PAIRE D'ELEMENTS D'UNE CROIX DE PROCESSION EN CUIVRE CHAMPLEVE GRAVE, DORE ET EMAUX POLYCHROMES REPRESENTANT DES BUSTES DE SAINTS
La Collection Marquet de Vasselot représente la création de deux hommes, sur deux générations. Jean-Joseph Marquet de Vasselot fut précédé par son beau-père Victor Prosper Martin Le Roy, celui-ci ayant amassé une collection exceptionnelle à la fin du XIXème et au début du XXème siècle en France centrée principalement sur les Arts décoratifs du Moyen Age. Cette collection a par la suite été complétée par les acquisitions faites par Marquet de Vasselot, l'un des historiens d'art les plus éminents de son époque. La fin du XIXème siècle était une période particulièrement faste pour les collectionneurs, le déclin des revenus agricoles ayant ainsi incité de nombreux aristocrates européens à vendre leurs collections, et c'est en effet à cette époque que certaines des grandes ventes historiques ont eu lieu. C'est ainsi dans ce contexte précis que Victor Prosper Martin Le Roy (1842-1918) débuta sa collection. Martin Le Roy était Magistrat à la Cour des Comptes de Paris, et l'un des collectionneurs les plus célébrés de France, membre du Conseil de l'Union Centrale des Arts Décoratifs, et Vice-Président de la Société des Amis du Louvre. Il put donner libre cours à sa passion en partie grâce à son mariage avec Marie-Adèle Jeanne Lebaudy (1852-1929) fille du célèbre industriel et parlementaire Jean-Gustave Lebaudy (1827-1889). Martin Le Roy débuta sa collection avec des tableaux de l'école romantique et se tourna ensuite vers des objets du Moyen Age et de la Renaissance, l'enrichissant de tapisseries, d'ivoires, d'orfèvrerie, de sculptures, d'émaux et de manuscrits qu'il avait acquis à des ventes éminentes du XIXème siècle telles que celles de Frédéric Spitzer, Michel Boy ou encore Eugène Piot. La collection qu'il enrichit avec passion au cours des années peut aujourd'hui être qualifiée d'exceptionnelle. Il publia en 1906, sous la direction de son gendre Jean-Joseph Marquet de Vasselot, le catalogue de sa collection, dans le but précis de mettre à disposition des érudits les trésors que celle-ci contenait. Il convient de souligner la grande générosité dont Martin Le Roy fit preuve tout au long de sa vie et particulièrement des prêts de celui-ci dans le cadre de ses prêts lors de l'Exposition Universelle de 1900 et du don, de son vivant, d'une partie de sa collection aux musées du Louvre et de Cluny. Martin Le Roy fit, en effet la donation en mars 1913 d'une partie de sa collection, avec une réserve légitime d'usufruit au bénéfice de son épouse, entre sa mort en 1918 et la mort de celle-ci en 1929. C'est donc à la mort de Madame Martin Le Roy en 1929, que les objets rejoignirent la galerie d'Apollon au Louvre. Dans l'édition spéciale du Bulletin des musées de France de 1929, La Donation Martin Le Roy, Paul Vitry décrivit la collection de celui-ci comme 'une des plus riches, des plus choisies et des plus accueillantes'. Dès 1902, Mr Gaston Migeon présenta et exposa la Collection dans Les Arts comme étant 'un tableau d'ensemble des merveilles réunies dans l'hôtel Rembrandt par un amateur de grand goût, à l'esprit élégant et éclectique. Il vantait les choix judicieux et patients du chercheur, le charme d'arrangement d'une demeure où l'on vivait avec joie au milieu d'objets vénérables et tous pénétrés d'histoire sans que l'ensemble eût l'air d'un musée'. Cette observation fut d'ailleurs renforcée par celle du Procureur Général Maurice-Bloch de la Cour des Comptes qui, payant son dernier hommage à Martin le Roy, proclama dans la revue Discours 8 février 1919 : 'Par ses recherches comme par ses libéralités, M. Martin Le Roy aura largement contribué au développement des trésors de beauté qui sont l'une des parures de la France' (ibid., p. 10-11). On peut ajouter que les conservateurs et les collectionneurs étrangers sollicitaient eux aussi ses avis éclairés, comme en attestent les nombreux courriers qu'il recevait. La somptueuse collection formée par Martin Le Roy fut par la suite complétée et étudiée par son gendre Jean-Joseph Marquet de Vasselot (1871-1946). Marquet de Vasselot, fils de Louis Léon Marie Marquet de Vasselot (1836-1918), industriel en produits chimiques épousa Jeanne Marie Victoire Martin Le Roy, fille de Victor Prosper Martin Le Roy. Historien d'art français, conservateur au musée du Louvre et directeur du musée de Cluny, Marquet de Vasselot fut un grand érudit et consacra sa vie et sa carrière aux musées nationaux. Il fut l'une des figures les plus importantes et respectées dans le monde de l'Art Médiéval, agissant tout aussi bien en tant que collectionneur qu'en tant que conseiller ou encore contribuant à l'enrichissement des collections du Louvre et de Cluny. Diplômé d'une licence de lettres en 1892 et de l'Ecole du Louvre en 1896, Marquet de Vasselot fut par la suite soutenu par Pierre de Nolhac qui le nomma au musée du château de Versailles où il demeura huit ans. En 1899, il écrivit et édita avec son ami Raymond Koechlin un ouvrage de référence 'La Sculpture à Toyes, en Champagne méridionale au XVIème siècle'. C'est en 1902 qu'il entra au département des objets d'art du musée du Louvre sous la direction de Gaston Migeon, devenant conservateur-adjoint en 1910 puis conservateur à la suite du départ à la retraite de ce dernier en 1923. C'est aussi en 1902 qu'il entreprit, avec le collaboration de Koechlin, Migeon, Mettman, Leprieur, Pératé et Lemoisne, l'élaboration du Catalogue raisonné de la collection de son futur beau-père Martin Le Roy dont le catalogue fut publié en 1906 et compte cinq volumes. En 1926, il fut nommé directeur au musée de Cluny où il entreprit la réorganisation des collections du musée et de leur présentation (échanges et mises en dépôt entre institutions). En 1933, il prit sa retraite anticipée, bouleversé par la mort accidentelle de son fils aîné. Il devint ensuite successivement membre du Conseil des Amis du Louvre (1934), conservateur honoraire des Musées Nationaux (1936), membre honoraire de la Société Nationale des Antiquaires de France (1937) et enfin membre du conseil technique des Musées Nationaux. Les objets mis en vente par Christie's proviennent par conséquent de l'une des collections françaises les plus prestigieuses dans le domaine des objets d'art de l'époque médiévale. Considérablement publiés dans les années 1900, ceux-ci échappèrent malheureusement aux mains des experts en la matière pendant plus de trois générations et ne revinrent sur le devant de la scène qu'à travers l'héritage des descendants directs de Marquet de Vasselot. Néanmoins, l'importance de la collection était telle que certaines des pièces la constituant continuèrent à faire l'objet d'études dans des ouvrages bien spécifiques ceci sur la base d'anciennes photographies. Marie-Madeleine Gauthier fait également référence dans son ouvrage L'Oeuvre de Limoges à des plaques en émail (lots 1, 2 et 3) qu'elle n'a jamais eu la chance d'examiner mais dont elle a pu retrouver la trace à partir d'anciennes photographies conservées aux archives du Louvre. Il en est de même pour Antoine, Gaborit-Chopin et Gauthier, celles-ci faisant référence dans leur dernier ouvrage Corpus des Emaux méridionaux à cette collection (dont les lots 5 et 16). Ce qui nous paraîtra sans doute le plus frappant est que ni les collectionneurs ni les experts s'étant prononcés en la matière pendant des années, n'eurent l'opportunité d'examiner les pièces faisant précisément l'objet de leurs études. Cela à été rendu possible ces derniers mois et a probablement permis de rectifier quelques-une des notices sur certaines pièces de cette collection. C'est la première fois depuis plus d'un siècle que les objets sont mis à disposition pour l'étude, l'achat ou tout simplement le plaisir des yeux. Cet ensemble magnifique d'oeuvres d'art médiéval s'inscrit comme l'une des collections d'objets d'art les plus académiques au monde et datant de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. La majeure partie de la collection a été formée par Martin Le Roy et fut par la suite héritée par son gendre Jean-Joseph Marquet de Vasselot. Ces deux personnes faisaient parties des collectionneurs d'objets d'art les plus importants de l'époque médiévale et de nombreux objets provenant de leur collection sont de nos jours dans les Musées Nationaux. Les vingt quatre lots qui seront mis en vente à Paris le 16 novembre proviennent directement des héritiers de Jean-Joseph Marquet de Vasselot et n'ont pas été présentés sur le marché depuis plus d'un siècle. The Collection Marquet de Vasselot was, in fact the creation of two men, over two generations. Jean-Joseph Marquet de Vasselot had been preceded by his father-in-law Victor Prosper Martin Le Roy who put together an exceptional collection at the end of the 19th and the beginning of the 20th centuries in France which focused on the Fine and Decorative Arts of the Middle Ages. This collection was then augmented by purchases by Marquet de Vasselot, one of the most eminent art historians of his day. The end of the 19th century was a particularly rich period for collecting, as declining agricultural incomes prompted sales from many aristocratic European collections, and some of the greatest historic auctions were held at the time. It was in this context that Victor Prosper Martin Le Roy (1842-1918) began his collection. Martin Le Roy was a Magistrate at the Cour des Comptes in Paris until 1906 but above all became known as one of the most eminent collectors in France, member of the Central Union of the Decorative Arts and Vice-President of the Friends of the Louvre. He was able to indulge this passion at least in part because of his marriage to Marie Adèle Jeanne Lebaudy (1852-1929) daughter of the famous industrialist and politician Jean-Gustave Lebaudy (1827-1889). Martin Le Roy began his collection with paintings from the Romantic Period before turning toward Middle-Age and Renaissance objects, enriching his collection with tapestries, ivories, silverware, sculptures, enamels and manuscripts acquired from the most eminent collections of the 19th century, among them Frédéric Spitzer, Michel Boy and Eugène Piot. The Collection which he built passionately throughout the years is regarded today as exceptional. In 1906, under the direction of his son-in-law, Jean-Joseph Marquet de Vasselot, Martin le Roy published the catalogue of his collection with the intention of making it accessible to a wider audience. Throughout his life Martin Le Roy loaned works of art from his private collection to museums such as the Louvre and Cluny and the Exposition Universelle in 1900. He later promised a significant part of his collection to the nation in March 1913, although it was not until the death of his wife in 1929 that the donation took effect. The works of art were then displayed in the galerie d'Apollon in the Louvre, and in a special edition of the Bulletin des musées de France in 1929, La Donation Martin Le Roy, Paul Vitry stated that the collection of Martin Le Roy was 'one of the richest, most select and most welcoming'. Already in 1902, Gaston Migeon described the collection in Les Arts as being 'a tableau of marvels brought together in the l'hôtel Rembrandt by an amateur of great taste, with an elegant and eclectic spirit'. He praised the 'careful and patient choices' and spoke of the 'charm of a home where one lived joyfully among venerable objects and everything was permeated by history, without the ensemble having the atmosphere of a museum'. This point of view was also shared by the Procureur Général Maurice-Bloch from the Cour des Comptes who paid homage to Martin le Roy by stating in his Discours on the 8th February 1919 that he was not only a respected magistrate for whom a Légion d'Honneur was given but also a major artistic figure and philanthropist of the art world: 'by his research as well as through his generosity, M. Martin Le Roy will have contributed greatly to the treasures of beauty which are one of the jewels of France' (ibid., p. 10-11). In 1906, Jean-Joseph Marquet de Vasselot (1871-1946) son of Louis Léon Marie Marquet de Vasselot (1836-1918), an industrialist in chemical products, married Jehanne Marie Victoire Martin Le Roy, daughter of Victor Prosper, and at the death of the latter they inherited the bulk of his art collection. French art historian, curator of the Musée du Louvre and director of the Musée de Cluny, Marquet de Vasselot was a great scholar who dedicated his life and his career to the National Museums of France. He was one of the most respected and powerful figures in the medieval art world, simultaneously advising collectors, collecting for himself and expanding the collections of the Louvre and Cluny. Graduating with a license de lettre in 1892 and with a further degree from the Ecolé du Louvre in 1896, Marquet de Vasselot was subsequently supported by Pierre de Nolhac who appointed him attaché libre to the Château de Versailles for a period of 8 years. In 1899, together with Raymond Koechlin, he wrote and published a key reference work, La Sculpture à Troyes, en Champagne méridionale au XVIe siècle. In 1902 he entered the department of works of art at the Louvre under the direction of Gaston Migeon, where he became assistant curator in 1910 and curator in 1923. It was also in 1902 that he undertook with the collaboration of Koechlin, Migeon, Mettman, Leprieur, Pératé and Lemoisne the drafting of the Catalogue raisonné of the collection of his future father-in-law Martin Le Roy, a catalogue that was published in 1906 and which comprises five volumes. In 1926, the Musée de Cluny was attached to his department and it was during this time that he initiated the re-organisation of the museum's collections and their presentation including exchanges and the deposit of key objects between the institutions. In 1933, after the accidental death of his eldest son, he retired and became a member of various institutions such as the conseil des amis du Louvre (1934). He was also curator of national museums (1936), member of the Société nationale des Antiquaires de France (1937) and towards the end of his life the advisor of the conseil technique des Musées nationaux. The items to be offered by Christie's can therefore claim to have one of the most prestigious French provenances possible in the field of medieval works of art. Extensively published in the years around 1900, they were largely lost to the world of modern scholarship for the better part of three generations, and only recently came to light among the inheritance of some of Marquet de Vasselot's descendants. Nevertheless, the importance of the collection was such that many of the pieces continued to be discussed in scholarly publications, although only on the basis of old photographs. Marie-Madeleine Gauthier, for example, refers to enamel plaques in the collection in her work L'Oeuvre de Limoges, published in 1987, which she had not examined but which were recorded in old photographs archived at the Louvre (these are lots 1, 2, and 3). Similarly, the book on enamels published this year, Corpus des Emaux meridionaux (by Antoine, Gaborit-Chopin and Gauthier) also includes a number of works of art from the collection (these are lots 5 and 16). What is astonishing about this collection is that scholars and art historians have been writing about these objects for years without being able to examine them. This is the first time in over a century that the objects are now available to see, to study and to purchase. This magnificent group of medieval works of art forms part of one of the most rigorously academic collections of works of art formed anywhere in the world in the late 19th and early 20th centuries. The largest part of the collection was formed by Martin le Roy, and was subsequently inherited by his son-in-law Jean-Joseph Marquet de Vasselot. They were amongst the foremost collectors in medieval works of art and much of their original collection is to be found today in national museums. The 24 lots of the sale in Paris on the 16th November have not been on the market for over a century and are offered today by the direct descendants of Jean-Joseph Marquet de Vasselot.
PAIRE D'ELEMENTS D'UNE CROIX DE PROCESSION EN CUIVRE CHAMPLEVE GRAVE, DORE ET EMAUX POLYCHROMES REPRESENTANT DES BUSTES DE SAINTS

LIMOGES, VERS 1195-1200

Details
PAIRE D'ELEMENTS D'UNE CROIX DE PROCESSION EN CUIVRE CHAMPLEVE GRAVE, DORE ET EMAUX POLYCHROMES REPRESENTANT DES BUSTES DE SAINTS
LIMOGES, VERS 1195-1200
De forme ellipsoïde horizontale, chaque revers portant un étiquette en papier avec l'inscription 'E.U. 1900 M Martin le Roy'; légère usure à la dorure et petits manques à l'émail
Largeur: 9.6 cm. (3 7/8 in.) et 9.9 cm. (3¾ in.) (2)
Provenance
Trésor de Rocamadour (Lot) avant 1890.
Collection Victor Martin le Roy, Neuilly-sur-Seine, avant 1900.
Collection Jean-Joseph Marquet de Vasselot, puis par descendance à ses héritiers.
Literature
BIBLIOGRAPHIE:
E. Rupin, L'Oeuvre de Limoges, Paris, 1890, pp. 334-335, fig. 401. J.-J. Marquet de Vasselot, Catalogue raisonné de la Collection Martin le Roy, I, Orfèvrerie et émaillerie, Paris, 1906, nos. 19-20, pp. 31-32, pl. XIV.
M.-M. Gauthier, Emaux Méridionaux - Catalogue international de l'Oeuvre de Limoges, I, l'Epoque Romane, Paris, 1987, nos. 275-276, p. 220, pl. CCXXXII, figs. 766-767.

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE:
Paris and New York, Musée du Louvre and Metropolitan Museum of Art, Enamels of Limoges 1100-1350, 23 Oct. 1995 - 16 Jun. 1996, nos. 67-68, pp. 239-241.
Exhibited
Paris, Petit-Palais, Exposition Universelle, Art Français, 1900, no. 2429, p. 292.
Further details
A PAIR OF GILT-COPPER AND POLYCHROME CHAMPLEVE ENAMEL ELEMENTS FROM A PROCESSIONAL CROSS WITH TWO HALF-LENGTH MALE SAINTS
LIMOGES, CIRCA 1195-1200

The reverse of each with a paper label inscribed 'E.U.1900 M Martin le Roy'; minor wear and damages

Lot Essay

Ces deux émaux représentant des saints en buste ont une provenance intéressante comme l'observait déja le spécialiste Ernest Rupin dans son ouvrage déterminant sur les émaux de Limoges publié en 1890 (loc. cit.). A cette époque, il mentionne ces deux plaques comme des éléments ornant la châsse du Trésor de Rocamadour, en Dordogne, celle-ci ayant également été décorée avec d'autres plaques d'émail de datation variées. La châsse fut par la suite acquise par Martin Le Roy, qui en retira incontestablement ces deux plaques, reconnaissant que celles-ci n'appartenaient pas à cet ensemble. Il les prêta lors de l'Exposition Universelle de Paris en 1900.

Ces deux saints firent l'objet de plusieurs publications au vingtième siècle, le plus récemment par Marie-Madeleine Gauthier, celle-ci les ayant incluses dans son chapitre sur 'Le Goût Plantagenêt' (Gauthier, loc. cit.). Stylistiquement parlant, les plaques se rapprochent des émaux semblant avoir été crées pour l'Abbaye de Grandmont et ses dépendances (voir aussi les lots 2 et 3). Celles-ci semblent apparemment avoir été réalisées par un autre artiste ou encore un autre atelier. Alors que les émaux de Grandmont se caractérisent par un traitement des nus dans des nuances de blanc rosé et généralement l'usage d'une palette plus douce, les deux émaux ici présents se distinguent par la blancheur utilisée dans le traitement des nus qui contraste fortement avec le bleu sombre des manteaux des personnages. A cet égard, ces émaux sont très proches d'un émail provenant du sommet d'une croix de procession qui avait été présentée lors de l'exposition sur les émaux de Limoges en 1995-1996, où il avait été référencé comme ayant été réalisé dans un atelier de Limoges vers 1190-1200. A l'origine, ces saints étaient certainement attachés aux bras d'une importante croix de procession dont un exemple très similaire est conservé au Musée du département de la Loire Atlantique à Nantes (illustré dans Gauthier, op. cit., fig. 749).

The present two enamels of bust-length saints have an interesting provenance, as recorded by the scholar Ernest Rupin in his seminal work on Limoges enamels published in 1890 (loc. cit.). At the time, he found them attached to a chasse in the treasury of Rocamadour, in the Dordogne, which was also decorated with other enamel plaques of disparate dates. The chasse was subsequently acquired by Martin Le Roy and he evidently removed the present two plaques, recognising that they did not belong to the ensemble. They were loaned by him to the Exposition Universelle in Paris in 1900.

The two angels were published several times during the 20th century, most recently by Marie-Madeleine Gauthier who included them in her section on the 'Goût Plantagenêt' (Gauthier, loc. cit.). Stylistically, they are related to the group of enamels thought to have been produced for the abbey of Grandmont and its dependencies (see also lots 2 and 3) but are seemingly from a different hand or workshop. Where the Grandmont enamels are characterised by pink flesh tones and a generally softer colour palette, the present two enamels are striking for the white flesh tones which contrast strongly with the dark blue of the figures' cloaks. In this respect they are closely similar to a terminal from a processional cross included in the exhibition on Limoges enamels in 1995-1996 which was also catalogued as 'Limoges, circa 1190-1200' (Paris and New York, loc. cit.). The present saints were almost certainly originally applied to the arms of a large altar cross similar in form to an example now in the Musée départmental de la Loire-Atlantique in Nantes (illustrated in Gauthier, op. cit., fig. 749).

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