Lot Essay
"Annoncer les ouvrages de Boulle, c'est citer les meubles des plus belles formes et de la plus grande richesse... rien jusqu'à présent n'a remplacé ce genre de meubles... L'on connait le caractère de magnificence qu'il donne aux cabinets de curiosité, où il occupe toujours les premières places".
Jean-Baptiste Le Brun (1748-1813)
Ces exceptionnels coffres sont d'un modèle appelé à l'époque "cassette" ou "coffre de toilette" qui pouvait servir également de coffres à bijoux ; il fut mis au point dans l'atelier d'André-Charles Boulle avant 1700 et comportait presque toujours un piétement de marqueterie à quatre (voire cinq, six ou huit) gaines carrées.
Une première liste du stock de Boulle, le 7 avril 1700 (déclaration somptuaire) mentionne "deux petits coffres avec leurs pieds". Dans le célèbre Acte de Delaissement de Boulle en 1715 (publié par Jean-Pierre Samoyault, André-Charles Boulle et sa famille. Nouvelles recherches - Nouveaux documents, Librairie Droz, Genève, 1979, pp. 69, 71 et 73) qui liste le stock de Boulle, on les voit mentionnés séparément de leurs bronzes et de leurs piétements : " Quatre gros coffres en bois blanc avec le modèle en sapin commencés pour M. Ponton et les deux scabellons qui les accompagnent, 800L Les modèles des coffres commencés pour M. de Ponton en cuivre et en plomb 300L Douze pieds de coffres ayant des gaines, ou de cabinets de bois blanc de sapin, 600L ".
Cinq ans plus tard, pendant l'été 1720, lors de l'incendie qui détruisit l'atelier d'André-Charles Boulle dans la cour du Louvre, on lista parmi les meubles détruits "douze coffres avec leurs pieds de différentes grandeurs et formes."
Enfin, l'inventaire après décès de Boulle en 1732 mentionne dans la liste des modèles de bronze restant dans l'atelier "une boeste contenant les modèles des ornemens de coffres de nuit et de toilette pesant ensemble quarante-quatre livres, prisés à raison de vingt-quatre sols la livre, 52L, 16s." (Samoyault, op. cit., p. 142).
LE MODèLE
La ligne générale des présents meubles est à rapprocher d'un Coffre de toilette monté sur son pied apparaissant sur une des huit planches publiées vers 1725-1730 des Nouveaux deisseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie inventés et gravés par André-Charles Boulle (Jean-Pierre Samoyault, op. cit., p. 216).
Cette planche renvoie à la sanguine d'André-Charles Boulle (Planche 3 des Nouveaux Deisseins). Elle fût publiée par Champeaux dès 1885. Provenant des anciennes collections Bérard et Landau, elle est désormais conservée au musée des Arts décoratifs à Paris (Inv. 38 336) ; cette sanguine fût exposée à Francfort en 2009 (Cat. expo., André Charles Boulle 1642-1732. Un nouveau style pour l'Europe, Museum für Angewandte Kunst, Francfort, 2009, pp. 304-305).
Notons que le piètement des présents cabinets est à rapprocher de ceux de la paire de cabinets saisis chez le duc d'Harcourt à la Révolution (Alexandre Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Editions du Chêne, Paris, 1989, pp. 84-85). Ces cabinets font partie depuis 1870 des collections du musée du Louvre (Inv. OA 5468) ; ils sont illustrés dans Daniel Alcouffe, Anne Dion-Tenenbaum et Amaury Lefébure, Le Mobilier du Musée du Louvre. Tome 1. Moyen-Age, Renaissance, XVIIe et XVIIIe s. (ébénisterie), XIXe s., Editions Faton, Dijon, 1993, pp. 60-63.
LES SOURCES AU XVIIIE SIECLE
Dans les inventaires des clients d'André-Charles Boulle, ces coffres apparaissent dès cette époque. Ainsi en 1702 trouve-t-on inventoriées chez Etienne Moulle : "Deux cassettes avec leur pied de marqueterie de Boule, garnies de bronze doré, 500L". Peu après, on voit décrite dans l'inventaire d'un autre client de Boulle, Pierre Thomé, en 1710, dans la chambre de son épouse : "Une cassette de marqueterie de cuivre posée sur un pied aussi de marqueterie de cuivre, à plaque, moulure et ornements de bronze doré, 300L".
Par la suite, on voit ces coffres décrits de façon toujours aussi succincte dans des inventaires d'autres clients de Boulle, comme Jean Phelypeaux en 1711, Le Ragois de Bretonvillers en 1712 ("une cassette de Boule de marqueterie, sur son pied aussi de marqueterie, 450L") ; Pierre Gruyn en 1722 : "Un petit coffre de marqueterie, ouvrage de Boule, enrichi d'ornements de cuivre doré, sur son pied, 800L" (Samoyault, op.cit., pp. 90-92).
Les amateurs parisiens du temps paraissent les avoir préférés en paire et c'est ainsi qu'on les voit la plupart du temps décrits dans les inventaires et les ventes ultérieures. Chez le maréchal d'Estrées, on trouvait en 1738 : "Deux cassettes moyennes sur leurs pieds de marqueterie de Boule, ornées de bronze doré d'or moulu, 480L". Dans la vente Julienne en 1767, la paire de cassettes numéro 1635 est présentée "sur des pieds de même genre composés d'un entablement supporté par cinq gaines". Dans la vente du 12 mars 1772 (vente anonyme, réputée venir de M. de Lauraguais), où paraissent deux coffres en sarcophage du grand modèle, on trouvait en lot suivant" 21. Deux autres plus petits coffres en forme de cassettes en belle marqueterie de Boule, garnies de bandes, masques & autres agréments de bronze doré, sur des pieds à quatre consoles en gaines avec entre-jambes et dossier aussi de marqueterie, garnis de bronze doré (vendus) 900L". Une autre paire (ou peut-être la même) passa dans la vente du marchand-joaillier Dubois le 18 décembre 1788, numéro150, décrits comme "deux anciens coffres", réalisant l'enchère élevée de 1799 livres.
Le prince de Soubise en possédait une paire, décrits lors de l'inventaire de 1787 dans sa chambre avec une estimation modique : "Deux petits coffres de Boulle garnis en cuivre doré, sur leurs pieds aussi de Boulle, 96L" (MC/ET/XCII/880). Assez étrangement, les descriptions sont généralement peu précises et la seule description de piétement comportant un tiroir figure dans la vente du 27 mars 1787 (du chevalier Lambert et de M. du Porail), sous le numéro 309.
Sous la Révolution et l'Empire, à une époque où les prix du mobilier Boulle avaient fléchi, on remarque que la paire de coffres dans la vente Ségur de Clesle Beaudouin le 9 avril 1793 obtint 517 francs : "Une cassette de marqueterie aussi de Boulle, première partie, très richement ornée de bronze doré, sur son pied à gaines, pilastre et tiroir, hauteur totale 42 po, largeur 26, prof. 20. N. 220. Une autre cassette du même travail, absolument semblable à la précédente". Six ans plus tard, les deux coffres présentés dans la vente du marchand Lerouge les 11 et 12 janvier 1799, numéro 25, ne réalisèrent pas plus de 350 francs.
CORPUS
Les brèves descriptions citées précédemment ne permettent pas d'identifier l'origine des quelques paires de coffres actuellement connus, dont voici la liste :
Collection Wallace, Londres : deux coffres associés, décrits dès 1870, l'un à Paris rue Laffitte, l'autre à Londres à Hertford House. Ils sont étudiés dans Peter Hughes, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, II, The Trustees of the Wallace Collection, Londres 1996, nos 143-144, pp. 669-679. Cette "fausse" paire est l'occasion d'évoquer le fait que nombreux sont les coffres qui ont été, au gré des collections et de leurs dispersions, séparés, réunis ou associés, composant parfois des paires de coffres présentant des différences plus ou moins importantes. A l'exemple du présent lot, nombreuses sont les paires de coffres composées de deux meubles quelque peu différents.
Ancienne collection de François-Alexandre Seillière (1782-1850) puis d'Achille Seillière (1813-1873), vente le 5 mai 1890, lots 559-60 (invendus ou rachetés) et le 9 mars 1911, lot 89 (vendu 64.000 francs à Seligmann); puis Sir Philip Sassoon, vente Christie's, Works of Art (...) from Houghton, Londres, 8 décembre 1994, lot 22 ; paire de coffres à quatre pieds en gaines avec un tiroir chacun. Ils sont illustrés dans Seymour de Ricci, Les Styles Louis XIV et Régence. Mobilier et Décoration, Librairie Gründ, Paris, 1929, p. 131.
Ancienne collection Ashburnham, vente Sotheby's, Londres, 26 juin 1953, lot 114 : paire avec quatre pieds en gaines. Ces coffres étaient considérés comme des achats à la vente du duc de Richelieu en 1788.
Vente Christie's, Important French Furniture from a Private Collection, New York, 21 mai 1996, lot 329 : deux coffres identiques associés. Celui en contre-partie provenait de la collection d'Alfred Sommier (78 avenue des Champs Elysées, vers 1900) puis du comte de Voguë et de la galerie Segoura, Paris ; celui en première partie provenait des collections Beloselsky-Belozerski à Saint-Petersbourg et en premier lieu de celle du prince Alexander Mikhailovich Beloselsky-Belozerski (1752-1809). Ce dernier coffre est notamment illustré dans Denis Roche, Le Mobilier Français en Russie, Librairie Centrale des Beaux-Arts, Paris, 1913-14, pl. XLVIII. Celui en contre-partie est étudié dans Alexandre Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Editions du Chêne, Paris, 1989, p. 86 fig. 41; il est également illustré in situ au château de Vaux-le-Vicomte dans Sophie Gudin et al, Meubles de France, Editions de l'Olympe, Paris, 1996, p. 52.
Vente Paris (Palais Galliera), 16 mars 1967, lot 118 : paire de coffres à quatre pieds en gaines.
Collection du duc de Bucccleuch, Boughton House ; paire de coffres en contre-partie, à six pieds en gaines, et un coffre seul à quatre pieds en gaines. Ils sont étudiés dans Tessa Murdoch (ed.), Boughton House, The English Versailles, Faber & Faber, Londres, 1992, pp. 118-121.
Ancienne collection d'Helena Rubinstein (1870-1965), vente Parke Bernet, New York, avril 1966 : paire de coffres à quatre pieds en gaines.
Nous remercions M. Alexandre Pradère, Historien de l'art, de son aide pour la rédaction de cette notice.
Nous remercions Mme Melanie Aspey (Rothschild Archive, Londres) de son aide précieuse pour les recherches dans les archives de cette paire de cabinets et des autres oeuvres de cette vente.
Jean-Baptiste Le Brun (1748-1813)
Ces exceptionnels coffres sont d'un modèle appelé à l'époque "cassette" ou "coffre de toilette" qui pouvait servir également de coffres à bijoux ; il fut mis au point dans l'atelier d'André-Charles Boulle avant 1700 et comportait presque toujours un piétement de marqueterie à quatre (voire cinq, six ou huit) gaines carrées.
Une première liste du stock de Boulle, le 7 avril 1700 (déclaration somptuaire) mentionne "deux petits coffres avec leurs pieds". Dans le célèbre Acte de Delaissement de Boulle en 1715 (publié par Jean-Pierre Samoyault, André-Charles Boulle et sa famille. Nouvelles recherches - Nouveaux documents, Librairie Droz, Genève, 1979, pp. 69, 71 et 73) qui liste le stock de Boulle, on les voit mentionnés séparément de leurs bronzes et de leurs piétements : " Quatre gros coffres en bois blanc avec le modèle en sapin commencés pour M. Ponton et les deux scabellons qui les accompagnent, 800L Les modèles des coffres commencés pour M. de Ponton en cuivre et en plomb 300L Douze pieds de coffres ayant des gaines, ou de cabinets de bois blanc de sapin, 600L ".
Cinq ans plus tard, pendant l'été 1720, lors de l'incendie qui détruisit l'atelier d'André-Charles Boulle dans la cour du Louvre, on lista parmi les meubles détruits "douze coffres avec leurs pieds de différentes grandeurs et formes."
Enfin, l'inventaire après décès de Boulle en 1732 mentionne dans la liste des modèles de bronze restant dans l'atelier "une boeste contenant les modèles des ornemens de coffres de nuit et de toilette pesant ensemble quarante-quatre livres, prisés à raison de vingt-quatre sols la livre, 52L, 16s." (Samoyault, op. cit., p. 142).
LE MODèLE
La ligne générale des présents meubles est à rapprocher d'un Coffre de toilette monté sur son pied apparaissant sur une des huit planches publiées vers 1725-1730 des Nouveaux deisseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie inventés et gravés par André-Charles Boulle (Jean-Pierre Samoyault, op. cit., p. 216).
Cette planche renvoie à la sanguine d'André-Charles Boulle (Planche 3 des Nouveaux Deisseins). Elle fût publiée par Champeaux dès 1885. Provenant des anciennes collections Bérard et Landau, elle est désormais conservée au musée des Arts décoratifs à Paris (Inv. 38 336) ; cette sanguine fût exposée à Francfort en 2009 (Cat. expo., André Charles Boulle 1642-1732. Un nouveau style pour l'Europe, Museum für Angewandte Kunst, Francfort, 2009, pp. 304-305).
Notons que le piètement des présents cabinets est à rapprocher de ceux de la paire de cabinets saisis chez le duc d'Harcourt à la Révolution (Alexandre Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Editions du Chêne, Paris, 1989, pp. 84-85). Ces cabinets font partie depuis 1870 des collections du musée du Louvre (Inv. OA 5468) ; ils sont illustrés dans Daniel Alcouffe, Anne Dion-Tenenbaum et Amaury Lefébure, Le Mobilier du Musée du Louvre. Tome 1. Moyen-Age, Renaissance, XVIIe et XVIIIe s. (ébénisterie), XIXe s., Editions Faton, Dijon, 1993, pp. 60-63.
LES SOURCES AU XVIIIE SIECLE
Dans les inventaires des clients d'André-Charles Boulle, ces coffres apparaissent dès cette époque. Ainsi en 1702 trouve-t-on inventoriées chez Etienne Moulle : "Deux cassettes avec leur pied de marqueterie de Boule, garnies de bronze doré, 500L". Peu après, on voit décrite dans l'inventaire d'un autre client de Boulle, Pierre Thomé, en 1710, dans la chambre de son épouse : "Une cassette de marqueterie de cuivre posée sur un pied aussi de marqueterie de cuivre, à plaque, moulure et ornements de bronze doré, 300L".
Par la suite, on voit ces coffres décrits de façon toujours aussi succincte dans des inventaires d'autres clients de Boulle, comme Jean Phelypeaux en 1711, Le Ragois de Bretonvillers en 1712 ("une cassette de Boule de marqueterie, sur son pied aussi de marqueterie, 450L") ; Pierre Gruyn en 1722 : "Un petit coffre de marqueterie, ouvrage de Boule, enrichi d'ornements de cuivre doré, sur son pied, 800L" (Samoyault, op.cit., pp. 90-92).
Les amateurs parisiens du temps paraissent les avoir préférés en paire et c'est ainsi qu'on les voit la plupart du temps décrits dans les inventaires et les ventes ultérieures. Chez le maréchal d'Estrées, on trouvait en 1738 : "Deux cassettes moyennes sur leurs pieds de marqueterie de Boule, ornées de bronze doré d'or moulu, 480L". Dans la vente Julienne en 1767, la paire de cassettes numéro 1635 est présentée "sur des pieds de même genre composés d'un entablement supporté par cinq gaines". Dans la vente du 12 mars 1772 (vente anonyme, réputée venir de M. de Lauraguais), où paraissent deux coffres en sarcophage du grand modèle, on trouvait en lot suivant" 21. Deux autres plus petits coffres en forme de cassettes en belle marqueterie de Boule, garnies de bandes, masques & autres agréments de bronze doré, sur des pieds à quatre consoles en gaines avec entre-jambes et dossier aussi de marqueterie, garnis de bronze doré (vendus) 900L". Une autre paire (ou peut-être la même) passa dans la vente du marchand-joaillier Dubois le 18 décembre 1788, numéro150, décrits comme "deux anciens coffres", réalisant l'enchère élevée de 1799 livres.
Le prince de Soubise en possédait une paire, décrits lors de l'inventaire de 1787 dans sa chambre avec une estimation modique : "Deux petits coffres de Boulle garnis en cuivre doré, sur leurs pieds aussi de Boulle, 96L" (MC/ET/XCII/880). Assez étrangement, les descriptions sont généralement peu précises et la seule description de piétement comportant un tiroir figure dans la vente du 27 mars 1787 (du chevalier Lambert et de M. du Porail), sous le numéro 309.
Sous la Révolution et l'Empire, à une époque où les prix du mobilier Boulle avaient fléchi, on remarque que la paire de coffres dans la vente Ségur de Clesle Beaudouin le 9 avril 1793 obtint 517 francs : "Une cassette de marqueterie aussi de Boulle, première partie, très richement ornée de bronze doré, sur son pied à gaines, pilastre et tiroir, hauteur totale 42 po, largeur 26, prof. 20. N. 220. Une autre cassette du même travail, absolument semblable à la précédente". Six ans plus tard, les deux coffres présentés dans la vente du marchand Lerouge les 11 et 12 janvier 1799, numéro 25, ne réalisèrent pas plus de 350 francs.
CORPUS
Les brèves descriptions citées précédemment ne permettent pas d'identifier l'origine des quelques paires de coffres actuellement connus, dont voici la liste :
Collection Wallace, Londres : deux coffres associés, décrits dès 1870, l'un à Paris rue Laffitte, l'autre à Londres à Hertford House. Ils sont étudiés dans Peter Hughes, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, II, The Trustees of the Wallace Collection, Londres 1996, nos 143-144, pp. 669-679. Cette "fausse" paire est l'occasion d'évoquer le fait que nombreux sont les coffres qui ont été, au gré des collections et de leurs dispersions, séparés, réunis ou associés, composant parfois des paires de coffres présentant des différences plus ou moins importantes. A l'exemple du présent lot, nombreuses sont les paires de coffres composées de deux meubles quelque peu différents.
Ancienne collection de François-Alexandre Seillière (1782-1850) puis d'Achille Seillière (1813-1873), vente le 5 mai 1890, lots 559-60 (invendus ou rachetés) et le 9 mars 1911, lot 89 (vendu 64.000 francs à Seligmann); puis Sir Philip Sassoon, vente Christie's, Works of Art (...) from Houghton, Londres, 8 décembre 1994, lot 22 ; paire de coffres à quatre pieds en gaines avec un tiroir chacun. Ils sont illustrés dans Seymour de Ricci, Les Styles Louis XIV et Régence. Mobilier et Décoration, Librairie Gründ, Paris, 1929, p. 131.
Ancienne collection Ashburnham, vente Sotheby's, Londres, 26 juin 1953, lot 114 : paire avec quatre pieds en gaines. Ces coffres étaient considérés comme des achats à la vente du duc de Richelieu en 1788.
Vente Christie's, Important French Furniture from a Private Collection, New York, 21 mai 1996, lot 329 : deux coffres identiques associés. Celui en contre-partie provenait de la collection d'Alfred Sommier (78 avenue des Champs Elysées, vers 1900) puis du comte de Voguë et de la galerie Segoura, Paris ; celui en première partie provenait des collections Beloselsky-Belozerski à Saint-Petersbourg et en premier lieu de celle du prince Alexander Mikhailovich Beloselsky-Belozerski (1752-1809). Ce dernier coffre est notamment illustré dans Denis Roche, Le Mobilier Français en Russie, Librairie Centrale des Beaux-Arts, Paris, 1913-14, pl. XLVIII. Celui en contre-partie est étudié dans Alexandre Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Editions du Chêne, Paris, 1989, p. 86 fig. 41; il est également illustré in situ au château de Vaux-le-Vicomte dans Sophie Gudin et al, Meubles de France, Editions de l'Olympe, Paris, 1996, p. 52.
Vente Paris (Palais Galliera), 16 mars 1967, lot 118 : paire de coffres à quatre pieds en gaines.
Collection du duc de Bucccleuch, Boughton House ; paire de coffres en contre-partie, à six pieds en gaines, et un coffre seul à quatre pieds en gaines. Ils sont étudiés dans Tessa Murdoch (ed.), Boughton House, The English Versailles, Faber & Faber, Londres, 1992, pp. 118-121.
Ancienne collection d'Helena Rubinstein (1870-1965), vente Parke Bernet, New York, avril 1966 : paire de coffres à quatre pieds en gaines.
Nous remercions M. Alexandre Pradère, Historien de l'art, de son aide pour la rédaction de cette notice.
Nous remercions Mme Melanie Aspey (Rothschild Archive, Londres) de son aide précieuse pour les recherches dans les archives de cette paire de cabinets et des autres oeuvres de cette vente.