Sommet de sceptre Kongo-Solongo
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Sommet de sceptre Kongo-Solongo

Province du Kongo Central, République démocratique du Congo

Details
Sommet de sceptre Kongo-Solongo
Province du Kongo Central, République démocratique du Congo
Hauteur : 16.5 cm. (6 ½ in.)
Provenance
Collection Chef Nemlão (ca. 1788-1888), Région de Banana, acquis ca. 1890
Collection Paul Kanu, Kifuku, acquis ca. 1953
Pierre Dartevelle (1940-2022), Bruxelles
Collection Line et Hippoliet Verbeemen, Bonheiden, acquis ca. 2011
Literature
Debbaut, J., Heusch, L. de et al., Utotombo. L'art d'Afrique noire dans les collections privées belges - Utotombo. Kunst uit Zwart-Afrika in Belgisch privé-bezit, Bruxelles, 1988, p. 205, n° 164
Lehuard, R., « La collection Verbeemen », in Arts d'Afrique Noire, Arnouville, été 1997, n° 102, p. 33
Felix, M., White Gold. Black Hands. Ivory Sculpture in Congo, Qiqihar, 2010, vol. 1, pp. 132-133 et 142, n° 149a-d et 150
Matharan, P. et al., Arts d'Afrique. Voir l'invisible, Bordeaux, 2011, p. 193, n° 225
Claes, D., Deletaille, L. et al., Uzuri Wa Dunia. Belgian Treasures, Bruxelles, 2015, p. 67
Dartevelle, V. et Plisnier, V., Pierre Dartevelle et les arts premiers. Mémoire et continuité, Milan, 2020, Vol.II, p. 305, n° 389 et 390
Exhibited
Bruxelles, BOZAR - Palais des Beaux-Arts, Utotombo. L'art d'Afrique noire dans les collections privées belges - Utotombo. Kunst uit Zwart-Afrika in Belgisch prive-bezit, 25 mars - 5 juin 1988
Bordeaux, Musée d'Aquitaine, Arts d'Afrique. Voir l'invisible, 22 mars - 21 août 2011
Bruxelles, Ancienne Nonciature, BRUNEAF - Brussels Non European Art Fair, Uzuri Wa Dunia. Belgian Treasures, 10 - 14 juin 2015
Further details
Kongo-Solongo Scepter Finial, Kongo Central Province, Democratic Republic of the Congo

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

Le sommet sculpté ornait un sceptre, symbole de l’autorité cheffale, du pouvoir et de sa légitimité. Il matérialise la relation entre le détenteur de l’insigne, ses ancêtres et sa communauté. Objet de prestige, il constituait une marque de pouvoir visible, brandie ou plantée lors de cérémonies et d’assemblées publiques.

Sur le plan formel, l’œuvre représente une femme agenouillée sur une base circulaire. Les traits, d’une grande stylisation, suggèrent une tête allongée ou surmontée d’un couvre-chef (mpu), les mains portées à la poitrine. Le traitement du corps, d’une sobriété remarquable, se distingue par la douceur des lignes de l’abdomen et du dos, rehaussées d’une patine profonde. Le contraste entre la figure agenouillée et l’objet d’autorité qu’elle surmonte évoque symboliquement la médiation entre le chef et les puissances invisibles, ainsi que la soumission respectueuse des autres à l’ordre social incarné par le détenteur du sceptre. Cette figure féminine, emblématique du pouvoir kongo, renvoie aux notions de fertilité, de continuité lignagère et de stabilité sociale. Elle confère au chef une légitimité accrue, en rappelant les dimensions régénératrices et spirituelles de son influence. L’extrême finesse d’exécution - visible dans les scarifications dorsales, la coiffe, la dentition, la délicatesse des bras et le jeu d’équilibre entre la poitrine et le nombril - témoigne d’une maîtrise sculpturale exceptionnelle, sur des objets en ivoire et de petite taille.

Plusieurs photographies, dès la fin du XIXᵉ siècle, attestent la présence de ce chef-d’œuvre sur son sceptre de fonction originel, tenu par deux chefs Solongo de la région de Banana, près de Boma : le chef régional Nemlão (ca. 1788-1888), puis l’un de ses successeurs, Kanu Paul, photographié en 1953 par Albert Maesen dans le village de Kifuku. Nemlão sut tirer parti de la position stratégique de ses villages, établis près des points névralgiques du commerce international sur le fleuve Congo, et profita de liens privilégiés avec Boma, capitale de l’État indépendant du Congo à partir de 1886. La même année, Nemlão fut baptisé à Boma. Sur certaines photographies, il arbore cet attribut, laissant supposer que la figure féminine agenouillée, les mains jointes sous le menton, a pu être sculptée dans une attitude de prière.

Un exemplaire comparable est conservé au Sainsbury Centre de l’University of East Anglia, à Norwich (inv. n° UEA257).

The sculpted finial once adorned a scepter, a symbol of chiefly authority, power, and legitimacy. It materializes the relationship between the holder of the insignia, his ancestors, and his community. As an object of prestige, it served as a visible emblem of power, brandished or planted during ceremonies and public assemblies.

Formally, the work represents a kneeling woman set upon a circular base. The highly stylized features suggest an elongated head or one surmounted by a headdress (mpu), the hands held to the chest. The treatment of the body, marked by remarkable restraint, is distinguished by the gentle contours of the abdomen and back, enhanced by a deep patina. The contrast between the kneeling figure and the emblem of authority it surmounts symbolically evokes mediation between the chief and the invisible powers, as well as the respectful submission of others to the social order embodied by the scepter’s bearer. This female figure, an emblem of Kongo power, refers to notions of fertility, lineage continuity, and social stability. It confers upon the chief enhanced legitimacy, recalling the regenerative and spiritual dimensions of his influence. The exceptional finesse of execution - visible in the dorsal scarifications, the coiffure, the teeth, the delicacy of the arms, and the balanced interplay between chest and navel - attests to a sculptural mastery rarely achieved in small-scale ivory works.

Several photographs dating from the late 19th century attest to the presence of this masterpiece on its original ceremonial scepter, held by two Solongo chiefs from the Banana region near Boma: the regional chief Nemlão (ca. 1788-1888), and one of his successors, Kanu Paul, photographed in 1953 by Albert Maesen in the village of Kifuku. Nemlão skillfully exploited the strategic position of his villages, located near key points of international trade along the Congo River, and benefited from privileged ties with Boma, capital of the Congo Free State from 1886 onward. That same year, Nemlão was baptized in Boma. In some photographs, he can be seen bearing this insignia, suggesting that the kneeling female figure, her hands joined beneath her chin, may have been carved in an attitude of prayer.

A comparable example is held in the Sainsbury Centre, University of East Anglia, Norwich (inv. no. UEA257).

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