Masque Songyé
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Masque Songyé

République démocratique du Congo

Details
Masque Songyé
République démocratique du Congo
Hauteur : 40 cm. (15 ¾ in.)
Provenance
Collection privée, Liège
Paul Gilman, Liège
Collection Michel Boulanger, Liège
Pierre Dartevelle (1940-2022), Bruxelles
Roberta et Lance Entwistle, Paris
Collection privée, États-Unis
Sotheby's, New York, 30 novembre 2010, lot 10
Collection privée, Royaume-Uni, acquis lors de cette vente
Further details
Songye Mask, Democratic Republic of the Congo

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

Le terme kifwébé est utilisé pour décrire les masques aux décors striés des Songyé. Véritable instrument du pouvoir social, ces masques sont majoritairement divisés en deux groupes : les masculins (kilumé) et les féminins (kikashi). On reconnaît cette dernière catégorie à sa palette de couleurs, à la finesse des incisions ainsi qu’à l’absence de crête en relief au centre de la tête. Ce sont autant d’éléments qui nous indiquent que ce masque appartient à ce corpus.

La maîtrise des proportions et du tracé des stries reflète ici le travail exceptionnel d’un artiste. Les cannelures verticales, horizontales ou en arcs de cercle se croisent et s’entrecroisent dans un dynamisme dédaléen. À ces hautes qualités esthétiques s’ajoute un remarquable sens des proportions, d’équilibre et de formes ; sous les yeux fendus, le nez s’élargit progressivement dans un mouvement triangulaire juste au-dessus d’une bouche saillante et rectangulaire. Les rainures soigneusement sculptées sur ce visage ovoïde ont été remplies de kaolin (ntoshi), lui conférant une extraordinaire expression. Cette couleur n’est pas anodine : propre aux masques féminins, elle renvoie aux forces positives, à la pureté, la paix et la lumière. Les lèvres et l’arête nasale ont été quant à elles recouvertes d’un pigment sombre divisant ainsi la face du masque en deux parties, l’une symbolisant la lune et l’autre le soleil. Ce masque singulier au sein du corpus des masques songyé, présente une profonde patine, témoin d'une ancienneté et d'un usage rituel répété.

The term kifwebe is used to describe the striped masks of the Songye people. Serving as a true instrument of social power, these masks are generally divided into two groups: the masculine (kilume) and the feminine (kikashi). The latter can be identified by its color palette, the fineness of its incisions, and the absence of a raised crest at the center of the head. These are all indicators that this mask belongs to this particular group.

The mastery of proportions and the precise carving of the stripes reflect the exceptional skill of the artist. Vertical, horizontal, and arched grooves intersect and intertwine in a labyrinthine dynamism. To these high aesthetic qualities are added a remarkable sense of proportion, balance, and form. Just below the slit eyes, the nose gradually widens into a triangular shape, positioned above a prominent, rectangular mouth. The carefully sculpted grooves on this oval face are filled with kaolin (ntoshi), giving it an extraordinary expression. This color choice is intentional: typical of feminine masks, it symbolizes positive forces, purity, peace, and light. The lips and the bridge of the nose are covered in a darker pigment, dividing the mask's face into two halves, symbolizing the moon and the sun. This unique mask within the Songye mask corpus displays a deep patina, a testament to its age and repeated ritual use.

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