STATUE DOGON ATTRIBUÉE AU « MAÎTRE D'OGOL »
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STATUE DOGON ATTRIBUÉE AU « MAÎTRE D'OGOL »

MALI

細節
STATUE DOGON ATTRIBUÉE AU « MAÎTRE D'OGOL »
MALI
Hauteur : 42 cm. (16 5⁄8 in.)
來源
John J. Klejman (1906-1995), New York, acquis ca. 1960
Collection Rosemary et Paul (1925-1995) Desjardins, Haverford
Bernard de Grunne, Bruxelles
Collection Nathalie Chaboche et Guy Porré, Paris
Sotheby’s, Paris, 18 juin 2013, lot 78
Collection Jean-Louis Danis, acquis lors de cette vente
出版
Cornell University, Desired Acquisitions. A Tenth Anniversary Exhibition, Ithaca, 1964, p. 32, n° 71
Grunne (de), B., « A Great Dogon Artist: The Master of Ogol / Un grand artiste dogon : le maître d’Ogol », in Tribal Art Magazine, Arquennes, 2011, Hors-série n° 2, pp. 19 et 34, n° 4
展覽
Ithaca, Cornell University, Andrew Dickson White Art Museum, Desired Acquisitions. A Tenth Anniversary Exhibition, 11 janvier - 17 février 1964
更多詳情
DOGON FIGURE ATTRIBUTED TO THE "MASTER OF OGOL", MALI

榮譽呈獻

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

拍品專文

par Bernard de Grunne

C’est Pierre Guerre qui le premier proposa le nom de convention de « Maître d’Ogol » pour désigner l’auteur de sa statue Dogon dont « le style permet de l’attribuer avec certitude au sculpteur anonyme » originaire d’Ogol-du-Haut. La statue de la collection Danis, la plus petite de l’œuvre du Maître, est un condensé superbe du génie de ce sculpteur par la rigueur de sa composition, la force des volumes concentrés, le tout sublimé par une magnifique patine suintante digne des plus somptueuses statues Fang2.

J’ai recensé dix-sept statues du style du « Maître d’Ogol ». La première œuvre du corpus à arriver en Europe fut achetée entre 1920 et 1929 par Georges de Miré de source inconnue, probablement Bela Hein, Stephen Chauvet ou Paul Guillaume3. Nancy Cunard publia pour la première fois celle de la collection Guerre en 19344. Une troisième statue fut acquise par Marcel Griaule dans le quartier Sodamma du village d’Ogol-du-Haut, lors de sa seconde mission, dite Sahara-Soudan en 19355.

Les œuvres du « Maître d’Ogol » - toutes féminines, debout, les mains se rejoignant sur l’abdomen - se caractérisent par leur géométrie épurée et un rythme dynamique de lignes horizontales et obliques, une coiffe en forme de crête sagittale dont la tresse s’étire jusqu’aux omoplates, des rangées de bracelets au-dessus du coude pour onze des statues et un labret vertical ornant la lèvre inférieure. Leur patine varie depuis une surface croûteuse épaisse et sèche à une patine grasse, huileuse et même parfois suintante en passant par une fine couche comme un vernis ; ces différences peuvent s’expliquer par les différents usages des statues6.

Les fonctions des statues du « Maître d’Ogol » sont multiples, à la fois funéraires, thérapeutiques et liées à la fertilité. Selon Griaule, ces statues sont gardées dans la maison du Hogon et brandies sur la terrasse de la maison mortuaire, habillées, pour les funérailles des familles riches7. Par ailleurs, Germaine Dieterlen signale que le geste des mains rabattues est protecteur pour les femmes enceintes ou celles qui souhaiteraient enfanter8. Enfin, Youssouf Tata Cissé a identifié une statue du « Maître d’Ogol » comme un portrait de Yâ Kamma, la grande aïeule des Dogon, épouse [sœur] de Kamma (le premier ancêtre)9. Cette information recoupe celles données à Griaule qui cite Kamma, le fils aîné de la tribu de Dyon comme fondateur du quartier Sodamma d’Ogol10.

L’ensemble des dix-sept statues est tellement cohérent jusque dans les moindres détails formels qu’on peut attribuer ce corpus à un grand sculpteur - et, pour certaines, à son élève. La statue du musée du quai Branly - Jacques Chirac a été datée de 1730-1780 et celle du musée Dapper entre 1400-160011. Sachant les marges d’erreur des datations, je suggère plutôt de dater l’efflorescence du style du « Maître d’Ogol » entre 1730 et 1850. Le « Maître d’Ogol » est un artiste révolutionnaire par l’intelligence de ses choix plastiques qui, tout en gardant le vocabulaire formel de l’art Dogon, le dépasse par un savant équilibre géométrique. Ce sculpteur de très grand talent fait partie des meilleurs sculpteurs de la Falaise, comme les « Maîtres Soninké d’Ireli », de « la Maternité Rouge » de la collection Loeb, et « les Maîtres Dogon de Yayé, des Yeux Obliques, de Kani Kombole, de Yougo et de Tomo-Ka »12.

by Bernard de Grunne

It was Pierre Guerre who first suggested the reference name of “Master of Ogol” to designate the creator of his Dogon statue, whose “style makes it possible to attribute it with certainty to the anonymous sculptor”1 from Ogol-du-Haut. The statue in the Danis collection, the smallest of the Master’s works, is a superb summation of the sculptor’s genius, with its rigorous composition and the strength of its concentrated volumes, all enhanced by a magnificent oozing patina worthy of the most sumptuous Fang statues2.

I have listed seventeen statues in the “Master of Ogol” style. The first work in the corpus to arrive in Europe was bought between 1920 and 1929 by Georges de Miré from an unknown source, probably Bela Hein, Stephen Chauvet or Paul Guillaume3. Nancy Cunard first published the one from the Guerre collection in 19344. A third statue was acquired by Marcel Griaule in the Sodamma district of the village of Ogol-du-Haut, during his second mission, known as the Sahara-Sudan in 19355.

The works by the “Master of Ogol” - all female, standing with their hands joined over the abdomen - are characterised by their refined geometry and a dynamic rhythm of horizontal and oblique lines, a headdress shaped as a sagittal crest of which the braid stretches to the shoulder blades, rows of bracelets above the elbow in eleven of the statues and a vertical labret adorning the lower lip. Their patina varies from a thick, dry crusty surface to a greasy, oily and even sometimes oozing patina, passing through a thin layer like a varnish; these differences can be explained by the different uses to which the statues were put6.

The statues of the “Master of Ogol” had multiple functions, including funerary, therapeutic and fertility-related. According to Griaule, these statues were kept in the Hogon’s house and brandished, dressed, on the terrace of the mortuary house for the funerals of wealthy families7. Germaine Dieterlen also points out that the gesture of folded hands is protective for pregnant women or those who wish to become pregnant8. Finally, Youssouf Tata Cissé has identified a statue of “Maître d’Ogol” as a portrait of Yâ Kamma, the great Dogon ancestress, wife [sister] of Kamma (the first ancestor)9. This information is consistent with that given to Griaule, who cites Kamma, the eldest son of the Dyon tribe, as the founder of the Sodamma district of Ogol10.

The seventeen other statues are so coherent, right down to the smallest formal details, that this body of work can be attributed to a great sculptor - and, in some cases, to his pupil. The statue in the musée du quai Branly - Jacques Chirac has been dated to 1730-1780 and the one in the Musée Dapper to 1400-160011. Bearing in mind the margins of error in dating, I suggest that we date the efflorescence of the “Ogol Master” style between 1730 and 1850. The “Master of Ogol” was a revolutionary artist in terms of the intelligence of his plastic choices, which, while retaining the formal vocabulary of Dogon art, surpassed it through a skillful geometric balance. This highly talented sculptor is one of the best sculptors of the Falaise, like the “Soninké Masters of Ireli”, the “Maternité Rouge” of the Loeb collection, and “the Dogon Masters of Yayé, Yeux Obliques, Kani Kombole, Yougo and Tomo-Ka”12.

1 Delange, J., et alii, Arts africains, Marseille, 1970, n° 23. Guerre suivit l’intuition de Jean Laude / Guerre
followed Jean Laude’s instinct. Cf. Laude, J., La statuaire du pays Dogon, Thèse, 1964, p. 164.
2 Grunne (de), B., « Un grand artiste dogon : le maître d'Ogol », in Tribal Art Magazine, Arquennes, 2011, Hors-série n° 2.
3 Collection du Rietberg Museum Zurich, inv. n° RAF 252, in Homberger, L., Die Kunst der Dogon, Zurich, 1995 , p. 60, n° 19.
4 Cunard, N., Negro Anthology, 1931-33, Londres, 1934, p. 659.
5 Musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris, inv. n° 71.1935.60.371.
6 Ezra, K., Art of the Dogon, New York, 1988, p. 52.
7 Cf. Delange, J. et Evrard, M., Arts connus et arts méconnus de l’Afrique noire. Collection Paul Tishman, Paris, 1966, n° 14.
8 Cf. Dieterlen, G., in For Spirits and Kings. African Art from the Paul and Ruth Tishman Collection, New York, 1981, p. 16, notice n° 1.
9 Cf. Cissé, Y., in Art d’Afrique, Paris, 2000, p. 120.
10 Griaule, M., Masques dogon, Paris, 1938, p. 31.
11 Inv. n° 71.1935.60.371, Test POZ 37884 in Leloup, H., Dogon, Paris, 2011, p. 286, n° 51 et Grunne (de), B., op. cit., 2011, p. 30, n° 17.
12 Cf. Bouloré, V., in Sculptures, Paris, 2000, pp. 79, 89, 90 et 94 et Grunne (de), B., Mains de Maîtres. À la découverte des sculpteurs d'Afrique, Bruxelles, 2001, p. 40 et Couple primordial dogon, inédit, 2008.

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