Lot Essay
Ces deux émaux représentant des saints en buste ont une provenance intéressante comme l'observait déja le spécialiste Ernest Rupin dans son ouvrage déterminant sur les émaux de Limoges publié en 1890 (loc. cit.). A cette époque, il mentionne ces deux plaques comme des éléments ornant la châsse du Trésor de Rocamadour, en Dordogne, celle-ci ayant également été décorée avec d'autres plaques d'émail de datation variées. La châsse fut par la suite acquise par Martin Le Roy, qui en retira incontestablement ces deux plaques, reconnaissant que celles-ci n'appartenaient pas à cet ensemble. Il les prêta lors de l'Exposition Universelle de Paris en 1900.
Ces deux saints firent l'objet de plusieurs publications au vingtième siècle, le plus récemment par Marie-Madeleine Gauthier, celle-ci les ayant incluses dans son chapitre sur 'Le Goût Plantagenêt' (Gauthier, loc. cit.). Stylistiquement parlant, les plaques se rapprochent des émaux semblant avoir été crées pour l'Abbaye de Grandmont et ses dépendances (voir aussi les lots 2 et 3). Celles-ci semblent apparemment avoir été réalisées par un autre artiste ou encore un autre atelier. Alors que les émaux de Grandmont se caractérisent par un traitement des nus dans des nuances de blanc rosé et généralement l'usage d'une palette plus douce, les deux émaux ici présents se distinguent par la blancheur utilisée dans le traitement des nus qui contraste fortement avec le bleu sombre des manteaux des personnages. A cet égard, ces émaux sont très proches d'un émail provenant du sommet d'une croix de procession qui avait été présentée lors de l'exposition sur les émaux de Limoges en 1995-1996, où il avait été référencé comme ayant été réalisé dans un atelier de Limoges vers 1190-1200. A l'origine, ces saints étaient certainement attachés aux bras d'une importante croix de procession dont un exemple très similaire est conservé au Musée du département de la Loire Atlantique à Nantes (illustré dans Gauthier, op. cit., fig. 749).
The present two enamels of bust-length saints have an interesting provenance, as recorded by the scholar Ernest Rupin in his seminal work on Limoges enamels published in 1890 (loc. cit.). At the time, he found them attached to a chasse in the treasury of Rocamadour, in the Dordogne, which was also decorated with other enamel plaques of disparate dates. The chasse was subsequently acquired by Martin Le Roy and he evidently removed the present two plaques, recognising that they did not belong to the ensemble. They were loaned by him to the Exposition Universelle in Paris in 1900.
The two angels were published several times during the 20th century, most recently by Marie-Madeleine Gauthier who included them in her section on the 'Goût Plantagenêt' (Gauthier, loc. cit.). Stylistically, they are related to the group of enamels thought to have been produced for the abbey of Grandmont and its dependencies (see also lots 2 and 3) but are seemingly from a different hand or workshop. Where the Grandmont enamels are characterised by pink flesh tones and a generally softer colour palette, the present two enamels are striking for the white flesh tones which contrast strongly with the dark blue of the figures' cloaks. In this respect they are closely similar to a terminal from a processional cross included in the exhibition on Limoges enamels in 1995-1996 which was also catalogued as 'Limoges, circa 1190-1200' (Paris and New York, loc. cit.). The present saints were almost certainly originally applied to the arms of a large altar cross similar in form to an example now in the Musée départmental de la Loire-Atlantique in Nantes (illustrated in Gauthier, op. cit., fig. 749).
Ces deux saints firent l'objet de plusieurs publications au vingtième siècle, le plus récemment par Marie-Madeleine Gauthier, celle-ci les ayant incluses dans son chapitre sur 'Le Goût Plantagenêt' (Gauthier, loc. cit.). Stylistiquement parlant, les plaques se rapprochent des émaux semblant avoir été crées pour l'Abbaye de Grandmont et ses dépendances (voir aussi les lots 2 et 3). Celles-ci semblent apparemment avoir été réalisées par un autre artiste ou encore un autre atelier. Alors que les émaux de Grandmont se caractérisent par un traitement des nus dans des nuances de blanc rosé et généralement l'usage d'une palette plus douce, les deux émaux ici présents se distinguent par la blancheur utilisée dans le traitement des nus qui contraste fortement avec le bleu sombre des manteaux des personnages. A cet égard, ces émaux sont très proches d'un émail provenant du sommet d'une croix de procession qui avait été présentée lors de l'exposition sur les émaux de Limoges en 1995-1996, où il avait été référencé comme ayant été réalisé dans un atelier de Limoges vers 1190-1200. A l'origine, ces saints étaient certainement attachés aux bras d'une importante croix de procession dont un exemple très similaire est conservé au Musée du département de la Loire Atlantique à Nantes (illustré dans Gauthier, op. cit., fig. 749).
The present two enamels of bust-length saints have an interesting provenance, as recorded by the scholar Ernest Rupin in his seminal work on Limoges enamels published in 1890 (loc. cit.). At the time, he found them attached to a chasse in the treasury of Rocamadour, in the Dordogne, which was also decorated with other enamel plaques of disparate dates. The chasse was subsequently acquired by Martin Le Roy and he evidently removed the present two plaques, recognising that they did not belong to the ensemble. They were loaned by him to the Exposition Universelle in Paris in 1900.
The two angels were published several times during the 20th century, most recently by Marie-Madeleine Gauthier who included them in her section on the 'Goût Plantagenêt' (Gauthier, loc. cit.). Stylistically, they are related to the group of enamels thought to have been produced for the abbey of Grandmont and its dependencies (see also lots 2 and 3) but are seemingly from a different hand or workshop. Where the Grandmont enamels are characterised by pink flesh tones and a generally softer colour palette, the present two enamels are striking for the white flesh tones which contrast strongly with the dark blue of the figures' cloaks. In this respect they are closely similar to a terminal from a processional cross included in the exhibition on Limoges enamels in 1995-1996 which was also catalogued as 'Limoges, circa 1190-1200' (Paris and New York, loc. cit.). The present saints were almost certainly originally applied to the arms of a large altar cross similar in form to an example now in the Musée départmental de la Loire-Atlantique in Nantes (illustrated in Gauthier, op. cit., fig. 749).