Lot Essay
Charles-Henri-Joseph Cordier (1827-1905) fut l'un des plus grands sculpteurs français du XIXe siècle, soutenu par d'illustres mécènes tels que la reine Victoria, Napoléon III et l'impératrice Eugénie, le baron James de Rothschild et le marquis de Hertford. Élève de François Rude, Cordier a été sculpteur ethnographique au Muséum national d'histoire naturelle de Paris et s'est forgé une réputation internationale pour ses représentations véridiques et saisissantes de diverses ethnies. Non content d'observer de loin, notamment par la photographie, il voyage en Algérie, en Italie, en Égypte et en Grèce, d'où il revient avec des croquis qu'il transforme en portraits vivants et en statues idéalisées, réalisées dans des marbres précieux associés à des techniques de fonte nouvellement inventées. À l'instar de l'anthropologie du XIXe siècle, autrefois critiquée pour avoir tenté de diviser l'espèce humaine en catégories typologiques, l'art de Cordier a été réévalué comme une célébration de l'humanité et loué pour avoir représenté, dans un monde de plus en plus homogène, des peuples qui étaient en train de disparaître.
Les bustes de Saïd Abdallah de la tribu de Mayac au royaume de Darfour ainsi que celui de la Vénus Africaine font partie de cet ensemble. Saïd Abdallah est très rapidement rendu célèbre et le duc de Devonshire achète pour la Victoria une grande fonte lors de l’Exposition universelle de Londres en 1851. On retrouve ces deux bustes en paire dans les collections royales anglaises (inv. RCIN 41509 et RCIN 41510). En 1851, l’État français commande aussi ces deux bustes pour la salle d’anthropologie du Jardin des Plantes à Paris. Ils seront livrés l’année suivante et son aujourd’hui au musée de l’Homme (inv. 27051-1977-207 et 27058-1977-214).
Les bustes de Saïd Abdallah de la tribu de Mayac au royaume de Darfour ainsi que celui de la Vénus Africaine font partie de cet ensemble. Saïd Abdallah est très rapidement rendu célèbre et le duc de Devonshire achète pour la Victoria une grande fonte lors de l’Exposition universelle de Londres en 1851. On retrouve ces deux bustes en paire dans les collections royales anglaises (inv. RCIN 41509 et RCIN 41510). En 1851, l’État français commande aussi ces deux bustes pour la salle d’anthropologie du Jardin des Plantes à Paris. Ils seront livrés l’année suivante et son aujourd’hui au musée de l’Homme (inv. 27051-1977-207 et 27058-1977-214).