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La Ville fantôme
Details
MORRIS (1923-2001)
La Ville fantôme
Dupuis. 1965
Encre de Chine et trame sur papier pour la planche 2 de l'album.
50,2 x 35,4 cm.
54,1 x 36,2 cm pour la feuille.
La Ville fantôme a été prépublié dans Spirou en 1963 (du n°1306 du 25 avril 1963 au n°1327 du 19 septembre 1963). Parution en album (n°25) en 1965.
Scénario de René Goscinny (1926 – 1977).
La ville fantôme du titre, c’est Gold Hill, un village qui n’est plus habité que par Powell, un vieux prospecteur d’or qui rêve toujours d’y découvrir un filon. Dans cette deuxième planche de l’album, Lucky Luke débarque à Gold Hill, flanqué de deux tricheurs, Denver Miles et Colorado Bill, qui ne vont pas tarder à y flairer la bonne affaire.
Sur le plan graphique, cette planche est une nouvelle fois riche d’enseignements sur l’art et la manière de Morris. Il y a d’abord une vraie science du noir et blanc : le dessinateur place adroitement ses noirs pour créer l’ambiance de la ville fantôme. Pour les nuages, il expérimente une nouvelle technique : des trames, autrement dit des feuilles autocollantes de pointillés qu’il découpe et ajoute sur sa planche. Le résultat est tellement riche qu’en réalité, la planche ne nécessite aucune mise en couleurs !
Mais la couleur est obligatoire chez Dupuis. À ce sujet, Morris a depuis longtemps opté pour un parti pris radical : adieu la mise en couleur réaliste, place à la fantaisie la plus débridée ! Ainsi, dans la longue case de l’arrivée à Gold Hill, toutes les maisons seront rouge vif, le sol jaune pâle et le ciel orange. Morris explique : « Pourquoi ne pas caricaturer également les couleurs ? C’est tellement pauvre quand on met du bleu clair pour le ciel et de la couleur chair pour les visages ! Par ailleurs, il faut noter aussi l’influence du cinéma : ces contre-jours ou ces avant-plans entièrement d’une seule couleur, ça fait cinéma ! En fin de compte, cette influence cinématographique est tout à fait dans la logique de mon travail puisque je parodie le cinéma avec Lucky Luke. »
The titular “Ghost town” is Gold Hill, a little town with a single remaining inhabitant: Powell, an old gold prospector who is still dreaming of striking it rich. In this second page of the album, Lucky Luke arrives in Gold Hill, flanked by two tricksters, Denver Miles and Colorado Bill, who won't be long in sniffing out a bargain...
This page once again tells us a lot about Morris's art and style. Firstly, his use of black and white was truly masterful. The artist skilfully positioned his blacks to create the atmosphere of the ghost town. For the clouds, he experimented with a new technique: halftone screen, in other words, self-adhesive sheets of dotted lines that he cut out and added to the page. The result is so rich that, in reality, the page didn't need any colour at all!
But colour was a must at Dupuis. In this respect, Morris had long since adopted a radical stance: goodbye realistic colouring, hello unbridled fantasy! For example, in the long panel showing the arrival at Gold Hill, all the houses are bright red, the ground is pale yellow and the sky is orange. Morris explained: “Why not caricature the colours as well? It's so uninspired when you use light blue for the sky and flesh colour for faces! There's also a cinematic influence: backlighting and foregrounds in a single colour make for cinematic imagery! At the end of the day, this cinematic influence is at the heart of my work, since I'm parodying movies with Lucky Luke.”
Scénario de René Goscinny (1926 – 1977).
La Ville fantôme
Dupuis. 1965
Encre de Chine et trame sur papier pour la planche 2 de l'album.
50,2 x 35,4 cm.
54,1 x 36,2 cm pour la feuille.
La Ville fantôme a été prépublié dans Spirou en 1963 (du n°1306 du 25 avril 1963 au n°1327 du 19 septembre 1963). Parution en album (n°25) en 1965.
Scénario de René Goscinny (1926 – 1977).
La ville fantôme du titre, c’est Gold Hill, un village qui n’est plus habité que par Powell, un vieux prospecteur d’or qui rêve toujours d’y découvrir un filon. Dans cette deuxième planche de l’album, Lucky Luke débarque à Gold Hill, flanqué de deux tricheurs, Denver Miles et Colorado Bill, qui ne vont pas tarder à y flairer la bonne affaire.
Sur le plan graphique, cette planche est une nouvelle fois riche d’enseignements sur l’art et la manière de Morris. Il y a d’abord une vraie science du noir et blanc : le dessinateur place adroitement ses noirs pour créer l’ambiance de la ville fantôme. Pour les nuages, il expérimente une nouvelle technique : des trames, autrement dit des feuilles autocollantes de pointillés qu’il découpe et ajoute sur sa planche. Le résultat est tellement riche qu’en réalité, la planche ne nécessite aucune mise en couleurs !
Mais la couleur est obligatoire chez Dupuis. À ce sujet, Morris a depuis longtemps opté pour un parti pris radical : adieu la mise en couleur réaliste, place à la fantaisie la plus débridée ! Ainsi, dans la longue case de l’arrivée à Gold Hill, toutes les maisons seront rouge vif, le sol jaune pâle et le ciel orange. Morris explique : « Pourquoi ne pas caricaturer également les couleurs ? C’est tellement pauvre quand on met du bleu clair pour le ciel et de la couleur chair pour les visages ! Par ailleurs, il faut noter aussi l’influence du cinéma : ces contre-jours ou ces avant-plans entièrement d’une seule couleur, ça fait cinéma ! En fin de compte, cette influence cinématographique est tout à fait dans la logique de mon travail puisque je parodie le cinéma avec Lucky Luke. »
The titular “Ghost town” is Gold Hill, a little town with a single remaining inhabitant: Powell, an old gold prospector who is still dreaming of striking it rich. In this second page of the album, Lucky Luke arrives in Gold Hill, flanked by two tricksters, Denver Miles and Colorado Bill, who won't be long in sniffing out a bargain...
This page once again tells us a lot about Morris's art and style. Firstly, his use of black and white was truly masterful. The artist skilfully positioned his blacks to create the atmosphere of the ghost town. For the clouds, he experimented with a new technique: halftone screen, in other words, self-adhesive sheets of dotted lines that he cut out and added to the page. The result is so rich that, in reality, the page didn't need any colour at all!
But colour was a must at Dupuis. In this respect, Morris had long since adopted a radical stance: goodbye realistic colouring, hello unbridled fantasy! For example, in the long panel showing the arrival at Gold Hill, all the houses are bright red, the ground is pale yellow and the sky is orange. Morris explained: “Why not caricature the colours as well? It's so uninspired when you use light blue for the sky and flesh colour for faces! There's also a cinematic influence: backlighting and foregrounds in a single colour make for cinematic imagery! At the end of the day, this cinematic influence is at the heart of my work, since I'm parodying movies with Lucky Luke.”
Scénario de René Goscinny (1926 – 1977).
Exhibited
L’Art de Morris. Angoulême, Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, 28 janvier-16 octobre 2016 (planche non reprise au catalogue).
Brought to you by

Vincent Belloy
Specialist
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