拍品专文
Cet ensemble de sièges provient très certainement de l’importante commande d’un mobilier d’apparat réalisé pour le compte du cardinal Joseph Fesch (1763-1839), oncle maternel de l’Empereur Napoléon Ier, dans les premières années du XIXe siècle.
Un éminent commanditaire
Joseph Fesch n’est pas prédestiné à devenir le plus grand collectionneur de la première moitié du XIXe siècle. Formé au séminaire d’Aix-en-Provence, il est nommé archiprêtre de la cathédrale d’Ajaccio en 1787. A la suite de sa famille, il épouse les idées nouvelles de la Révolution qui le poussent à quitter la Corse pour le sud de la France en 1793. Abandonnant l’habit, il suit Napoléon Bonaparte en Italie lors des campagnes militaires à partir de 1796. Passionné d’art, c’est à cette époque qu’il commence à collectionner les premières toiles de son immense collection de peintures. En mars 1800, il s’installe à Paris et fait l’acquisition de l’hôtel Hocquart de Montfermeil, œuvre de Nicolas Ledoux et situé dans le quartier très prisé de la Chaussée d’Antin, rue du Mont-Blanc. Il s’adonne alors entièrement à sa passion de la collection, faisant l’acquisition de mobilier, d’objets d’art et surtout de tableaux avant de décider de retourner à la vie religieuse. Il est alors nommé en 1802 par son neveu archevêque de Lyon après la signature du Concordat. L’année suivante, Napoléon lui confie la prestigieuse fonction d’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège. Installé au Palazzo del Bufalo piazza Colonna, il y restera jusqu’en 1806, date à laquelle il rentre à Paris, les relations entre l’Empereur et le Pape s’étant détériorées. C’est lors de cette première période romaine, entre 1803 et 1806, qu’est commandé et réalisé ce mobilier. En 1815, contraint à l’exil au moment de la chute de l’Empire, il s’établit définitivement à Rome au Palais Falconieri qui devient l’écrin de sa collection de 16.000 toiles.
L’attribution du mobilier à cette prestigieuse commande
Nous connaissons cet éminent mobilier du début du XIXe siècle à travers plusieurs sources. La première d’entre elles n’est autre qu’un dessin des architectes et dessinateurs du cardinal, Lorenzo (1783-1839) et Dionisio Santi (1784-1848), publié dans le recueil de leurs œuvres Modèles de meubles et de décorations intérieures en 1828. Présenté de profil, le dessin du fauteuil correspond parfaitement à notre modèle de fauteuil, notamment par le haut du dossier arqué, les montants à cannelures et chapiteaux à décor de feuilles, les accotoirs soutenus par des chimères ailées, les cannelures de l’assise et enfin les pieds en patte de lion.
En outre, un inventaire du mobilier de l’hôtel Hocquart de Montfermeil est dressé en 1815 lors de son exil. L’ensemble impressionnant répertorie et dénombre pas moins de 97 pièces décrit comme suit : ‘six canapés, deux causeuses, quarante-et-un fauteuils, quarante-huit chaises, le tout neuf, destiné à faire un meuble de représentation, de bois richement sculpté orné avec chimères ailées, pieds a griffes, a rosaces et aigles, les sièges et dossiers bourrés de crin. Couverts de toile sans étoffe. Et le tout ensemble dix mille quatre cent quarante francs.’ Enfin, un portrait réalisé par Jules Pasqualini (1812-1888) représente le cardinal Fesch assis dans un fauteuil d’apparat en bois doré très proche du modèle. Citons la forme de l’extrémité de l’accotoir sculpté d’une palmette, le haut du montant du dossier à motif d’un chapiteau orné de feuilles, la frise de feuilles d’acanthe de la corniche ainsi que le fronton arqué ceint d’une frise de perle, centré d’un aigle dont on aperçoit l’aile gauche et le motif de ruban de la couronne.
Un mobilier d’apparat à l’histoire mouvementée
Commandé et réalisé en Italie alors que le cardinal est ambassadeur à Rome, le mobilier est à partir de 1806 installé à Paris dans l’hôtel du cardinal. La chute de son neveu et l’exil du cardinal donnent lieu à une vente aux enchères le 17 juin 1816 où une partie de l’ensemble sera dispersée (lots 444 à 446). Trois variations du modèle sont décrites dans cette vente : le premier modèle au dossier à fronton cintré, le deuxième à dossier au fronton triangulaire, le troisième avec une différence d’ornement aux bras des fauteuils. La description des décors des sièges du lot 444 correspond à notre suite : ‘Douze chaises, seize [or sept] fauteuils, avec deux canapés, en bois sculpté et doré, et bourrés de crin, sans être couverts; les bras des fauteuils sont soutenus par des chimeres ailées, a t/cete de lion, et des dossiers entourés d'arabesques avec couronnement cintré et orné de l'aigle romaine’. Le lot 444 semble décrire le modèle de sièges actuellement conservé au Musée Fesch (14 pièces), ou encore la série qui a fait partie de la collection de Joseph Bonaparte, roi d’Espagne et comte de Survilliers (1768-1844), principal héritier du cardinal, qui récupèrera également une partie. Cette suite sera ensuite acquise par le prince Anatole Demidoff pour sa villa de San Donato en Toscane. Nous la retrouvons d’ailleurs illustrée sur une aquarelle de Fortuné de Fournier datée de 1841, représentant notamment les sièges in situ dans la salle de bal : deux canapés, dix fauteuils et sept chaises sont identifiables. Près de 40 ans plus tard, la vente du contenu de la villa Demidoff, le 15 mars 1880, proposait sous les numéros 143 et 144 cinq canapés et douze fauteuils. Il est fort probable également qu’une partie du mobilier soit retourné à Rome en 1815 avec le cardinal, dont un fauteuil à dossier à fronton cintré est utilisé pour le portrait du cardinal par Jules Pasqualini dans les dernières années de sa vie.
Quelques pièces de cet important ensemble sont passées en vente ces dernières années. Nous pouvons notamment citer cinq fauteuils et une chaise provenant très certainement de la série achetée à Paris en 1816, lot 445 (fronton triangulaire) par William Beckford pour Fonthill Abbey, Wiltshire (Christie’s Londres, 18 février 2007, lots 214 à 217). Un fauteuil et une paire de chaises à fronton arqué provenant de la collection Dalva Brothers II sont également vendus chez Christie’s à Paris, le 23 novembre 2021, lots 121 et 122, ou encore deux fauteuils à fronton triangulaire vendus dans la collection Philip Hewat-Jaboor chez Christie’s à Londres le 8 février 2024, lot 97.
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This set of seats was most likely commissioned as part of a large ceremonial furniture project for Cardinal Joseph Fesch (1763-1839), maternal uncle of Emperor Napoleon, in the early years of the 19th century.
Joseph Fesch was not predestined to become the greatest collector of the first half of the 19th century. Educated at the seminary in Aix-en-Provence, he was appointed archpriest of Ajaccio cathedral in 1787. Following in his family's footsteps, he embraced the new ideas of the Revolution, which led him to leave Corsica for the south of France in 1793. Quiting the priesthood, he followed Napoleon Bonaparte to Italy on his military campaigns from 1796 onwards. It was at this time that he began collecting the first canvases in his immense collection of paintings. In March 1800, he moved to Paris and acquired the Hôtel Hocquart de Montfermeil, designed by Nicolas Ledoux and located in the highly sought-after Chaussée d'Antin district, rue du Mont-Blanc. He then devoted himself entirely to his passion for collecting, acquiring furniture, works of art and above all paintings, before deciding to return to religious life. In 1802, following the signing of the Concordat, his nephew appointed him Archbishop of Lyon. The following year, Napoleon entrusted him with the prestigious post of French ambassador to the Holy See. Based at the Palazzo del Bufalo in Piazza Colonna, he remained there until 1806, when he returned to Paris, as relations between the Emperor and the Pope had deteriorated. It was during this first period in Rome, between 1803 and 1806, that the cardinal's ceremonial furniture was commissioned and produced. In 1815, forced into exile by the fall of the Empire, he settled permanently in Rome in the Palazzo Falconieri, which became the setting for his collection of 16,000 paintings.
The attribution of the furniture to this prestigious commission
We know this eminent early 19th century furniture set from several sources. The first is a drawing by the Cardinal's architects and draftsmen, Lorenzo (1783-1839) and Dionisio Santi (1784-1848), published in the 1828 collection of their works Modèles de meubles et de décorations intérieures. Presented in profile, the armchair's design corresponds perfectly to our armchair model, notably for the arched top of the back, the fluted uprights with leaf capitals, the armrests supported by winged chimeras, the fluted seat and the lion's paw feet.
In addition, an inventory of the cardinal's furniture in the Hôtel Hocquart de Montfermeil was drawn up in 1815 during his exile. The impressive set lists and counts no fewer than 96 pieces, described as follows: ‘six canapés, deux causeuses, quarante-et-un fauteuils, quarante-huit chaises, le tout neuf, destiné à faire un meuble de représentation, de bois richement sculpté orné avec chimères ailées, pieds a griffes, a rosaces et aigles, les sièges et dossiers bourrés de crin. Couverts de toile sans étoffe. Et le tout ensemble dix mille quatre cent quarante francs.’ Finally, a portrait by Jules Pasqualini (1812-1888) shows Cardinal Fesch seated in a gilded wooden ceremonial armchair very close to the model of our seats : the shape of the end of the armrest carved with a palmette, the top of the back post with a leafy capital motif, the acanthus leaf frieze on the cornice and the arched pediment encircled by a pearl frieze, centered on an eagle whose left wing can be seen and the ribbon motif of the crown.
Magnificent furniture with an eventful history
Commissioned and produced in Italy while the cardinal was ambassador in Rome, the furniture was installed in the cardinal's hotel in Paris from 1806 onwards. The fall of his nephew and the Cardinal's exile led to an auction on 17 June 1816, at which part of the ensemble was dispersed (lots 444 to 446). Three variations of the model are described in this sale: the first with a curved pediment back, the second with a triangular pediment back, and the third with different ornamentation on the arms of the armchairs. The description of the decorations on the seats in lot 444 corresponds to our suite: ‘Douze chaises, seize [or sept] fauteuils, avec deux canapés, en bois sculpté et doré, et bourrés de crin, sans être couverts; les bras des fauteuils sont soutenus par des chimeres ailées, a t/cete de lion, et des dossiers entourés d'arabesques avec couronnement cintré et orné de l'aigle romaine’. Lot 444 appears to describe the chair model currently held by the Musée Fesch (14 pieces), or the series that formed part of the collection of Joseph Bonaparte, King of Spain and Count of Survilliers (1768-1844), the Cardinal's main heir, who also acquired a part of it. The suite was later acquired by Prince Anatole Demidoff for his villa at San Donato in Tuscany. It is illustrated in a watercolour by Fortuné de Fournier dated 1841, showing this set of furniture in the ballroom: two sofas, ten armchairs and seven chairs. Almost 40 years later, the sale of the contents of the Villa Demidoff on 15 March 1880 included five sofqs and twelve armchairs under numbers 143 and 144. It is also highly likely that some of the furniture returned to Rome in 1815 with the Cardinal, one of whose armchairs with a curved pediment back was used for the portrait of the Cardinal by Jules Pasqualini in the last years of his life.
A number of pieces from this important collection have come up for sale in recent years. These include five armchairs and a chair, almost certainly from the series purchased in Paris in 1816, lot 445 (triangular pediment) by William Beckford for Fonthill Abbey, Wiltshire (Christie's London, 18 February 2007, lots 214 to 217). An armchair and a pair of chairs with arched pediment from the Dalva Brothers II collection were also sold at Christie's in Paris on 23 November 2021, lots 121 and 122, as were two armchairs with triangular pediment from the Philip Hewat-Jaboor collection at Christie's in London on 8 February 2024, lot 97.
Un éminent commanditaire
Joseph Fesch n’est pas prédestiné à devenir le plus grand collectionneur de la première moitié du XIXe siècle. Formé au séminaire d’Aix-en-Provence, il est nommé archiprêtre de la cathédrale d’Ajaccio en 1787. A la suite de sa famille, il épouse les idées nouvelles de la Révolution qui le poussent à quitter la Corse pour le sud de la France en 1793. Abandonnant l’habit, il suit Napoléon Bonaparte en Italie lors des campagnes militaires à partir de 1796. Passionné d’art, c’est à cette époque qu’il commence à collectionner les premières toiles de son immense collection de peintures. En mars 1800, il s’installe à Paris et fait l’acquisition de l’hôtel Hocquart de Montfermeil, œuvre de Nicolas Ledoux et situé dans le quartier très prisé de la Chaussée d’Antin, rue du Mont-Blanc. Il s’adonne alors entièrement à sa passion de la collection, faisant l’acquisition de mobilier, d’objets d’art et surtout de tableaux avant de décider de retourner à la vie religieuse. Il est alors nommé en 1802 par son neveu archevêque de Lyon après la signature du Concordat. L’année suivante, Napoléon lui confie la prestigieuse fonction d’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège. Installé au Palazzo del Bufalo piazza Colonna, il y restera jusqu’en 1806, date à laquelle il rentre à Paris, les relations entre l’Empereur et le Pape s’étant détériorées. C’est lors de cette première période romaine, entre 1803 et 1806, qu’est commandé et réalisé ce mobilier. En 1815, contraint à l’exil au moment de la chute de l’Empire, il s’établit définitivement à Rome au Palais Falconieri qui devient l’écrin de sa collection de 16.000 toiles.
L’attribution du mobilier à cette prestigieuse commande
Nous connaissons cet éminent mobilier du début du XIXe siècle à travers plusieurs sources. La première d’entre elles n’est autre qu’un dessin des architectes et dessinateurs du cardinal, Lorenzo (1783-1839) et Dionisio Santi (1784-1848), publié dans le recueil de leurs œuvres Modèles de meubles et de décorations intérieures en 1828. Présenté de profil, le dessin du fauteuil correspond parfaitement à notre modèle de fauteuil, notamment par le haut du dossier arqué, les montants à cannelures et chapiteaux à décor de feuilles, les accotoirs soutenus par des chimères ailées, les cannelures de l’assise et enfin les pieds en patte de lion.
En outre, un inventaire du mobilier de l’hôtel Hocquart de Montfermeil est dressé en 1815 lors de son exil. L’ensemble impressionnant répertorie et dénombre pas moins de 97 pièces décrit comme suit : ‘six canapés, deux causeuses, quarante-et-un fauteuils, quarante-huit chaises, le tout neuf, destiné à faire un meuble de représentation, de bois richement sculpté orné avec chimères ailées, pieds a griffes, a rosaces et aigles, les sièges et dossiers bourrés de crin. Couverts de toile sans étoffe. Et le tout ensemble dix mille quatre cent quarante francs.’ Enfin, un portrait réalisé par Jules Pasqualini (1812-1888) représente le cardinal Fesch assis dans un fauteuil d’apparat en bois doré très proche du modèle. Citons la forme de l’extrémité de l’accotoir sculpté d’une palmette, le haut du montant du dossier à motif d’un chapiteau orné de feuilles, la frise de feuilles d’acanthe de la corniche ainsi que le fronton arqué ceint d’une frise de perle, centré d’un aigle dont on aperçoit l’aile gauche et le motif de ruban de la couronne.
Un mobilier d’apparat à l’histoire mouvementée
Commandé et réalisé en Italie alors que le cardinal est ambassadeur à Rome, le mobilier est à partir de 1806 installé à Paris dans l’hôtel du cardinal. La chute de son neveu et l’exil du cardinal donnent lieu à une vente aux enchères le 17 juin 1816 où une partie de l’ensemble sera dispersée (lots 444 à 446). Trois variations du modèle sont décrites dans cette vente : le premier modèle au dossier à fronton cintré, le deuxième à dossier au fronton triangulaire, le troisième avec une différence d’ornement aux bras des fauteuils. La description des décors des sièges du lot 444 correspond à notre suite : ‘Douze chaises, seize [or sept] fauteuils, avec deux canapés, en bois sculpté et doré, et bourrés de crin, sans être couverts; les bras des fauteuils sont soutenus par des chimeres ailées, a t/cete de lion, et des dossiers entourés d'arabesques avec couronnement cintré et orné de l'aigle romaine’. Le lot 444 semble décrire le modèle de sièges actuellement conservé au Musée Fesch (14 pièces), ou encore la série qui a fait partie de la collection de Joseph Bonaparte, roi d’Espagne et comte de Survilliers (1768-1844), principal héritier du cardinal, qui récupèrera également une partie. Cette suite sera ensuite acquise par le prince Anatole Demidoff pour sa villa de San Donato en Toscane. Nous la retrouvons d’ailleurs illustrée sur une aquarelle de Fortuné de Fournier datée de 1841, représentant notamment les sièges in situ dans la salle de bal : deux canapés, dix fauteuils et sept chaises sont identifiables. Près de 40 ans plus tard, la vente du contenu de la villa Demidoff, le 15 mars 1880, proposait sous les numéros 143 et 144 cinq canapés et douze fauteuils. Il est fort probable également qu’une partie du mobilier soit retourné à Rome en 1815 avec le cardinal, dont un fauteuil à dossier à fronton cintré est utilisé pour le portrait du cardinal par Jules Pasqualini dans les dernières années de sa vie.
Quelques pièces de cet important ensemble sont passées en vente ces dernières années. Nous pouvons notamment citer cinq fauteuils et une chaise provenant très certainement de la série achetée à Paris en 1816, lot 445 (fronton triangulaire) par William Beckford pour Fonthill Abbey, Wiltshire (Christie’s Londres, 18 février 2007, lots 214 à 217). Un fauteuil et une paire de chaises à fronton arqué provenant de la collection Dalva Brothers II sont également vendus chez Christie’s à Paris, le 23 novembre 2021, lots 121 et 122, ou encore deux fauteuils à fronton triangulaire vendus dans la collection Philip Hewat-Jaboor chez Christie’s à Londres le 8 février 2024, lot 97.
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This set of seats was most likely commissioned as part of a large ceremonial furniture project for Cardinal Joseph Fesch (1763-1839), maternal uncle of Emperor Napoleon, in the early years of the 19th century.
Joseph Fesch was not predestined to become the greatest collector of the first half of the 19th century. Educated at the seminary in Aix-en-Provence, he was appointed archpriest of Ajaccio cathedral in 1787. Following in his family's footsteps, he embraced the new ideas of the Revolution, which led him to leave Corsica for the south of France in 1793. Quiting the priesthood, he followed Napoleon Bonaparte to Italy on his military campaigns from 1796 onwards. It was at this time that he began collecting the first canvases in his immense collection of paintings. In March 1800, he moved to Paris and acquired the Hôtel Hocquart de Montfermeil, designed by Nicolas Ledoux and located in the highly sought-after Chaussée d'Antin district, rue du Mont-Blanc. He then devoted himself entirely to his passion for collecting, acquiring furniture, works of art and above all paintings, before deciding to return to religious life. In 1802, following the signing of the Concordat, his nephew appointed him Archbishop of Lyon. The following year, Napoleon entrusted him with the prestigious post of French ambassador to the Holy See. Based at the Palazzo del Bufalo in Piazza Colonna, he remained there until 1806, when he returned to Paris, as relations between the Emperor and the Pope had deteriorated. It was during this first period in Rome, between 1803 and 1806, that the cardinal's ceremonial furniture was commissioned and produced. In 1815, forced into exile by the fall of the Empire, he settled permanently in Rome in the Palazzo Falconieri, which became the setting for his collection of 16,000 paintings.
The attribution of the furniture to this prestigious commission
We know this eminent early 19th century furniture set from several sources. The first is a drawing by the Cardinal's architects and draftsmen, Lorenzo (1783-1839) and Dionisio Santi (1784-1848), published in the 1828 collection of their works Modèles de meubles et de décorations intérieures. Presented in profile, the armchair's design corresponds perfectly to our armchair model, notably for the arched top of the back, the fluted uprights with leaf capitals, the armrests supported by winged chimeras, the fluted seat and the lion's paw feet.
In addition, an inventory of the cardinal's furniture in the Hôtel Hocquart de Montfermeil was drawn up in 1815 during his exile. The impressive set lists and counts no fewer than 96 pieces, described as follows: ‘six canapés, deux causeuses, quarante-et-un fauteuils, quarante-huit chaises, le tout neuf, destiné à faire un meuble de représentation, de bois richement sculpté orné avec chimères ailées, pieds a griffes, a rosaces et aigles, les sièges et dossiers bourrés de crin. Couverts de toile sans étoffe. Et le tout ensemble dix mille quatre cent quarante francs.’ Finally, a portrait by Jules Pasqualini (1812-1888) shows Cardinal Fesch seated in a gilded wooden ceremonial armchair very close to the model of our seats : the shape of the end of the armrest carved with a palmette, the top of the back post with a leafy capital motif, the acanthus leaf frieze on the cornice and the arched pediment encircled by a pearl frieze, centered on an eagle whose left wing can be seen and the ribbon motif of the crown.
Magnificent furniture with an eventful history
Commissioned and produced in Italy while the cardinal was ambassador in Rome, the furniture was installed in the cardinal's hotel in Paris from 1806 onwards. The fall of his nephew and the Cardinal's exile led to an auction on 17 June 1816, at which part of the ensemble was dispersed (lots 444 to 446). Three variations of the model are described in this sale: the first with a curved pediment back, the second with a triangular pediment back, and the third with different ornamentation on the arms of the armchairs. The description of the decorations on the seats in lot 444 corresponds to our suite: ‘Douze chaises, seize [or sept] fauteuils, avec deux canapés, en bois sculpté et doré, et bourrés de crin, sans être couverts; les bras des fauteuils sont soutenus par des chimeres ailées, a t/cete de lion, et des dossiers entourés d'arabesques avec couronnement cintré et orné de l'aigle romaine’. Lot 444 appears to describe the chair model currently held by the Musée Fesch (14 pieces), or the series that formed part of the collection of Joseph Bonaparte, King of Spain and Count of Survilliers (1768-1844), the Cardinal's main heir, who also acquired a part of it. The suite was later acquired by Prince Anatole Demidoff for his villa at San Donato in Tuscany. It is illustrated in a watercolour by Fortuné de Fournier dated 1841, showing this set of furniture in the ballroom: two sofas, ten armchairs and seven chairs. Almost 40 years later, the sale of the contents of the Villa Demidoff on 15 March 1880 included five sofqs and twelve armchairs under numbers 143 and 144. It is also highly likely that some of the furniture returned to Rome in 1815 with the Cardinal, one of whose armchairs with a curved pediment back was used for the portrait of the Cardinal by Jules Pasqualini in the last years of his life.
A number of pieces from this important collection have come up for sale in recent years. These include five armchairs and a chair, almost certainly from the series purchased in Paris in 1816, lot 445 (triangular pediment) by William Beckford for Fonthill Abbey, Wiltshire (Christie's London, 18 February 2007, lots 214 to 217). An armchair and a pair of chairs with arched pediment from the Dalva Brothers II collection were also sold at Christie's in Paris on 23 November 2021, lots 121 and 122, as were two armchairs with triangular pediment from the Philip Hewat-Jaboor collection at Christie's in London on 8 February 2024, lot 97.