hourloupe. Les formes cellulaires en boucle servent de métaphore visuelle aux processus complexes de la pensée et de la perception. Chaque segment du tableau semble vibrer d’une énergie interne, capturant à la fois le mouvement et la profondeur d’une manière qui remet en question les perspectives conventionnelles sur la réalité.
Escalier V est emblématique de l’évolution artistique de Dubuffet au milieu des années 1960 : l’œuvre marque un changement par rapport aux compositions denses de sa précédente série Paris Circus, l’artiste s’éloignant des tableaux urbains pour adopter une approche plus libérée et expérimentale. Alors que les œuvres précédentes se caractérisaient par une approche globale, Escalier V témoigne d’une déconstruction et d’une recontextualisation plus précises des éléments visuels. Le motif de l’escalier est abstrait et isolé, s’intégrant dans un cadre plus large de formes interconnectées qui défient la perception du spectateur.
En adoptant une nouvelle forme d’abstraction, l’œuvre de Dubuffet témoigne des profonds bouleversements qu’ont connus l’art et la culture occidentaux au milieu des années 1960. À l’instar de ses contemporains du Pop Art qui se sont engagés dans le langage visuel de la culture de consommation et des médias de masse, Dubuffet a cherché à révéler les modèles sous-jacents de la pensée et de l’existence par le biais de son langage visuel unique. Son style Hourloupe s’éloigne de l’abstraction traditionnelle et vise à représenter les objets et les expériences de la vie quotidienne à travers un nouveau vocabulaire esthétique, notamment en matière de couleurs et de formes.
Cet effort prend racine dans sa fascination pour l’art brut et les expressions non filtrées de la créativité. En distillant ces influences dans ses œuvres de L’Hourloupe, Dubuffet cherche à proposer une réponse plus primitive et directe au monde, comme un contrepoint à la culture visuelle commerciale souvent aseptisée de son époque.
Les teintes saturées combinées au jeu des formes abstraites créent un sentiment de profondeur et de dynamisme. La qualité cinétique de la peinture invite les spectateurs à s’y intéresser plus profondément, en remettant en question leur perception de structures et de symboles familiers. Cette approche souligne l’engagement de Dubuffet à explorer de nouvelles façons de voir et de comprendre le monde.
Escalier V illustre l’approche novatrice du plasticien en matière d’art abstrait. En réinterprétant l’imagerie conventionnelle d’un escalier, Dubuffet offre une expérience visuelle vibrante et immersive. Ce tableau, quintessence de la série de L’Hourloupe, témoigne de la volonté de Dubuffet d’élargir les possibilités d’expression artistique et d’inviter le public à reconsidérer en profondeur sa perception de la réalité.
‘’For Dubuffet [L’Hourloupe] is a “festival of the mind”, luminous, brilliant, sparkling, and continual. In it Dubuffet seeks an uninterrupted and uniform writing that brings everything to the frontal plane. It represents the wanderings of the thought processes, a mental and neuronal vision of the world, a vision of the real world that never stops questioning.’’ (V. da Costa and F. Hergott, Jean Dubuffet. Works, Writings, Interviews, Barcelona 2006, p. 77).
Jean Dubuffet’s Escalier V, executed on April 21, 1967, is a striking embodiment of the artist's seminal L’Hourloupe series. At 148 x 114 cm, this work is a testament to Dubuffet’s distinctive approach to abstraction, showcasing his exploration of form and color through a complex and dynamic visual language.
In Escalier V, Dubuffet delves into a "fair of mirages" with his signature Hourloupe style (J. Dubuffet), creating a vivid array of interlocking, cellular patterns. The title suggests an underlying structure—an abstracted staircase—that emerges from the painting’s seemingly chaotic arrangement of shapes and colors. Against a deep, enigmatic background, Dubuffet’s composition reimagines the conventional imagery of a staircase, transforming it into a pulsating, almost organic entity.
Rendered in vinyl paint on canvas, Dubuffet’s technique in Escalier V reflects his ongoing fascination with the tactile and exploratory qualities of his Hourloupe motif. The looping, cellular forms serve as a visual metaphor for the intricate processes of thought and perception. Each segment of the painting appears to vibrate with an internal energy, capturing both movement and depth in a way that challenges conventional perspectives on reality.
Escalier V is emblematic of Dubuffet’s mid-1960s artistic evolution, marking a shift from the densely packed compositions of his earlier Paris Circus series, moving away from urban tableaux towards a more liberated and experimental approach. Whereas earlier works were characterized by an all-encompassing approach, Escalier V demonstrates a more refined deconstruction and recontextualization of visual elements. The staircase motif is abstracted and isolated, integrated within a broader framework of interconnected forms that challenge the viewer’s perception.
By embracing a new form of abstraction, Dubuffet's work testified to the profound shifts that Western art and culture experienced during the mid 1960s. Like his contemporaries in Pop Art who engaged with the visual language of consumer culture and mass media, Dubuffet sought to reveal underlying patterns of thought and existence through his unique visual language. His Hourloupe style represents a departure from traditional abstraction, aimed at distilling everyday objects and experiences into a new visual vernacular.
Escalier V highlights Dubuffet’s distinctive approach to color and form, as his engagement with the Hourloupe style represents an attempt to distill and reimagine everyday objects and experiences into a new visual language. This effort was rooted in his earlier fascination with Art Brut and the raw, unfiltered expressions of creativity. By distilling these influences into his Hourloupe works, Dubuffet aimed to present a more primal and direct response to the world—a counterpoint to the often sanitized and commercialized visual culture of his time.
The vibrant, saturated hues and the interplay of abstracted shapes create a sense of depth and dynamism. The painting’s kinetic quality invites viewers to engage with it on a deeper level, challenging their perceptions of familiar structures and symbols. This approach underscores Dubuffet’s commitment to exploring new ways of seeing and understanding the world.
Escalier V exemplifies Jean Dubuffet’s innovative approach to abstract art. By reinterpreting the conventional imagery of a staircase, Dubuffet offers a vibrant and immersive visual experience. This painting, a quintessential example of the Hourloupe series, showcases Dubuffet’s commitment to expanding the possibilities of artistic expression and inviting audiences to reconsider their perceptions of reality.
Réalisé le 21 avril 1967, L’Escalier V est une des pièces maîtresses de la série phare de de Jean Dubuffet, L’Hourloupe. Mesurant 148 x 114 cm, cette œuvre témoigne de l’approche singulière du peintre en matière d’abstraction : elle met en évidence son exploration de la forme et de la couleur à travers un langage visuel complexe.
Dans Escalier V, Dubuffet crée un ensemble vivant de motifs cellulaires imbriqués les uns dans les autres, plongeant le spectateur dans une sorte de « foire aux mirages ».
Le titre suggère une structure sous-jacente – un escalier abstrait – qui émerge de juxtaposition apparemment chaotique des formes et des couleurs. Sur un fond énigmatique, la composition de Dubuffet transpose l’imagerie conventionnelle d’un escalier en une entité pulsante, quasi-organique.
Ayant utilisé de la peinture vinylique sur toile, la technique de Dubuffet dans Escalier V reflète sa fascination permanente pour les qualités tactiles et exploratoires de son motif de L’Hourloupe. Les formes cellulaires en boucle servent de métaphore visuelle aux processus complexes de la pensée et de la perception. Chaque segment du tableau semble vibrer d’une énergie interne, capturant à la fois le mouvement et la profondeur d’une manière qui remet en question les perspectives conventionnelles sur la réalité.
Escalier V est emblématique de l’évolution artistique de Dubuffet au milieu des années 1960 : l’œuvre marque un changement par rapport aux compositions denses de sa précédente série Paris Circus, l’artiste s’éloignant des tableaux urbains pour adopter une approche plus libérée et expérimentale. Alors que les œuvres précédentes se caractérisaient par une approche globale, Escalier V témoigne d’une déconstruction et d’une recontextualisation plus précises des éléments visuels. Le motif de l’escalier est abstrait et isolé, s’intégrant dans un cadre plus large de formes interconnectées qui défient la perception du spectateur.
En adoptant une nouvelle forme d’abstraction, l’œuvre de Dubuffet témoigne des profonds bouleversements qu’ont connus l’art et la culture occidentaux au milieu des années 1960. À l’instar de ses contemporains du Pop Art qui se sont engagés dans le langage visuel de la culture de consommation et des médias de masse, Dubuffet a cherché à révéler les modèles sous-jacents de la pensée et de l’existence par le biais de son langage visuel unique. Son style Hourloupe s’éloigne de l’abstraction traditionnelle et vise à représenter les objets et les expériences de la vie quotidienne à travers un nouveau vocabulaire esthétique, notamment en matière de couleurs et de formes.
Cet effort prend racine dans sa fascination pour l’art brut et les expressions non filtrées de la créativité. En distillant ces influences dans ses œuvres de L’Hourloupe, Dubuffet cherche à proposer une réponse plus primitive et directe au monde, comme un contrepoint à la culture visuelle commerciale souvent aseptisée de son époque.
Les teintes saturées combinées au jeu des formes abstraites créent un sentiment de profondeur et de dynamisme. La qualité cinétique de la peinture invite les spectateurs à s’y intéresser plus profondément, en remettant en question leur perception de structures et de symboles familiers. Cette approche souligne l’engagement de Dubuffet à explorer de nouvelles façons de voir et de comprendre le monde.
Escalier V illustre l’approche novatrice du plasticien en matière d’art abstrait. En réinterprétant l’imagerie conventionnelle d’un escalier, Dubuffet offre une expérience visuelle vibrante et immersive. Ce tableau, quintessence de la série de L’Hourloupe, témoigne de la volonté de Dubuffet d’élargir les possibilités d’expression artistique et d’inviter le public à reconsidérer en profondeur sa perception de la réalité.
‘’For Dubuffet [L’Hourloupe] is a “festival of the mind”, luminous, brilliant, sparkling, and continual. In it Dubuffet seeks an uninterrupted and uniform writing that brings everything to the frontal plane. It represents the wanderings of the thought processes, a mental and neuronal vision of the world, a vision of the real world that never stops questioning.’’ (V. da Costa and F. Hergott, Jean Dubuffet. Works, Writings, Interviews, Barcelona 2006, p. 77).
Jean Dubuffet’s Escalier V, executed on April 21, 1967, is a striking embodiment of the artist's seminal L’Hourloupe series. At 148 x 114 cm, this work is a testament to Dubuffet’s distinctive approach to abstraction, showcasing his exploration of form and color through a complex and dynamic visual language.
In Escalier V, Dubuffet delves into a "fair of mirages" with his signature Hourloupe style (J. Dubuffet), creating a vivid array of interlocking, cellular patterns. The title suggests an underlying structure—an abstracted staircase—that emerges from the painting’s seemingly chaotic arrangement of shapes and colors. Against a deep, enigmatic background, Dubuffet’s composition reimagines the conventional imagery of a staircase, transforming it into a pulsating, almost organic entity.
Rendered in vinyl paint on canvas, Dubuffet’s technique in Escalier V reflects his ongoing fascination with the tactile and exploratory qualities of his Hourloupe motif. The looping, cellular forms serve as a visual metaphor for the intricate processes of thought and perception. Each segment of the painting appears to vibrate with an internal energy, capturing both movement and depth in a way that challenges conventional perspectives on reality.
Escalier V is emblematic of Dubuffet’s mid-1960s artistic evolution, marking a shift from the densely packed compositions of his earlier Paris Circus series, moving away from urban tableaux towards a more liberated and experimental approach. Whereas earlier works were characterized by an all-encompassing approach, Escalier V demonstrates a more refined deconstruction and recontextualization of visual elements. The staircase motif is abstracted and isolated, integrated within a broader framework of interconnected forms that challenge the viewer’s perception.
By embracing a new form of abstraction, Dubuffet's work testified to the profound shifts that Western art and culture experienced during the mid 1960s. Like his contemporaries in Pop Art who engaged with the visual language of consumer culture and mass media, Dubuffet sought to reveal underlying patterns of thought and existence through his unique visual language. His Hourloupe style represents a departure from traditional abstraction, aimed at distilling everyday objects and experiences into a new visual vernacular.
Escalier V highlights Dubuffet’s distinctive approach to color and form, as his engagement with the Hourloupe style represents an attempt to distill and reimagine everyday objects and experiences into a new visual language. This effort was rooted in his earlier fascination with Art Brut and the raw, unfiltered expressions of creativity. By distilling these influences into his Hourloupe works, Dubuffet aimed to present a more primal and direct response to the world—a counterpoint to the often sanitized and commercialized visual culture of his time.
The vibrant, saturated hues and the interplay of abstracted shapes create a sense of depth and dynamism. The painting’s kinetic quality invites viewers to engage with it on a deeper level, challenging their perceptions of familiar structures and symbols. This approach underscores Dubuffet’s commitment to exploring new ways of seeing and understanding the world.
Escalier V exemplifies Jean Dubuffet’s innovative approach to abstract art. By reinterpreting the conventional imagery of a staircase, Dubuffet offers a vibrant and immersive visual experience. This painting, a quintessential example of the Hourloupe series, showcases Dubuffet’s commitment to expanding the possibilities of artistic expression and inviting audiences to reconsider their perceptions of reality.