Lot Essay
Un certificat d'authenticité de la maison Boucheron sera fourni avec le lot.
Fréderic Boucheron (1830-1902), ouvre sa première boutique de bijoux à la galerie Valois au Palais Royal à Paris en 1858. En 1866, il crée son propre atelier et s’entoure d’artistes de talent comme l’orfèvre Charles Glachant. En 1867, l’artiste Paul Legrand (1840-1910) prend la tête de l’atelier. Leurs œuvres sont si appréciées que lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1867, Boucheron reçoit une médaille d’Or.
Esprit novateur de la fin du siècle, la maison est récompensée régulièrement lors des Expositions universelles suivantes, notamment celle de 1878 avec un Grand Prix pour ses pièces de style japonisant.
En effet, ce style qui envahit tous les stands de créateurs a vu le jour suite à l’ouverture des ports japonais vers le reste du monde à partir de 1853. D’innombrables œuvres d’art (tissus, estampes, sculptures, netsuké, inro etc…) envahissent l’Europe et galvanisent la créativité des artistes. Un nouveau vocabulaire étoffe les arts décoratifs, bambous, pivoines, carpes, cerisier, personnages japonais et autres ombrelles fleurissent sur les objets d’art. Cette mode est telle que l’Impératrice Eugénie elle-même fait construire au château de Fontainebleau un salon chinois à partir de 1863, achetant de nombreuses œuvres d’art chinoises et japonaises, certaines issues également de l’ambassade du Siam à Paris en 1861. D’autres collectionneurs comme Adolphe Thiers, Henri Cernuschi ou Clémence d’Ennery réunissent d'importantes collections de pièces japonaises, visibles dans des musées parisiens aujourd’hui.
Paul Legrand, en tant que chef d’atelier, utilise ce nouveau vocabulaire décoratif pour créer des pièces innovantes tout en associant la redécouverte des techniques du Moyen Age et de la Renaissance du travail des émaux champlevé, basse-taille et cloisonné. Ce travail raffiné et coloré est connu par un groupe de pièces, dont par exemple un encrier avec des lions Pho et des motifs floraux, conservé au musée Fine Arts de Boston et un autre daté vers 1878, présenté chez Christie’s New York, le 14 avril 2005, lot 95. Deux pots à pinceaux avec des personnages japonisant et des émaux ont été vendus chez Christie’s New York, le 9 juillet 2015, lot 146. Un nécessaire de fumeur est également conservé dans une collection privée et un nécessaire de voyage a été présenté chez Sotheby’s New York, le 21 octobre 1997, lot 54.
Notre pièce, décrite dans les archives de la maison comme coupe à bonbons et autres friandises, fonction suggérée par la présence des enfants portant la coupe, est une pièce unique caractéristique de ce style novateur.
Ce style perdure en Europe jusque dans les années 1890, bientôt supplanté par le style Art and Crafts en Grande Bretagne et l’Art Nouveau en Europe continentale. Malgré ce changement de goût, Fréderic Boucheron va tout de même créer un salon chinois avec des panneaux en vernis martin rouge dans le nouveau bateau amiral de la maison qu’il a installé au 26, place Vendôme à partir de 1893. Ce salon existe toujours et cache un salon secret pour les clients les plus importants.
A certificate by la Maison Boucheron will be provided with the lot.
Fréderic Boucheron (1830-1902) opened his first jewellery store in 1858 in the gallery Valois in the Palais Royal in Paris, and in 1866, his own workshop, employing talented silversmiths such as Charles Glachant. In 1867, Paul Legrand (1840-1910) joins the firm as workshop manager. The new pieces created by this duo admired at the Paris 1867 Exposition Universelle, earned Boucheron a Gold medal.
The innovative spirit of the firm was from then on rewarded at the following Expositions Universelles, especially the 1878 when the Jury awarded Boucheron a Grand Prix for the Japonist style pieces.
Japonism became popular in Europe with the opening of Japan to the rest of the world from 1853. The flooding of Japanese works of art (fabric, prints, sculptures, netsuke, inro etc.) provided a rich source of inspiration for artists and ornemanists with new shapes as well as new ornaments such as bamboos, peonies, carps, cherry blossom and, Japanese figures. The taste for this new style engulfed Paris with Empress Eugénie commissioning a Chinese cabinet for Fontainebleau in 1863. To furnish it, she bought Japanese and Chinese artefacts to complement the pieces she had been gifted by the Siam embassy in 1861. Adolphe Thiers, Henri Cernuschi or Clémence d’Ennery also put together important collections today kept in various Paris museums.
As chief designer, Paul Legrand, used this new decorative vocabulary, combined with medieval and renaissance enamelling techniques, such as champlevé, basse-taille and cloisonné to create a colourful and elegant body of work. This include an inkstand with Pho lions and floral motives, now at the Fine Arts de Boston and another dated circa 1878, offered at Christie’s New York, on April 14, 2005, lot 95, two brush pots with enamelled Japanese figures offered at Christie’s New York, on July 9, 1995, lot 146, a smoker necessaire in a private collection, and another example sold at Sotheby’s New York, on October 21, 1997, lot 54.
This tazza described in the company’s archives as a bonbon dish because of the children figures holding the bowl, is not only a unique piece but also a perfect example of this style.
Japonism remained popular in Europe until the 1890s, when it was replaced by Art and Crafts in Britain and Art Nouveau in continental Europe. Nonetheless Frédéric Boucheron remained fond of the style and created a Chinese salon with Vernis Martin panels in the firm’s new shop at 26, place Vendôme where he moved in 1893. This salon still exists today and hides a private room to welcome Boucheron’s most important customers, a memento to Fréderic Boucheron’s love for Japonism.
Fréderic Boucheron (1830-1902), ouvre sa première boutique de bijoux à la galerie Valois au Palais Royal à Paris en 1858. En 1866, il crée son propre atelier et s’entoure d’artistes de talent comme l’orfèvre Charles Glachant. En 1867, l’artiste Paul Legrand (1840-1910) prend la tête de l’atelier. Leurs œuvres sont si appréciées que lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1867, Boucheron reçoit une médaille d’Or.
Esprit novateur de la fin du siècle, la maison est récompensée régulièrement lors des Expositions universelles suivantes, notamment celle de 1878 avec un Grand Prix pour ses pièces de style japonisant.
En effet, ce style qui envahit tous les stands de créateurs a vu le jour suite à l’ouverture des ports japonais vers le reste du monde à partir de 1853. D’innombrables œuvres d’art (tissus, estampes, sculptures, netsuké, inro etc…) envahissent l’Europe et galvanisent la créativité des artistes. Un nouveau vocabulaire étoffe les arts décoratifs, bambous, pivoines, carpes, cerisier, personnages japonais et autres ombrelles fleurissent sur les objets d’art. Cette mode est telle que l’Impératrice Eugénie elle-même fait construire au château de Fontainebleau un salon chinois à partir de 1863, achetant de nombreuses œuvres d’art chinoises et japonaises, certaines issues également de l’ambassade du Siam à Paris en 1861. D’autres collectionneurs comme Adolphe Thiers, Henri Cernuschi ou Clémence d’Ennery réunissent d'importantes collections de pièces japonaises, visibles dans des musées parisiens aujourd’hui.
Paul Legrand, en tant que chef d’atelier, utilise ce nouveau vocabulaire décoratif pour créer des pièces innovantes tout en associant la redécouverte des techniques du Moyen Age et de la Renaissance du travail des émaux champlevé, basse-taille et cloisonné. Ce travail raffiné et coloré est connu par un groupe de pièces, dont par exemple un encrier avec des lions Pho et des motifs floraux, conservé au musée Fine Arts de Boston et un autre daté vers 1878, présenté chez Christie’s New York, le 14 avril 2005, lot 95. Deux pots à pinceaux avec des personnages japonisant et des émaux ont été vendus chez Christie’s New York, le 9 juillet 2015, lot 146. Un nécessaire de fumeur est également conservé dans une collection privée et un nécessaire de voyage a été présenté chez Sotheby’s New York, le 21 octobre 1997, lot 54.
Notre pièce, décrite dans les archives de la maison comme coupe à bonbons et autres friandises, fonction suggérée par la présence des enfants portant la coupe, est une pièce unique caractéristique de ce style novateur.
Ce style perdure en Europe jusque dans les années 1890, bientôt supplanté par le style Art and Crafts en Grande Bretagne et l’Art Nouveau en Europe continentale. Malgré ce changement de goût, Fréderic Boucheron va tout de même créer un salon chinois avec des panneaux en vernis martin rouge dans le nouveau bateau amiral de la maison qu’il a installé au 26, place Vendôme à partir de 1893. Ce salon existe toujours et cache un salon secret pour les clients les plus importants.
A certificate by la Maison Boucheron will be provided with the lot.
Fréderic Boucheron (1830-1902) opened his first jewellery store in 1858 in the gallery Valois in the Palais Royal in Paris, and in 1866, his own workshop, employing talented silversmiths such as Charles Glachant. In 1867, Paul Legrand (1840-1910) joins the firm as workshop manager. The new pieces created by this duo admired at the Paris 1867 Exposition Universelle, earned Boucheron a Gold medal.
The innovative spirit of the firm was from then on rewarded at the following Expositions Universelles, especially the 1878 when the Jury awarded Boucheron a Grand Prix for the Japonist style pieces.
Japonism became popular in Europe with the opening of Japan to the rest of the world from 1853. The flooding of Japanese works of art (fabric, prints, sculptures, netsuke, inro etc.) provided a rich source of inspiration for artists and ornemanists with new shapes as well as new ornaments such as bamboos, peonies, carps, cherry blossom and, Japanese figures. The taste for this new style engulfed Paris with Empress Eugénie commissioning a Chinese cabinet for Fontainebleau in 1863. To furnish it, she bought Japanese and Chinese artefacts to complement the pieces she had been gifted by the Siam embassy in 1861. Adolphe Thiers, Henri Cernuschi or Clémence d’Ennery also put together important collections today kept in various Paris museums.
As chief designer, Paul Legrand, used this new decorative vocabulary, combined with medieval and renaissance enamelling techniques, such as champlevé, basse-taille and cloisonné to create a colourful and elegant body of work. This include an inkstand with Pho lions and floral motives, now at the Fine Arts de Boston and another dated circa 1878, offered at Christie’s New York, on April 14, 2005, lot 95, two brush pots with enamelled Japanese figures offered at Christie’s New York, on July 9, 1995, lot 146, a smoker necessaire in a private collection, and another example sold at Sotheby’s New York, on October 21, 1997, lot 54.
This tazza described in the company’s archives as a bonbon dish because of the children figures holding the bowl, is not only a unique piece but also a perfect example of this style.
Japonism remained popular in Europe until the 1890s, when it was replaced by Art and Crafts in Britain and Art Nouveau in continental Europe. Nonetheless Frédéric Boucheron remained fond of the style and created a Chinese salon with Vernis Martin panels in the firm’s new shop at 26, place Vendôme where he moved in 1893. This salon still exists today and hides a private room to welcome Boucheron’s most important customers, a memento to Fréderic Boucheron’s love for Japonism.