MEUBLE SCRIBAN D'EPOQUE TRANSITION
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MEUBLE SCRIBAN D'EPOQUE TRANSITION

ESTAMPILLE D'ANTOINE NICOLAS, VERS 1765-1770

Details
MEUBLE SCRIBAN D'EPOQUE TRANSITION
ESTAMPILLE D'ANTOINE NICOLAS, VERS 1765-1770
En placage de bois de rose, satiné, filets d'amarante et marqueterie de houx teinté, épine vinette, olivier, noyer, érable sycomore et incrustation d'étain, ornementation de bronze ciselé et doré, la partie supérieure probablement d'origine en partie ceinte d'une galerie ajourée, à décor de semis de fleurs disposé dans un entrelacs losangique ouvrant par deux vantaux anciennement à rideaux et munis de miroirs associés au revers, l'intérieur présentant six casiers et sept tiroirs, le cylindre centré d'un trophée militaire surplombé d'un aigle le tout dans un cartouche appliqué sur un fond de ruines architecturales, l'intérieur réaménagé révélant un plateau coulissant gainé d'un cuir vert doré aux petits fers flanqué de vases fleuris sur entablement, trois casiers et quatre tiroirs, la partie inférieure formant commode ouvrant par deux tiroirs sans traverse et ornée d'un cartouche représentant également des ruines antiques et flanqué de gerbes de fleurs, les côtés mouvementés en partie basse présentant un décor en trois registres d'un vase à l'antique sur entablement et sous un dais et de ruines antiques, estampillé A.NICOLAS, l'un des tiroirs inscrit à la mine de plomb Carquoy / Ce 8 septembre 1772
H.: 167 cm. (65 ¾ in.) ; L.: 125 cm. (49 ¼ in.) ; P.: 62 cm. (24 ½ in.)
Antoine Nicolas, reçu maitre en 1765
Provenance
Par réputation: Frédéric-Auguste Ier de Saxe (1750-1827) ;
Vente anonyme, Palais Galliera, 8 décembre 1969, lot 130.
Literature
Guide 1971 Connaissance des arts des ventes publiques en France, Paris, 1970 (ill.)
P. Kjellberg, Le Mobilier français du XVIIIe siècle, Paris,1989, pp.600-602 (ill.).

Bibliographie comparative :
Catalogue Calouste Gulbenkian, Lisbonne, 1982, p. 309.
F. Quéré, les Roussel, une dynastie d’ébénistes au XVIIIe siècle, Dijon, 2012, p. 189.
Special notice
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Further details
A LATE LOUIS XV ORMOLU-MOUNTED TULIPWOOD, SATINWOOD, AMARANTH AND MARQUETRY MEUBLE-SCRIBAN STAMPED BY ANTOINE NICOLAS, CIRCA 1765-1770

Lot Essay

Véritable tour de force, notre meuble si singulier s’habille de somptueux panneaux de marqueterie présentés comme de véritable tableaux et parfaitement mis valeur par les jeux subtils et discrets des bronzes dorés. Œuvre de grande ambition dans le plus beau style Transition, elle est très probablement le résultat d’une collaboration entre un maître ébéniste et un grand marchand-mercier parisien pour un commanditaire prestigieux.

A la croisée des genres : Le chef-d’œuvre de Nicolas
Antoine Nicolas reste aujourd’hui un maître ébéniste trop peu connu. Nous savons en revanche qu’après quelques années à Paris, il poursuivra sa carrière à Nantes. Reçu à la maîtrise le 3 septembre 1765 on trouve son estampille sur quelques rares meubles de formes assez traditionnelles tels que des commodes, des coiffeuses et un bonheur du jour. En comparaison, ce meuble de jeunesse, semble en revanche être l’une, voire la pièce maitresse de sa production dont nous ne connaissons aucune œuvre comparable. Il est tout à fait intéressant de souligner que ce meuble se trouve, tant structurellement que stylistiquement à la croisée des formes. Sa structure générale est quasi inédite pour la période et multifonctionnelle, permettant à la fois de servir de commode, de bureau cylindre et de bonheur du jour. Il est également un exemple de production Transition dans son style le plus pur et le plus élaboré. La partie supérieure adopte déjà les lignes droites et classiques du style Louis XVI, tandis que la partie inférieure en commode garde un galbe chantourné propre au style Louis XV déjà révolu.
L’ambition émanant de celui-ci nous laisse à penser qu’il s’agissait très probablement d’une commande faite par l’intermédiaire d’un marchand-mercier reconnu, lorsque Nicolas exerçait encore à Paris et pour le compte d’un haut dignitaire tel que Frédéric-Auguste Ier de Saxe (1750-1827), comme cela est suggéré traditionnellement.

Virtuosité de marqueterie
Le panneau central de la partie basse, trouve sa source iconographique dans une gravure de Pierre François Basan (1723-1797), réalisée d’après une peinture de Pierre Antoine Demachy (1723-1807), intitulée VIe Ruine. Elle reflète le regain d’intérêt pour les ruines antiques et le style revenant en force dès les années 70. Le goût pour cette magnificence architecturale, quasi théâtrale touchera en effet tous les arts et tout particulièrement les arts décoratifs français de la fin du XVIIIe siècle. Le succès de ce motif sera flagrant et nous le retrouverons sur quelques-unes des plus belles pièces de mobilier quelques décennies plus tard. Elle orne notamment l’abatant d’un incroyable secrétaire Louis XVI par Pierre Roussel ( F. Quéré, op. cit, p. 189) ainsi que sur une commode attribuée à Daniel Deloose, conservée dans la collection Gulbenkian (Catalogue Calouste Gulbenkian, Lisbonne, 1982, p. 309). Les marqueteries sont toutes aussi ambitieuses et allient, tout comme sur notre présent lot, des formes géométriques, des décors floraux et des objets plus usuels comme des vases, jouant sur les couleurs naturelles du bois et la beauté même de la matière. Ces types de décors seront les derniers à perdurer, reflet de leur immense succès, et ce malgré la montée en force des placages d’acajou.

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