Lot Essay
Cette robuste paire de cimiers antilopes ciwara est remarquable tant par la préservation du couple que par sa rareté en tant que paire de sculptures réalisées par les maîtres de Ségou. Les sculptures d'antilope seules sont connues dans le corpus de Ségou, le premier exemple publié étant une antilope mâle, apparaissant en 1916 dans la célèbre étude de Marius de Zayas - African Negro Art - Its influence on Modern Art, pl.17 (voir RAAI, no.1727). Le seul autre exemplaire publié d'une paire d'antilopes ciwara réalisée par ce même atelier provient de la Menil Collection, Houston, nos.70-35 DJ et 70-034 DJ, acquise auprès de John Klejman en 1970 (Van Dyke, d., African Art from The Menil Collection, New Haven/Londres, Yale University Press, 2008, couverture, 53, fig.5-6).
Par ailleurs, seuls trois exemples publiés de couples anthropomorphes sont connus: le premier se trouve dans la collection Laura et James Ross (Echoing Images, The Metropolitan Museum of Art, 2004, pl.5), un autre provenant de l'ancienne collection de Jacqueline et François Summer (Arts d'Afrique Noire, no.46, 1983, quatrième de couverture); et enfin un dernier au Musée des Beaux-Arts d'Angoulème, acquis en 1934 (Meauzé, d., Sculptures africaines dans les collections publiques françaises, Paris, Editions des Musées Nationaux, 1972, p.191-192).
Ce corpus particulier, provenant certainement d'un même atelier, fut pour la première fois évoqué par Allen Wardwell lorsqu'il travailla sur une série d'objets d'un sous-style Bamana non identifié (Wardwell, Some Notes on a Sub-style of the Bambara in Museum Studies, Chicago, 1966, p.112-128).
Selon la Ross Archive of African Images (RAAI), la première publication d'une oeuvre que nous pouvons aujourd'hui identifier comme provenant de cet atelier est un article hongrois de 1911. Cet objet fut exposé à l'Exposition de l'Orient à la Maison des artistes de Budapest, lorsqu'il était alors dans la collection de Vitèz Miklos, aujourd'hui conservé au Ethnographical Museum, Budapest, no.56.24.2.
Ezio Bassani enrichit notre connaissance de cet atelier dans une importante étude en deux parties en 1978, lorsqu'il identifia un groupe de 57 sculptures Bamana qu'il pense toutes venir d'un seul et même atelier. Cet atelier, actif à la fin du XIXème et au début du XXème siècle dans la région de la rivière Bani, entre Ségou et Koutiala dont le centre est Minianka (Bassani, 1978, part 2, p.197-199), fut par la suite appelé "les maîtres de Ségou".
Alors que le rituel et les significations ont changé au fil du temps, l'origine de la danse est la même: la célébration d'un héros appelé ciwara. Mi-homme, mi-animal, il est né de l'union d'une femelle surnaturelle, créée par Dieu, et d'un cobra. Il enseigna aux Bamana leurs premières connaissances de l'agriculture, des animaux, de la terre et des plantes. Les coiffures en forme d'antilopes, portées par paire, l'une mâle, l'autre femelle, sont devenues la manifestation physique des prières faites à ciwara (LaGamma, Genesis, 2002, pp.13-15; Imperato, The Dance of the Tyi Wara in African Arts 4, n.1, pp.8-13 et 71-80, 1970; Zahan, Antilopes du Soleil, 1980).
Par ailleurs, seuls trois exemples publiés de couples anthropomorphes sont connus: le premier se trouve dans la collection Laura et James Ross (Echoing Images, The Metropolitan Museum of Art, 2004, pl.5), un autre provenant de l'ancienne collection de Jacqueline et François Summer (Arts d'Afrique Noire, no.46, 1983, quatrième de couverture); et enfin un dernier au Musée des Beaux-Arts d'Angoulème, acquis en 1934 (Meauzé, d., Sculptures africaines dans les collections publiques françaises, Paris, Editions des Musées Nationaux, 1972, p.191-192).
Ce corpus particulier, provenant certainement d'un même atelier, fut pour la première fois évoqué par Allen Wardwell lorsqu'il travailla sur une série d'objets d'un sous-style Bamana non identifié (Wardwell, Some Notes on a Sub-style of the Bambara in Museum Studies, Chicago, 1966, p.112-128).
Selon la Ross Archive of African Images (RAAI), la première publication d'une oeuvre que nous pouvons aujourd'hui identifier comme provenant de cet atelier est un article hongrois de 1911. Cet objet fut exposé à l'Exposition de l'Orient à la Maison des artistes de Budapest, lorsqu'il était alors dans la collection de Vitèz Miklos, aujourd'hui conservé au Ethnographical Museum, Budapest, no.56.24.2.
Ezio Bassani enrichit notre connaissance de cet atelier dans une importante étude en deux parties en 1978, lorsqu'il identifia un groupe de 57 sculptures Bamana qu'il pense toutes venir d'un seul et même atelier. Cet atelier, actif à la fin du XIXème et au début du XXème siècle dans la région de la rivière Bani, entre Ségou et Koutiala dont le centre est Minianka (Bassani, 1978, part 2, p.197-199), fut par la suite appelé "les maîtres de Ségou".
Alors que le rituel et les significations ont changé au fil du temps, l'origine de la danse est la même: la célébration d'un héros appelé ciwara. Mi-homme, mi-animal, il est né de l'union d'une femelle surnaturelle, créée par Dieu, et d'un cobra. Il enseigna aux Bamana leurs premières connaissances de l'agriculture, des animaux, de la terre et des plantes. Les coiffures en forme d'antilopes, portées par paire, l'une mâle, l'autre femelle, sont devenues la manifestation physique des prières faites à ciwara (LaGamma, Genesis, 2002, pp.13-15; Imperato, The Dance of the Tyi Wara in African Arts 4, n.1, pp.8-13 et 71-80, 1970; Zahan, Antilopes du Soleil, 1980).