Nu féminin allongé

Provenant de la prestigieuse collection de Jacques Doucet, cette académie de femme nue a servi à Louis-Marin Bonnet pour la réalisation de deux gravures en manière de pastel en 1768 et 1769 : Le réveil de Vénus, en sens inverse et L’Amour prie Vénus de lui rendre ses armes dans le même sens que le présent dessin (Jean-Richard, op. cit.). Ce dessin appartient à la période de maturité de l’artiste, dans la dernière décennie de sa vie, alors qu’il honore le titre de peintre officiel du roi Louis XV. Le corps est plus massif que gracile et François Boucher dément ici son titre de ‘peintre des Grâces’ comme le soulignait Alastair Laing à propos d’une autre Étude de jeune femme nue réalisée dans les années 1760 (A. Laing, Les dessins de François Boucher, cat. exp., New York, American Federation of Arts, 2003, p. 113). Si l’étude ne semble pas avoir été reprise précisément dans un tableau, elle participe néanmoins à la diffusion de l’art de François Boucher dès le XVIII^e siècle par l’art de la gravure.
Nous remercions Laure Aline Demazure d'avoir confirmé l'attribution et pour son aide apportée à la rédaction de cette notice. L'oeuvre sera incluse au catalogue raisonné Laing/Demazure en cours de préparation.