Lot Essay
Louis Carrogis est avant tout célèbre pour ses portraits dessinés et aquarellés, plus de six cents, représentant toutes les personnalités influentes de l’époque : militaires, littéraires, artistiques, à commencer par la famille d’Orléans dont il devient le premier gentilhomme en 1753 et le grand ordonnateur des fêtes du duc. Esprit curieux et inventif, créateur de jardins et brillant organisateur de fêtes et de spectacles, il se voit confier par le duc de Chartres, dans les années 1772-1773, l’agencement de l’actuel parc Monceau. C’est au même moment qu’il développe l’art du transparent dont les cinq aquarelles que nous présentons ici font partie. Les panneaux décoratifs, rétroéclairés par un système de lumière intégrées au verso des cadres, ornaient les murs d’une salle à manger d’un appartement parisien (ill.1).
Au XVIIIe siècle, ces créations originales sont appelées rouleaux transparents et se déroulent sur plusieurs mètres : l’exemplaire le plus long, Les Quatre saisons, est aujourd’hui conservé au musée de l’Île-de-France à Sceaux et mesure plus de quarante-deux mètres (legs La Caze, 1982 ; Les Quatre saisons de Carmontelle. Divertissement et illusions au siècle des Lumières, cat. exp., Sceaux, musée de l’Île-de-France, 2008). La vente après-décès de Carmontelle, du 17 avril 1807, présente un lot de 11 « boîtes de rouleaux transparents » titrées Campagnes de France ornées de ses jardins pittoresques appelés jardins anglais, dont le présent ensemble faisait certainement partie. Ces divertissements artistiques et avant-gardistes sont nés dans le contexte du vaste mouvement intellectuel des salons au siècle des Lumières. L’optique, la perspective et la lumière sont au cœur des préoccupations des scientifiques, mais aussi des artistes. D’autres inventeurs, décorateurs et peintres issu de toute l’Europe travaillent également sur ces effets lumineux, dont Jean-Nicolas Servandoni (1695-1766), Sir William Hamilton (1730-1803), Philippe-Jacques de Loutherbourg (1740-1812) ou encore Charles Wilson Peale (1741-1827). (op. cit., pp. 28-29).
Ce système d’images en mouvement étonne et émerveille encore aujourd’hui. A l’origine, la longue bande de papier filigrané J. Whatman légèrement transparent, se déroulait d’un cylindre pour s’enrouler sur l’autre à l’intérieur d’une boîte lumineuse en bois appelée aussi ‘lanterne magique’. Ces vues successives, qui préfigurent en quelque sorte le cinéma des temps modernes, se déroulaient l’une après l’autre pour apprécier l’effet de surprise et l’impression d’une histoire contée. Il est possible de voir, au verso des présents dessins, la numérotation à la plume et encre brune, probablement de la main de l’artiste, qui a permis d’assembler entre elles les différentes feuilles mesurant 51 x 74 cm. Les jointures des feuilles de papier sont habilement cachées grâce à la composition d’ensemble et correspondent généralement à l’emplacement d’un tronc d’arbre de couleur brune, d’un obélisque ou d’une colonne.
Dans un précieux Mémoire sur les tableaux transparents du citoyen Carmontelle (1794-5), conservé à la bibliothèque de l'institut national d'histoire de l'art à Paris (autographe, carton 8, Fonds Doucet ; op.cit., p. 20), l’artiste explique l’importance primordiale du rétroéclairage ‘pour voir l’effet des nuances des couleurs à mesure que l’on travaille ; car si l’on peignait ce papier à plat sur une table, comme on dessine ordinairement, on serait surpris du peu d’effet que ferait cet ouvrage, au lieu que de l’autre manière on y arrive très sûrement. (…) On n’emploie que des couleurs gommées qui sont le bleu de Prusse, le carmin, l’encre de Chine, l’indigo, la laque verte (…). Pour les ombres, du noir d’ivoire, du brun rouge ou du bistre, pour les tons rougeâtres du vermillon plus ou moins fort’.
A l’image des présentes aquarelles, l’iconographie de ces rouleaux transparents s’apparente souvent à une promenade fictive, avec entrée et sortie d’une calèche ou d’une barque dans des jardins pittoresques et des campagnes ensoleillées, ponctués de maisons en colombages, châteaux et autres constructions éphémères des environs de Paris. Geneviève Lagardère et Gérard Rousset-Charny, dans un essai sur le panorama conservé à Sceaux, ont rassemblés de nombreuses vues aquarellées de la fin du XVIIIe siècle représentant des monuments existants et dont Carmontelle s’inspire grandement, sans pour autant nous permettre de les identifier. En revanche, certaines constructions représentées ici ne sont pas sans évoquer le Belvédère du Petit Trianon ou le Moulin à eau du Hameau de la Reine à Versailles (op.cit., p. pp. 166-184).
Certains éléments peuvent se retrouver d’un panorama à l’autre comme cette barque jaune et bleue en habits de fêtes, à la voile repliée, ornée d’un drapeau à l’arrière et d’un second flottant élégamment dans les airs en haut du mât. Cette même embarcation se retrouve sur le transparent du musée du Louvre acquis en 2015 (inv. no RF55317 ; ill. 2), sur celui du musée de l’Île-de-France à Sceaux et enfin sur celui du J. Paul Getty Museum de Los Angeles (inv. no 96.GC.20 ; ill. 3).
Cet ensemble de cinq aquarelles, dont trois panoramiques, est probablement l’un des rares exemples connus de cet art délicat de la transparence encore en mains privées aujourd’hui. C’est également un précieux témoignage de l’élégance de la haute société de l’époque avec ses costumes, ses fêtes éphémères et ses promenades dans des jardins verdoyants. Enfin, le système du rétroéclairage offre une vivacité des couleurs sans pareil dans tout l’art de l’aquarelle de la fin du XVIIIe siècle en France.
THE BIRTH OF THE MOVING IMAGE.
Louis Carrogis’ fame is primarily based on his coloured portrait drawings, of which more than six hundred are known, representing many of the major military, literary and artistic personalities of his day, beginning with the Orléans family, in whose service he was from 1753 as ‘premier gentilhomme’ en 1753 and organizer (‘grand ordonnateur’) of the duke’s feasts. An inquisitive and inventive mind, a garden architect as well as a brilliant organizer of all kinds of spectactles, he was in charge during the years 1772-1773 of the development of the Parc Monceau as it is still known today, thanks to a commission of the duc de Chartres. It is during these same years that he starts working on ‘transparencies’, including the five watercolours presented here. Framed by the current owners in such a fashion that they could be lighted artifically from behind and lighted from behind, the decorated four walls of the dining room of the Paris apartment (ill.1).
Known in the 18th century as rouleaux transparents, these works, meant to be mounted on a roll, were originally of considerable length: the longest known example, representing the Four Seasons, is today in the Musée de l’Île-de-France in Sceaux and measures 42 meters (La Caze bequest, 1982; see Les Quatre saisons de Carmontelle. Divertissement et illusions au siècle des Lumières, exhib. cat., Sceaux, Musée de l’Île-de-France, 2008). The artist’s posthumous sale on 17 April 1807 included eleven lots of ‘boxes of transparent rolls’, titled Campagnes de France ornées de ses jardins pittoresques appelés jardins anglais (Views of the French countryside, with picturesque gardens known as English gardens); the drawings included in the present lot undoubtedly were part of one of these rolls. The origins of these artistic experiment must be found in the intellectual context of the Age of Enlightenment, when optics, perspective and light are at the centre of attention of scientists and artists alike. Among those who shared an interest in the effects of light count Jean-Nicolas Servandoni (1695-1766), Sir William Hamilton (1730-1803), Philippe-Jacques de Loutherbourg (1740-1812), and Charles Wilson Peale (1741-1827) (op. cit., pp. 28-29).
This way of presenting images in movement still surprises and enchants today. Originally, the long roll of transparent sheets of Whatman paper was mounted on two cylinders and rolled off inside a wooden lighting box, or magic lantern. The succeeding scenes, which in a certain way prefigure modern cinema, were enjoyed one after the other, delighting the viewers during the recitation of an accompanying story. On the verso of the sheets, numbers written in pen and brown ink, probably by the artist, allowed to assemble the individual sheets of 51 by 74 cm in their original order. The joints of the paper are skillfully concealed by tree trunks, obelisks or columns incorporated in the composition.
In Carmontelle’s manuscript Mémoire sur les tableaux transparents du citoyen Carmontelle (1794-1795) in the library of the Institut National d’Histoire de l’Art, Paris (carton 8, Fonds Doucet; op.cit., p. 20), the artist explains the great importance for his transparencies of being lighted from behind ‘to see the effect of the colour nuances while working; because if one would paint on this paper on a table, as one does normally, one would be surprised how little effect the drawing makes, while if does if one does it in the other way […] One should use colours mixed with gum arabic: Prussian blue, carmine, Chinese ink, indigo, green lacquer […]. For the shadows, ivory black, brown-red pigment or bister, for reds, vermillion in varying concentrations’.
The iconography of the rouleaux transparents recalls a stroll in the countryside, depicting the arrival and departure of carriages or boats in picturesque gardens and sunny clearings, punctuated by houses with dovecotes, châteaux and ephemeral constructions in the surroundings of Paris. In their essay on the roll at Sceaux, Geneviève Lagardère and Gérard Rousset-Charny have identified numerous watercolour views of the late eighteenth century representing existing monuments which seem to have inspired Carmontelle, although none can be recognized with certainty. Some of the buildings remind one of the Belvédère of the Petit Trianon, or the water mill of the Queen’s Hameau at Versailles (op. cit., pp. 166-184).
Certain elements of the compositions come back in the different rolls, such as the boat in yellow and blue, festively decorated with its flags. This motive can be seen, for instance in the transparency acquired by the Louvre in 2015 (inv. no. RF55317; fig. 2), on that in Sceaux, and that of the J. Paul Getty Museum in Los Angeles (inv. no. 96.GC.20; fig. 3).
This group of five watercolours, including three large ones, is probably the only example of Carmontelle’s subtle art in this medium remaining in private hand. It is also witnesses in a delightful way of the elegance of the high society of his time, with its clothes, feasts and outdoor pleasures. Finally, the lighting from behind offers a liveliness of colour unlike any other in eighteenth-century French art.
Au XVIIIe siècle, ces créations originales sont appelées rouleaux transparents et se déroulent sur plusieurs mètres : l’exemplaire le plus long, Les Quatre saisons, est aujourd’hui conservé au musée de l’Île-de-France à Sceaux et mesure plus de quarante-deux mètres (legs La Caze, 1982 ; Les Quatre saisons de Carmontelle. Divertissement et illusions au siècle des Lumières, cat. exp., Sceaux, musée de l’Île-de-France, 2008). La vente après-décès de Carmontelle, du 17 avril 1807, présente un lot de 11 « boîtes de rouleaux transparents » titrées Campagnes de France ornées de ses jardins pittoresques appelés jardins anglais, dont le présent ensemble faisait certainement partie. Ces divertissements artistiques et avant-gardistes sont nés dans le contexte du vaste mouvement intellectuel des salons au siècle des Lumières. L’optique, la perspective et la lumière sont au cœur des préoccupations des scientifiques, mais aussi des artistes. D’autres inventeurs, décorateurs et peintres issu de toute l’Europe travaillent également sur ces effets lumineux, dont Jean-Nicolas Servandoni (1695-1766), Sir William Hamilton (1730-1803), Philippe-Jacques de Loutherbourg (1740-1812) ou encore Charles Wilson Peale (1741-1827). (op. cit., pp. 28-29).
Ce système d’images en mouvement étonne et émerveille encore aujourd’hui. A l’origine, la longue bande de papier filigrané J. Whatman légèrement transparent, se déroulait d’un cylindre pour s’enrouler sur l’autre à l’intérieur d’une boîte lumineuse en bois appelée aussi ‘lanterne magique’. Ces vues successives, qui préfigurent en quelque sorte le cinéma des temps modernes, se déroulaient l’une après l’autre pour apprécier l’effet de surprise et l’impression d’une histoire contée. Il est possible de voir, au verso des présents dessins, la numérotation à la plume et encre brune, probablement de la main de l’artiste, qui a permis d’assembler entre elles les différentes feuilles mesurant 51 x 74 cm. Les jointures des feuilles de papier sont habilement cachées grâce à la composition d’ensemble et correspondent généralement à l’emplacement d’un tronc d’arbre de couleur brune, d’un obélisque ou d’une colonne.
Dans un précieux Mémoire sur les tableaux transparents du citoyen Carmontelle (1794-5), conservé à la bibliothèque de l'institut national d'histoire de l'art à Paris (autographe, carton 8, Fonds Doucet ; op.cit., p. 20), l’artiste explique l’importance primordiale du rétroéclairage ‘pour voir l’effet des nuances des couleurs à mesure que l’on travaille ; car si l’on peignait ce papier à plat sur une table, comme on dessine ordinairement, on serait surpris du peu d’effet que ferait cet ouvrage, au lieu que de l’autre manière on y arrive très sûrement. (…) On n’emploie que des couleurs gommées qui sont le bleu de Prusse, le carmin, l’encre de Chine, l’indigo, la laque verte (…). Pour les ombres, du noir d’ivoire, du brun rouge ou du bistre, pour les tons rougeâtres du vermillon plus ou moins fort’.
A l’image des présentes aquarelles, l’iconographie de ces rouleaux transparents s’apparente souvent à une promenade fictive, avec entrée et sortie d’une calèche ou d’une barque dans des jardins pittoresques et des campagnes ensoleillées, ponctués de maisons en colombages, châteaux et autres constructions éphémères des environs de Paris. Geneviève Lagardère et Gérard Rousset-Charny, dans un essai sur le panorama conservé à Sceaux, ont rassemblés de nombreuses vues aquarellées de la fin du XVIIIe siècle représentant des monuments existants et dont Carmontelle s’inspire grandement, sans pour autant nous permettre de les identifier. En revanche, certaines constructions représentées ici ne sont pas sans évoquer le Belvédère du Petit Trianon ou le Moulin à eau du Hameau de la Reine à Versailles (op.cit., p. pp. 166-184).
Certains éléments peuvent se retrouver d’un panorama à l’autre comme cette barque jaune et bleue en habits de fêtes, à la voile repliée, ornée d’un drapeau à l’arrière et d’un second flottant élégamment dans les airs en haut du mât. Cette même embarcation se retrouve sur le transparent du musée du Louvre acquis en 2015 (inv. no RF55317 ; ill. 2), sur celui du musée de l’Île-de-France à Sceaux et enfin sur celui du J. Paul Getty Museum de Los Angeles (inv. no 96.GC.20 ; ill. 3).
Cet ensemble de cinq aquarelles, dont trois panoramiques, est probablement l’un des rares exemples connus de cet art délicat de la transparence encore en mains privées aujourd’hui. C’est également un précieux témoignage de l’élégance de la haute société de l’époque avec ses costumes, ses fêtes éphémères et ses promenades dans des jardins verdoyants. Enfin, le système du rétroéclairage offre une vivacité des couleurs sans pareil dans tout l’art de l’aquarelle de la fin du XVIIIe siècle en France.
THE BIRTH OF THE MOVING IMAGE.
Louis Carrogis’ fame is primarily based on his coloured portrait drawings, of which more than six hundred are known, representing many of the major military, literary and artistic personalities of his day, beginning with the Orléans family, in whose service he was from 1753 as ‘premier gentilhomme’ en 1753 and organizer (‘grand ordonnateur’) of the duke’s feasts. An inquisitive and inventive mind, a garden architect as well as a brilliant organizer of all kinds of spectactles, he was in charge during the years 1772-1773 of the development of the Parc Monceau as it is still known today, thanks to a commission of the duc de Chartres. It is during these same years that he starts working on ‘transparencies’, including the five watercolours presented here. Framed by the current owners in such a fashion that they could be lighted artifically from behind and lighted from behind, the decorated four walls of the dining room of the Paris apartment (ill.1).
Known in the 18th century as rouleaux transparents, these works, meant to be mounted on a roll, were originally of considerable length: the longest known example, representing the Four Seasons, is today in the Musée de l’Île-de-France in Sceaux and measures 42 meters (La Caze bequest, 1982; see Les Quatre saisons de Carmontelle. Divertissement et illusions au siècle des Lumières, exhib. cat., Sceaux, Musée de l’Île-de-France, 2008). The artist’s posthumous sale on 17 April 1807 included eleven lots of ‘boxes of transparent rolls’, titled Campagnes de France ornées de ses jardins pittoresques appelés jardins anglais (Views of the French countryside, with picturesque gardens known as English gardens); the drawings included in the present lot undoubtedly were part of one of these rolls. The origins of these artistic experiment must be found in the intellectual context of the Age of Enlightenment, when optics, perspective and light are at the centre of attention of scientists and artists alike. Among those who shared an interest in the effects of light count Jean-Nicolas Servandoni (1695-1766), Sir William Hamilton (1730-1803), Philippe-Jacques de Loutherbourg (1740-1812), and Charles Wilson Peale (1741-1827) (op. cit., pp. 28-29).
This way of presenting images in movement still surprises and enchants today. Originally, the long roll of transparent sheets of Whatman paper was mounted on two cylinders and rolled off inside a wooden lighting box, or magic lantern. The succeeding scenes, which in a certain way prefigure modern cinema, were enjoyed one after the other, delighting the viewers during the recitation of an accompanying story. On the verso of the sheets, numbers written in pen and brown ink, probably by the artist, allowed to assemble the individual sheets of 51 by 74 cm in their original order. The joints of the paper are skillfully concealed by tree trunks, obelisks or columns incorporated in the composition.
In Carmontelle’s manuscript Mémoire sur les tableaux transparents du citoyen Carmontelle (1794-1795) in the library of the Institut National d’Histoire de l’Art, Paris (carton 8, Fonds Doucet; op.cit., p. 20), the artist explains the great importance for his transparencies of being lighted from behind ‘to see the effect of the colour nuances while working; because if one would paint on this paper on a table, as one does normally, one would be surprised how little effect the drawing makes, while if does if one does it in the other way […] One should use colours mixed with gum arabic: Prussian blue, carmine, Chinese ink, indigo, green lacquer […]. For the shadows, ivory black, brown-red pigment or bister, for reds, vermillion in varying concentrations’.
The iconography of the rouleaux transparents recalls a stroll in the countryside, depicting the arrival and departure of carriages or boats in picturesque gardens and sunny clearings, punctuated by houses with dovecotes, châteaux and ephemeral constructions in the surroundings of Paris. In their essay on the roll at Sceaux, Geneviève Lagardère and Gérard Rousset-Charny have identified numerous watercolour views of the late eighteenth century representing existing monuments which seem to have inspired Carmontelle, although none can be recognized with certainty. Some of the buildings remind one of the Belvédère of the Petit Trianon, or the water mill of the Queen’s Hameau at Versailles (op. cit., pp. 166-184).
Certain elements of the compositions come back in the different rolls, such as the boat in yellow and blue, festively decorated with its flags. This motive can be seen, for instance in the transparency acquired by the Louvre in 2015 (inv. no. RF55317; fig. 2), on that in Sceaux, and that of the J. Paul Getty Museum in Los Angeles (inv. no. 96.GC.20; fig. 3).
This group of five watercolours, including three large ones, is probably the only example of Carmontelle’s subtle art in this medium remaining in private hand. It is also witnesses in a delightful way of the elegance of the high society of his time, with its clothes, feasts and outdoor pleasures. Finally, the lighting from behind offers a liveliness of colour unlike any other in eighteenth-century French art.