Masque-heaume Sénufo
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Masque-heaume Sénufo

Côte d’Ivoire

Details
Masque-heaume Sénufo
Côte d’Ivoire
Hauteur : 104 cm. (41 in.)
Provenance
Père Gabriel Clamens (1907-1964) et Père Michel Convers (1919-2000), Lataha
Emil Storrer (1917-1989), Zurich, acquis ca. 1950
Collection Josef Müller (1887-1977), Soleure, acquis en 1952
Collection Monique (1929-2019) et Jean Paul (1930-2016) Barbier-Mueller, Genève (inv. n° 1006-36)
Literature
Schmalenbach, W. et al., Arts de l’Afrique noire dans la collection Barbier-Mueller/Afrikanische Kunst aus der Sammlung Barbier-Mueller, Genf, Munich, 1988, pp. 80 et 303, n° 24
Koloss, H.-J., Die Kunst der Senufo Elfenbeinküste, Berlin, 1990, p. 40, n° 30
Meyer, L., Afrique noire. Masques, sculptures, bijoux/Black Africa. Masks, Sculpture, Jewelry, Paris, 1991, p. 103, n° 85
Loucou, J.-N., Glaze, A. et al., Arts de la Côte d’Ivoire dans les collections du musée Barbier-Mueller/Art of Côte d’Ivoire from the Collections of the Barbier-Mueller Museum, Genève, 1993, vol. I, p. 53, n° 50 et vol. II, p. 14, n° 7
Newton, D. et Waterfield, H., Sculpture. Chefs-d’œuvre du musée Barbier-Mueller/Tribal Sculpture. Masterpieces from Africa, South East Asia and the Pacific in the Barbier-Mueller Museum, Genève, 1995, p. 78
Hahner-Herzog, I. et al., L’autre visage. Masques africains de la collection Barbier-Mueller/African Masks. The Barbier-Mueller Collection/Das zweite Gesicht. Afrikanische Masken aus der Sammlung Barbier-Mueller, Munich, 1997, pp. 64-65 et 248, pl. 14, n° 54
Sollers, P., Ormesson, J. d’ et al., 5000 ans de figures humaines. Cent regards sur les collections Barbier-Mueller, Genève, 2000, pp. 174 et 175, n° 83
Girard, P. et Gottschalk, B., Senoufo. Massa et les statues du poro/Senufo. Massa und die Statuen des poro, Düsseldorf, 2002, pp. 68, 84, 90 et 92
Boyer, A.-M., Butor, M. et Morin, F., L’homme et ses masques. Chefs-d’œuvre des musées Barbier-Mueller, Genève, 2005, pp. 170-171 et 342, n° 50
Hahner-Herzog, I. et Stepan, P., Sprits Speak. A Celebration of African Masks, Munich, 2005, p. 161, pl. 28, n° 28
Alleva, A. d’ et al., Arts d’Afrique et d’Océanie. Fleurons du musée Barbier-Mueller/Arts of Africa and Oceania. Highlights from the Musée Barbier-Mueller, Genève, 2007, pp. 112-113 et 385
Colleyn, J.-P., Falgayrettes-Leveau, C. et al., Femmes dans les arts d’Afrique, Paris, 2008, pp. 126 et 127
Fischer, E. et Homberger, L., Les maîtres de la sculpture de Côte d’Ivoire/ Afrikanische Meister. Kunst der Elfenbeinküste, Zurich, 2014, p. 162, n° 208
Gagliardi, S., Senufo sans frontières. La dynamique des arts et des identités en Afrique de l’ouest/Senufo Unbound. Dynamics of Art and Identity in West Africa, Milan, 2014, p. 170, n° 123
Exhibited
Düsseldorf, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Afrikanische Kunst aus der Sammlung Barbier-Mueller, 27 février - 10 avril 1988 ; Francfort-sur-le-Main, Schirn Kunsthalle Frankfurt, Genf, 4 juin - 14 août 1988 ; Munich, Haus der Kunst, 17 décembre 1988 - 19 février 1989 ; Genève, Musée Rath, 15 mars - 15 mai 1989 ; Berne, Kunstmuseum Bern, 12 août - 22 octobre 1989
Berlin, Museum für Völkerkunde, Die Kunst der Senufo Elfenbeinküste, 16 novembre 1990 - 24 février 1991
Genève, Musée Barbier-Mueller, Arts de la Côte d’Ivoire dans les collections du musée Barbier-Mueller, 6 mai - 30 septembre 1993
Genève, Musée Barbier-Mueller, Sculpture. Chefs-d’œuvre du musée Barbier-Mueller, septembre 1995
Munich, Haus der Kunst, Das zweite Gesicht. Afrikanische Masken aus der Sammlung Barbier-Mueller/L’autre visage. Masques africains de la collection Barbier-Mueller, 7 février - 24 avril 1997 ; Bielefeld, Kunsthalle Bielefeld, 15 mai - 3 août 1997 ; Luxembourg, Banque générale du Luxembourg, 15 septembre - 23 novembre 1997 ; Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale, 29 mai - 13 septembre 1998 ; Paris, Mona Bismarck American Center, 21 septembre - 28 octobre 1999
Zurich, Museum Rietberg, Afrikanische Meister. Kunst der Elfenbeinküste/ Magisch Afrika, Maskers en beelden uit Ivoorkust. De kunstenaar ontdekt/ Les Maîtres de la sculpture de Côte d’Ivoire, 14 février - 1 er juin 2014 ; Amsterdam, De Nieuwe Kerk, 25 octobre 2014 - 15 février 2015 ; Paris, Musée du quai Branly - Jacques Chirac, 14 avril 2015 - 26 juillet 2015 ; Bonn, Kunst- und Ausstellungshalle der Bundesrepublik Deutschland, 27 juin - 5 octobre 2015
Genève, Musée Barbier-Mueller, Arts de la Côte d'Ivoire, autour des Yohouré, 24 novembre 2016 - 30 avril 2017
Further details
Senufo Helmet-Mask, Ivory Coast

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

IRIS HAHNER-HERZOG
in L’autre visage. Masques africains de la collection Barbier-Mueller, 1997, p. 64

Quelques masques de ce type, somme toute rare, sont venus enrichir les collections occidentales dans les années cinquante car en raison de la popularité - de courte durée - du culte de Massa, de nombreux objets sacrés ont alors été détruits ou vendus. Selon les recherches effectuées jusqu’à présent, les masques ne provenaient que de quelques villages, situés à proximité de la ville de Korhogo et habité par des Fodonon, un groupe de population sénoufo installé dans le Sud du territoire. Une photographie prise par le père Clamens en 1951 dans le bois sacré du village de Lataha montre toute une rangée de sculptures culturelles, parmi lesquelles figurent le masque-heaume de la collection Barbier-Mueller et son pendant masculin. Les deux masques appartenaient à la société du poro et étaient exhibés à l’occasion de la « grande fête des morts » (kuumo), célébrée en hommage aux défunts les plus importants des quatre à cinq années précédentes.

Ce masque est attribué à Do Koné (décès vers 1975), sculpteur sur bois de Korhogo très connu pour ses bâtons figuratifs. Il est intéressant de noter la forme donnée à la figure féminine représentée debout au sommet du masque : comme il était de coutume pour ce type de masque, elle n’a pas de bras, les jambes ont été tronquées et les seins sont saillants et pointus. Les renflements qui apparaissent au niveau du cou, et qu’on retrouve dans d’autres sculptures sénoufo, se poursuivent sur tout le tronc, ce qui donne au corps un contour en zigzag, soulignant le contraste entre formes arrondies et formes anguleuses. D’après les dernières recherches, cet élément formel s’inspirerait du tissu qui, torsadé à la manière d’une corde, symbolise le corps du défunt au cours de la fête des morts. Ce motif, au même titre que d’autres objets sacrés, devait en outre aider à la mémorisation du savoir transmis oralement par la société du poro, c’est-à-dire à la mémorisation des proverbes, des vers, des textes rituels et des récits. la fête des morts.

IRIS HAHNER-HERZOG
in African Masks. The Barbier-Mueller Collection, 1997, p. 64

A few examples of this rare mask type came into Western collections in the 1950s, when the brief rise of the Massa religious movement led to the destruction or sale of numerous sacred objects. According to previous research, all of these masks originated from a few villages in the vicinity of the town of Korhogo, where a southern Senufo group lives. A photograph taken in 1951 by Pater Clamens in the sacred grove of the Fodonon village of Lataha shows the Barbier-Mueller mask and its male counterpart flanked by other sculptures. Such male and female mask pairs were owned by the Poro society, and appeared during the “Great Festival of the Dead” (kuumo), to commemorate the revered elders who had died over the past four or five years.

This mask is attributed to the wood carver Do Koné (d. circa 1975), who was active in Korhogo and was known for his figurative staffs. The design of the female figure standing on the helmet is exceptionally compelling. The short legs, pointed breasts, and lack of arms are typical for this type of figure. The rings or bulges around the neck, a motif characteristic of other Senufo sculptures, continue through the entire torso, lending the body a zigzag contour which underscores the interplay of rounded and angular shapes throughout the design. This formal element, according to recent investigations, is thought to represent the twisted cloth in which bodies of the deceased are wrapped during funeral rites. In addition, similar to certain other sacred objects, the motif has a mnemonic significance in the oral tradition of the Poro society. It is referred to, if obliquely, in sayings, verses, ritual texts, and stories.

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