Roger de la Fresnaye (1885-1925)
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Roger de la Fresnaye (1885-1925)
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Provenant de la collection de Nannette et Herbert Rothschild
Roger de la Fresnaye (1885-1925)

Le Soldat à la moustache

細節
Roger de la Fresnaye (1885-1925)
Le Soldat à la moustache
signé et daté 'La fresnaye 18' (en bas à gauche)
gouache, encre de Chine et lavis d'encre de Chine et graphite sur papier
26.7 x 20.7 cm.
Exécuté en 1918

signed and dated 'La fresnaye 18' (lower left)
gouache, India ink and wash and India ink and pencil on paper
10 ½ x 8 1⁄8 in.
Executed in 1918
來源
Georges de Miré, Paris (cousin de l'artiste).
M. Van der Klip, Paris (vers 1950).
Galerie Percier, Paris.
Nannette et Herbert Rothschild, New York et Ossining (acquis auprès de celle-ci en 1951).
Puis par descendance aux propriétaires actuels.
出版
G. Seligman, Roger de la Fresnaye with a Catalogue Raisonné, Neuchâtel, 1969, p. 191, no. 271 (illustré).
展覽
Paris, Musée national d'art moderne, Roger de la Fresnaye, juillet-octobre 1950, p. 34, no. 114 (titré 'L'homme à la moustache').
Le Mans, Musée des Beaux-Arts, Roger de la Fresnaye, novembre 1950-janvier 1951, p. 26, no. 30 (titré 'L'homme à la moustache').
Providence, Brown University, Herbert and Nannette Rothschild Collection, An Exhibition in Celebration of the Seventy-Fifth Anniversary of the Founding of Pembroke College in Brown University, octobre-novembre 1966, no. 81 (illustré; titré 'Man with a mustache').
New York, The Solomon R. Guggenheim Museum, The Artist's Response to Crisis: A Sketch for an Exhibition, octobre-décembre 1970.
New York, Neuberger Museum, Geometric Abstraction and the Modern Spirit, février-avril 1989.
Washington, D.C., National Gallery of Art; Philadelphie, Philadelphia Museum of Art et San Francisco, San Francisco Museum of Modern Art, Encounters with Modern Art, The Reminiscences of Nannette F. Rothschild, Works from the Rothschild Family Collections, septembre 1996-décembre 1997, p. 165, no. 38 (illustré en couleurs).
更多詳情
« Je suis las des machines et des angles. Je cherche la courbe, le souffle, ce qui respire. »
— Roger de La Fresnaye, lettre à Jean Cocteau de 1918, citée dans Michel Charzat, Roger de La Fresnaye : une peinture libre comme l’air, Hazan, 2017.
L’œuvre Le Soldat à la moustache, réalisée en 1918, illustre le tournant stylistique amorcé par Roger de La Fresnaye à la fin de la Première Guerre mondiale. Mobilisé dès le début du conflit, il contracte la tuberculose dans les tranchées et est réformé en 1918.
« J’ai voulu servir, comme peintre et comme soldat. Mais c’est mon corps qui m’a trahi. »
— Lettre à Jean Hugo, 1919, reproduite dans, Yves Chevrefils Desbiolles et Françoise Lucbert, Par-delà le cubisme. Études sur Roger de La Fresnaye, suivies de correspondances de l’artiste, Presses universitaires de Rennes, 2017.
Contraint par la maladie, l’artiste abandonne ses grandes compositions cubistes des années 1910–1914 au profit de formats plus modestes et d’une approche plus directe. Ce portrait de soldat témoigne d’un style épuré et linéaire. Le visage du soldat, stylisé mais expressif, reflète une volonté de représenter l’humain avec sobriété, dans une palette restreinte et une composition resserrée.
Car si l’artiste renonce aux formats larges, ce n’est pas au profit d’une simplification technique : au contraire, il explore les possibilités offertes par le mélange des médiums. Gouache, encre de Chine, lavis d’encre de Chine et graphite sur papier se combinent pour enrichir la texture et la profondeur expressive de l’œuvre, traduisant une sensibilité accrue et une volonté de faire parler la matière autant que le sujet. L’œuvre conserve une stylisation cubiste, mais elle s’oriente vers une figuration plus lisible, marquée par l’expérience personnelle de la guerre et une introspection profonde.
Le sujet militaire, ici traité avec retenue et humanité, est probablement inspiré des observations de l’artiste durant le conflit, comme en témoigne une autre œuvre de la même année, La fumée dans l’abri, où La Fresnaye représente un soldat dans un abri, dans une atmosphère silencieuse et méditative. Toujours sur le sujet militaire, on trouve réalisée la même année Le Tambour, une aquarelle sur papier, où tambour et uniforme militaire garance sont traités avec économie de moyens et intensité graphique.
« Je ne peux plus peindre comme avant. Il me faut maintenant faire entrer un peu de l’univers dans le rectangle de ma chambre. »
— Roger de La Fresnaye, lettre à Jean Cocteau de 1919, citée dans Michel Charzat, Roger de La Fresnaye : une peinture libre comme l’air, Hazan, 2017.
Ce portrait de soldat annonce une nouvelle série d’œuvres de La Fresnaye consacrées au portrait au cours des années 1918–1922, où l’artiste poursuit son exploration de la figure humaine dans des formats resserrés et des techniques mixtes comme dans, L'Homme au foulard rouge, de 1921. Ces peintures de figures et les portraits tardifs de La Fresnaye révèlent une forte dimension humaniste ; on y trouve une douce touche d’humour, et parfois même une forme de caricature comme dans Le Prestidigitateur peint en 1921.
Installé à Grasse après la fin de la guerre, La Fresnaye espère que la douceur du climat provençale améliorera sa santé, mais ses forces déclinent. Dès 1922, il ne produit plus que des dessins. Roger de La Fresnaye meurt à Grasse en 1925 ; il avait 40 ans.

“I am weary of machines and angles. I seek the curve, the breath, that which breathes.”
— Roger de La Fresnaye, letter to Jean Cocteau, 1918, quoted in Michel Charzat, Roger de La Fresnaye: une peinture libre comme l’air, Hazan, 2017.
The work Le Soldat à la Moustache, created in 1918, illustrates the stylistic shift initiated by Roger de La Fresnaye at the end of the First World War. Mobilized at the outbreak of the conflict, he contracted tuberculosis in the trenches and was discharged in 1918.
“I wanted to serve, both as a painter and as a soldier. But it was my body that betrayed me.”
Letter to Jean Hugo, 1919, reproduced in Yves Chevrefils Desbiolles and Françoise Lucbert, Par-delà le cubisme. Études sur Roger de La Fresnaye, suivies de correspondances de l’artiste, Presses universitaires de Rennes, 2017.
Forced by illness, the artist abandoned his large cubist compositions from 1910–1914 in favor of more modest formats and a more direct approach. This soldier’s portrait reflects a purified, linear style. The soldier’s face, stylized yet expressive, reveals a desire to depict humanity with restraint, using a limited palette and a tight composition.
Although the artist gave up large formats, it was not in favor of technical simplification. On the contrary, he explored the possibilities offered by mixed media. Gouache, India ink, ink wash, and graphite on paper combine to enrich the texture and expressive depth of the work, conveying heightened sensitivity and a desire to let the material speak as much as the subject. The work retains cubist stylization but moves toward a more readable figuration, shaped by the personal experience of war and deep introspection.

The military subject, treated here with restraint and humanity, was likely inspired by the artist’s wartime observations, as seen in another work from the same year, Smoke in the Shelter, where La Fresnaye depicts a soldier in a quiet, meditative atmosphere. Also from 1918 is The Drummer, a watercolor on paper, where the drum and red military uniform are rendered with minimal means and strong graphic intensity.
“I can no longer paint as before. I must now bring a bit of the universe into the rectangle of my room.”
— Roger de La Fresnaye, letter to Jean Cocteau, 1919, quoted in Michel Charzat, Roger de La Fresnaye: une peinture libre comme l’air, Hazan, 2017.
This soldier’s portrait heralds a new series of works by La Fresnaye devoted to portraiture between 1918 and 1922, in which the artist continues his exploration of the human figure in tight formats and mixed techniques, as in Man with the Red Scarf (1921). These figure paintings and late portraits reveal a strong humanist dimension; they contain a gentle touch of humor, and sometimes even a form of caricature, as in The Magician, painted in 1921.
Settled in Grasse after the war, La Fresnaye hoped the Provençal climate would improve his health, but his strength declined. From 1922 onward, he produced only drawings. Roger de La Fresnaye died in Grasse in 1925 at the age of 40.

榮譽呈獻

Léa Bloch
Léa Bloch Specialist, Head of Sale

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