Lot Essay
Victor Hugo aimait à divertir ses petits-enfants par des projections de lanterne magique qui avaient conservé une grande popularité au début du XXème siècle, lorsque l'arrivée du cinématographe signa leur lente disparition. Est-ce par nostalgie familiale que Jean Hugo s'est intéressé à ce medium ? Il n'a pas été possible aujourd'hui de déterminer si le Faust magicien est une commande de Charles et Marie-Laure de Noailles ou une oeuvre que Jean Hugo aurait développée de lui-même. Il s'agit en tous cas d'un projet commun avec son ami Georges Auric qui en compose la musique, une petite cantate pour dix-huit instruments et trois chanteurs. Le livret est dû au musicologue et librettiste Louis Laloy, spécialiste des musiques asiatiques et de musique contemporaine, ami de Debussy et de Stravinsky (il est l'auteur du livret de Padmavati d'Albert Roussel). Le résultat n'est présenté à notre connaissance qu'une seule fois en public, lors du bal des Matières qu'organisent Charles et Marie-Laure de Noailles le 19 juin 1929 à Paris. Le bal est précédé d'un spectacle comportant plusieurs numéros. La plaque représentant un tableau de Diane Chasseresse était projetée juste avant le ballet Aubade de Francis Poulenc. À part quelques lignes éparses dans les chroniques de l'époque, il reste peu de témoignages de cette tentative de peinture animée, sorte de mini-opéra dessiné. La partition d'Auric n'a pas été retrouvée et Jean Hugo lui-même n'en fera aucun écho dans ses mémoires. Dans les années d'après-guerre, il a monté trois plaques de cette série dans une boîte à chaussure pour en faire une sorte de lampe décorative.
Le "Bal des matières"
Organisé par Charles et Marie-Laure de Noailles le 18 juin 1929 place des États-Unis à Paris, le bal costumé fut le "clou sensationnel de la saison" pour reprendre les mots du journal Femina de juillet 1929. "La note piquante fut apportée par l'obligation de porter un costume où toute étoffe usuelle d'habillement était proscrite. Toiles cirées, vanneries, végétaux, plumes, cuirs, papiers et cartonnages furent employés avec une ingéniosité pleine d'esprit et le goût le plus sûr". Vogue, en septembre 1929, consacre plusieurs pages aux costumes les plus fantaisistes, notamment celui de la marquise de Saint-Sauveur, en Diane chasseresse.
Nous remercions la Villa Noailles pour la rédaction de cette notice. Commissariat et recherches Raphaèle Billé, Stéphane Boudin-Lestienne et Alexandre Mare, sous la direction de Jean-Pierre Blanc.
Le "Bal des matières"
Organisé par Charles et Marie-Laure de Noailles le 18 juin 1929 place des États-Unis à Paris, le bal costumé fut le "clou sensationnel de la saison" pour reprendre les mots du journal Femina de juillet 1929. "La note piquante fut apportée par l'obligation de porter un costume où toute étoffe usuelle d'habillement était proscrite. Toiles cirées, vanneries, végétaux, plumes, cuirs, papiers et cartonnages furent employés avec une ingéniosité pleine d'esprit et le goût le plus sûr". Vogue, en septembre 1929, consacre plusieurs pages aux costumes les plus fantaisistes, notamment celui de la marquise de Saint-Sauveur, en Diane chasseresse.
Nous remercions la Villa Noailles pour la rédaction de cette notice. Commissariat et recherches Raphaèle Billé, Stéphane Boudin-Lestienne et Alexandre Mare, sous la direction de Jean-Pierre Blanc.