Lot Essay
Au début du XVIe siècle, le culte de l’Antiquité et l’attrait maniériste pour les matériaux précieux insuffla une renaissance des œuvres de pierres dures à Florence. Le Grand-duc de Toscane, Ferdinand 1er de Médicis, se passionna pour cette technique, qui incarnait la fusion de l’art, des sciences et de la nature. Il fonda ainsi en 1588 l’Opificio delle pietre dure, qui fut à la fois un acteur majeur de la production artistique, des commandes privées d’arts décoratifs à l’architecture officielle, mais aussi un important outil diplomatique au service du pouvoir, par la création des cadeaux que les Médicis offraient à tous les dirigeants d’Europe. Louis XIV a même essayé d’imiter l’Opificio delle pietre dure en instituant un atelier de pierres dures au sein de la manufacture des Gobelins en 1667, pour lequel il faisait appel à des artisans italiens. Les ateliers du Grand-Ducale prirent néanmoins un véritable tournant durant le règne de Côme III de Médicis, lors de la nomination en 1695 de Giovanni Battista Foggini à la tête des ateliers.
Après avoir étudié le dessin dans l’atelier de Vincenzo Dandini et la sculpture dans celui de son oncle Jacopo Maria Foggini, le florentin Giovanni Battista Foggini (1652-1725) se rend à Rome à la requête de Côme III de Médicis. A son retour à Florence, il travaille pour les Médicis sur les décors du Palazzo Pitti et du Palazzo Medici Riccardi, puis devient premier sculpteur, premier architecte et enfin directeur des ateliers grand-ducaux. Il supervisait les moindres détails des œuvres produites et fournissait les dessins de nombreux modèles, comme en témoignent ses nombreux carnets de dessins, conservés notamment au Rikjsmuseum (fig.1).
La combinaison de pierres dures, ébène et bronzes dorés qu’il a développée connut tant de succès qu’elle domina le marché des pierres dures pendant deux siècles et culmina sur la construction du cabinet Badminton dans les années 1720, période de création de ce coffret. Les décors d’oiseaux et de fruits qui ornent cet objet connurent tant de succès que Foggini créa une section spéciale au sein de l’atelier, appelée fruttista, spécialement pour la découpe, la sculpture et le polissage des pierres dures à l’imitation de fruits, qui demeura jusqu’à la disparition du Grand-Duché de Toscane en 1859. Mais la manufacture Grand-Ducale a perduré, transformée à la fin du siècle dernier en un centre de restauration d’œuvres d’art, et c’est à ce titre qu’elle est encore active aujourd’hui.
Trois coffrets comparables, de la manufacture du Grand-Ducal, ont été vendu chez Christie's, respectivement à Paris le 23 novembre 2021 (lot 232) (fig.2) et à Londres le 12 décembre 2002 (lot 20) et le 5 juillet 2012 (lot 13). Un cabinet similaire, dont les figures sont attribuées à Giovanni Battista Foggini, a été vendu chez Christie's à New York le 11 octobre 2023 (lot 24).
Un coffret similaire est conservé dans la collection royale d'Angleterre (inv. RCIN 11895), et un autre au Minneapolis Institute of art (inv. 86.85).
Après avoir étudié le dessin dans l’atelier de Vincenzo Dandini et la sculpture dans celui de son oncle Jacopo Maria Foggini, le florentin Giovanni Battista Foggini (1652-1725) se rend à Rome à la requête de Côme III de Médicis. A son retour à Florence, il travaille pour les Médicis sur les décors du Palazzo Pitti et du Palazzo Medici Riccardi, puis devient premier sculpteur, premier architecte et enfin directeur des ateliers grand-ducaux. Il supervisait les moindres détails des œuvres produites et fournissait les dessins de nombreux modèles, comme en témoignent ses nombreux carnets de dessins, conservés notamment au Rikjsmuseum (fig.1).
La combinaison de pierres dures, ébène et bronzes dorés qu’il a développée connut tant de succès qu’elle domina le marché des pierres dures pendant deux siècles et culmina sur la construction du cabinet Badminton dans les années 1720, période de création de ce coffret. Les décors d’oiseaux et de fruits qui ornent cet objet connurent tant de succès que Foggini créa une section spéciale au sein de l’atelier, appelée fruttista, spécialement pour la découpe, la sculpture et le polissage des pierres dures à l’imitation de fruits, qui demeura jusqu’à la disparition du Grand-Duché de Toscane en 1859. Mais la manufacture Grand-Ducale a perduré, transformée à la fin du siècle dernier en un centre de restauration d’œuvres d’art, et c’est à ce titre qu’elle est encore active aujourd’hui.
Trois coffrets comparables, de la manufacture du Grand-Ducal, ont été vendu chez Christie's, respectivement à Paris le 23 novembre 2021 (lot 232) (fig.2) et à Londres le 12 décembre 2002 (lot 20) et le 5 juillet 2012 (lot 13). Un cabinet similaire, dont les figures sont attribuées à Giovanni Battista Foggini, a été vendu chez Christie's à New York le 11 octobre 2023 (lot 24).
Un coffret similaire est conservé dans la collection royale d'Angleterre (inv. RCIN 11895), et un autre au Minneapolis Institute of art (inv. 86.85).