HUBERT ROBERT (1733-1808)
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HUBERT ROBERT (1733-1808)

La piscine dans les thermes

細節
HUBERT ROBERT (1733-1808)
La piscine dans les thermes
Huile sur toile, sur sa toile d'origine et probablement son châssis d'origine
37 x 46,3 cm. (14 1⁄2 x 18 1⁄4 in.)
Dans un cadre en bois sculpté doré de travail français du XVIIIe siècle
來源
Collection Henry Penon (1830-1908) ; vente Me Duchesne, Hôtel Drouot, Paris, 14 et 15 mai 1891, lot 41 ;
Vente Me Lair-Dubreuil, Paris, 2 avril 1909, lot 12 ;
Monsieur Foinard (selon une inscription dans le catalogue de vente de 1909) ;
Collection Joseph Sayag ; vente Me Rheims, Palais Galliera, Paris, 16 juin 1961, lot 31 ;
Galerie Cailleux, Paris, 1994.
出版
C. de Nicolay-Mazery, Grandes demeures françaises. Tradition d'élégance, Paris, 2014, p. 177 (ill. p. 177).
D. B. Kraege, Picturing Architecture and Time. History and Imagination in Hubert Roberts Artistic Vision, thèse de doctorat en Histoire de l’Art, sous la direction du Prof. Christian Michel, Université de Lausanne, 2019, I, p. 269 (ill. II, fig. 213) (comme 'attribué à Hubert Robert').
展覽
Paris, galerie Charpentier, Paysages d'Eau Douce, 1945, no. 121.
注意事項
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更多詳情
HUBERT ROBERT (1733-1808), THE POOL IN THE BATHS, OIL ON CANVAS, UNLINED, PROBABLY ON ITS ORIGINAL STRETCHER

榮譽呈獻

Paul Gallois
Paul Gallois Head of European Furniture

拍品專文

En 1754, le directeur de l’Académie de France à Rome, Charles-Joseph Natoire (1700-1777) décrit Hubert Robert comme 'un jeune homme qui a du goût pour peindre l’architecture'. En 1766, ce dernier est agréé et reçu 'peintre d’architecture' à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Sa prédilection pour l’architecture a nourri une production riche de caprices d’architecture et de représentations de monuments réels ou inventés. Durant la décennie 1780, Robert a collaboré étroitement avec des architectes, en fournissant les modèles de fabriques de jardins. Par exemple, pour le domaine de Rambouillet acquis par Louis XVI, Robert dessine la Laiterie qu’édifie Jacques-Jean Thévenin (1732-1813). À plusieurs reprises, l’artiste met en valeur les inventions de ses collègues dans ses tableaux, comme la chapelle des Catéchismes à Saint-Louis de Versailles par Louis François Trouard (1728-1804) ou le lavoir de Meilland de Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806) dans un tableau à la composition semblable à l’esquisse des thermes (1). Ces exemples témoignent d’un intérêt pour les architectures bien connues, véritablement antiques ou effectivement construites par ses contemporains, que Robert combine avec d’autres éléments perçus comme existants qui s’avèrent cependant le fruit de l’invention. L’esquisse de la piscine dans des thermes illustre parfaitement ce travail d’association entre fiction et réalité, au sein de laquelle l’émulation intellectuelle prime. Le parti pris frontal est inspiré par les gravures de projets d'architecture réalisés vers 1780 par Étienne-Louis Boullée (1728-1799), en particulier le Cirque ou le notaphe avec les arcs en plein-cintre reposant sur le sol et les voûtes longitudinales à caissons que l’on retrouve dans la Vue intérieure de la nouvelle salle projetée pour l'agrandissement de la bibliothèque du Roi (fig. 1). Cette dernière montre un éclairage zénithal qui rejoint les propositions portées ultérieurement par Charles de Wailly (1730-1798), au sein des commissions du Muséum central des Arts, dans le contexte de la rénovation de la Grande Galerie du palais du Louvre et dont Robert a largement fait écho dans ses toiles. D’ailleurs, l’arche de l’arrière-plan donnant sur Paris, est prise depuis la porte des des Arts de la cour Carrée au Louvre, où Robert possédait son atelier. Le point de vue embrasse la silhouette de l’Institut de France flanqué des tours de l’église Saint-Sulpice et du clocher de l’église Saint-Germain. On reconnaît là les jeux de téléscopage de temps et d’espace que Robert a tant appréciés. En effet, l’architecture évoque des thermes de l’Antiquité mais ils sont situés à Paris, à l’emplacement du palais du Louvre, dans un temps indéterminé dont la sensation est renforcée par le caractère esquissé. Cette petite toile est probablement une production personnelle qui rassemble les préoccupations de Robert pour une architecture régénérée et intégrée à la ville, ainsi que pour le gigantisme des monuments.

Des éléments de décor tels les mufles de lions crachant de l’eau, la fontaine des Atlantes et le portique avec des caryatides agrémentent l’architecture utopique, comme pour l’Incendie de Rome exposé au Salon de 1785 et l’Ancien édifice servant de bains publics présenté au Salon de 1798 (2). Ces deux grandes toiles commandées par Paul Petrovitch et le comte de Stroganoff rappellent l’importance de la clientèle russe à la fin de la carrière de Robert. Entre 1798 et 1805, pour les princes russes occupés par le développement du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, Robert peint les deux vues célèbres de la Grande Galerie du Muséum central des Arts (Paris, musée du Louvre) et plusieurs petites vues des salles inaugurées après 1802. L’esquisse des thermes, avec sa vue de Paris prise depuis le Louvre, semble correspondre à cette période tardive. Le tracé négligé de certaines figures pourrait être le fait d’un artiste âgé de plus de soixante-dix ans, qui atteste d’un intérêt toujours vif pour le musée du Louvre dont il a été l’un des premiers conservateurs. Quant à l’architecture, elle est une discipline qui n’a cessé de fasciner Robert, témoin de l’essor du dessin d’architecte diffusé par la gravure et qu’il hisse au niveau de la peinture en développant ses propres inventions. Robert n’a pas été le seul à souhaiter la réunion des arts au tournant du XVIIIe siècle. ​​En effet, dans son ouvrage publié en 1804, L’architecture considérée sous le rapport de lart, Ledoux déclare : 'Vous qui voulez devenir architecte, commencez par être peintre'.

Nous remercions Sarah Catala d'avoir rédigé la notice ci-dessus.

(1) Sanguine en collection particulière (ill. dans cat. exp. Hubert Robert. Rome-Paris, Paris, Galerie Eric Coatalem, no. 72) ; tableau conservé à Paris, musée Cognac-Jay, no. inv. J 100.
(2) Respectivement conservés au Palais de Pavlosk, no. inv. 1620 III et au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, no. inv. 1262. Au sujet des commandes émanant des aristocrates russes, voir cat. exp. Hubert Robert (1733-1808) et Saint-Pétersbourg. Les commandes de la famille impériale et des princes russes entre 1773 et 1802, musée de Valence, 1999, sous la direction d’Hélène Moulin-Stanislas.

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