Lot Essay
Superbe crochet dont la surface présente des aspérités certainement dues à l'outillage en pierre utilisé pour le réaliser ainsi qu'à sa longue utilisation rituelle attestée par sa patine épaisse. Le visage, inscrit dans un coeur, dégage, par la simplification des détails de la face, une expressivité remarquable. Les yeux signifiés par de simples cercles encadrent un nez épaté surmontant une bouche dentée en forme de croissant. L'attitude est typique des représentations anthropomorphes de la région: la figure féminine est debout, les mains sur les hanches, tandis que les pieds semblent disparaitre dans le crochet en demi-lune. Les chevrons gravés au niveau des épaules et du haut des cuisses évoquent certainement des scarifications rituelles.
Selon, Dirk Smidt (in Friede, 2005), ce type de crochet pouvait être suspendu, à l'aide d'une cordelette ou d'un tressage en rottin, dans les maisons familiales ou dans les maisons cérémonielles. On pouvait y attacher de la nourriture ainsi que des objets rituels. "Chacun d'entre eux portait un nom, recevait des offrandes de nourriture et était supposé avoir un effet positif sur les réserves de nourriture" (op. cit.). Ces objets servaient ainsi de protection magique mais aussi de protection physique puisqu'ils permettaient également de mettre les aliments hors de portée de la vermine.
Le corpus d'objets connus étant limité, le concept de signature allant à l'encontre de cet art religieux derrière lequel l'artiste s'efface totalement, les sculpteurs ayant eux-mêmes disparus pour la plupart depuis de longues années et enfin faute de recherches dans ce domaine, il est extrêmement rare en art mélanésien de parvenir à identifier la main d'un artiste ou d'un atelier. Harry Beran, éminent spécialiste de la région Massim, est le premier à avoir publié en 1996 une étude consacrée à un artiste mélanésien appelé Mutuaga (1860-1920) auquel il attribue la réalisation de 28 spatules à chaux. Depuis cet ouvrage, peu de publications abordent le sujet. Le travail d'identification en est donc encore à ses prémices.
C'est pourquoi il est exceptionnel d'avoir pu attribuer le crochet de la collection Jolika présenté ici et un autre, conservé au deYoung museum de San Francisco (Friede, 2005, fig.158) et provenant de la même collection, à la même main. Bien que cet artiste n'ait pas encore été "baptisé", lorsque l'on compare attentivement ces deux oeuvres, il ne fait aucun doute qu'elles partagent la même paternité.
Selon, Dirk Smidt (in Friede, 2005), ce type de crochet pouvait être suspendu, à l'aide d'une cordelette ou d'un tressage en rottin, dans les maisons familiales ou dans les maisons cérémonielles. On pouvait y attacher de la nourriture ainsi que des objets rituels. "Chacun d'entre eux portait un nom, recevait des offrandes de nourriture et était supposé avoir un effet positif sur les réserves de nourriture" (op. cit.). Ces objets servaient ainsi de protection magique mais aussi de protection physique puisqu'ils permettaient également de mettre les aliments hors de portée de la vermine.
Le corpus d'objets connus étant limité, le concept de signature allant à l'encontre de cet art religieux derrière lequel l'artiste s'efface totalement, les sculpteurs ayant eux-mêmes disparus pour la plupart depuis de longues années et enfin faute de recherches dans ce domaine, il est extrêmement rare en art mélanésien de parvenir à identifier la main d'un artiste ou d'un atelier. Harry Beran, éminent spécialiste de la région Massim, est le premier à avoir publié en 1996 une étude consacrée à un artiste mélanésien appelé Mutuaga (1860-1920) auquel il attribue la réalisation de 28 spatules à chaux. Depuis cet ouvrage, peu de publications abordent le sujet. Le travail d'identification en est donc encore à ses prémices.
C'est pourquoi il est exceptionnel d'avoir pu attribuer le crochet de la collection Jolika présenté ici et un autre, conservé au deYoung museum de San Francisco (Friede, 2005, fig.158) et provenant de la même collection, à la même main. Bien que cet artiste n'ait pas encore été "baptisé", lorsque l'on compare attentivement ces deux oeuvres, il ne fait aucun doute qu'elles partagent la même paternité.