Figure de reliquaire Kota-Shamaye
Kota-Shamaye reliquary figure
Figure de reliquaire Kota-ShamayeKota-Shamaye reliquary figure

Gabon

细节
Figure de reliquaire Kota-Shamaye
Kota-Shamaye reliquary figure
Gabon
Bois, cuivre, laiton, coquilles
Hauteur: 40 cm. (15 3/4 in.)
来源
Collection Pierre et Claude Vérité, Paris

荣誉呈献

Chloé Beauvais
Chloé Beauvais

拍品专文

Cet objet, d’un style assez rare avec son visage en amande et un front fuselé en relief, est attribuable aux Shamaye, un petit groupe (de 1000 a 5000 individus suivant les sources) situe essentiellement dans la vallée de la Mounianze dans le nord-est Gabonais. La petite taille du groupe ainsi qu’une relative hostilité aux coloniaux explique la rareté de ces objets. Leur situation géographique est sans doute à l’origine d’un grand nombre des traits de ce style à la charnière entre les groupes kota du nord (dont les bwetes Mahongwe sont la production la plus représentative) et les groupes dits “kota” du sud (Obamba, Ndassa,... dont de nombreux remarquables exemplaires figurent dans cette vente).

Les lamelles métalliques utilisées pour la couverture de cet objet méritent d’attirer notre attention a plus d’un titre. Tout d’abord, si on songe à l’outillage dont disposait le sculpteur, il convient de saluer l’extraordinaire maestria qu’il a fallu pour produire et assembler ces lamelles, dont certaines font moins d’un millimètre de large, un tour de force que n’aurait sans doute pas renie un horloger suisse ! C’est d’ailleurs cette maestria tout à fait exceptionnelle qui permet d’identifier facilement d’autres sculptures de cet auteur remarquable.

Chez les peuples dits “Kota”, comme pour la majorité des peuples du Gabon, le crane est une relique de très grande importance, et si quelques cranes de notables importants sont conservés dans les paniers reliquaires kota, tous les défunts n’ont pas de tels égards et doivent se contenter de n’y figurer que sous la forme d’ossements probablement moins “prestigieux” : os longs, phalanges, vertèbres,... Or chez les kota, il semble qu’une partie bien spécifique du crane focalise l’attention : la fontanelle lieu suppose du passage de l'âme du défunt. Cette partie est fréquemment prélevée (laissant un trou rectangulaire au sommet du crane) “pour servir de médecine”. La nature exacte de ces “médecines” restera sans doute à jamais perdue, mais ce reliquaire (ainsi que nombre de très anciens exemplaires antérieurs au XIXe siècle) lève sans doutes un voile sur l’un des usages réservé à ces fontanelles. Les yeux de cet objet me semblent réalisés en os, et je soupçonne que l’os employé provient de la fontanelle. Faute d’une analyse scientifique poussée permettant de le confirmer, il m’a toutefois été donne de voir un objet d’une ancienneté comparable et utilisant le même type de matériaux pour les yeux ou une partie de suture était visible, ce qui tends à confirmer que c'était bien le haut d’un crane qui était employé. Comme je le mentionne, cette technique consistant a utiliser une rondelle d’os fixée par un clou central (qui est ici fin comme une épingle !) et une colle résineuse noire (et souvent protégée, voire cachée, par une cupule de métal qui ne semble pas avoir été utilisée ici) est un procède ancien qui ne tends à se retrouver que sur des objets ayant une ancienneté de plusieurs siècles. Ainsi le gardien de reliquaire se fait reliquaire lui-même (une pratique que l’on trouve également chez les peuples Pahouins, notamment chez les Ngumba, ou les yeux cachent parfois une dent humaine) et ne laisse aucun doute sur l’importance que pouvaient revêtir ces statues. On trouvera un objet de la même main dans la collection Harwood, aux Etats Unis (publie, entre autre, dans le hors-série numéro 5 de Tribal Magazine sur les “Kota”, en couverture et page 17), et un autre dans les collections de l’Art Institute of Chicago. Ces objets, probablement de la même main, permettent d’illustrer à merveille le principe d’individualisation des statues de reliquaires kota. Si a première vue les trois statues semblent à peu près identiques, ,elles présentent en fait chacune des détails uniques. Ainsi, sur les cotes la statue Vérité est décorée de 4 minces fils de cuivre, celle de la collection Harwood de 2 fils, et celle du Chicago Art Institute n’est pas décorée. De même, la décoration du cou est verticale sur la statue Vérité, une simple bague horizontale sur la statue Harwood et une bague décorée sur l’exemplaire de Chicago.

Frédéric Cloth, septembre 2017

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