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L'Escorte
Details
MORRIS (1923-2001)
L'Escorte
Dupuis. 1966
Encre de Chine et trame sur papier pour la planche 8 de l'album.
48 x 35,6 cm. Signée en bas à droite dans la dernière case.
55,6 x 36,2 cm pour la feuille.
L’Escorte a été prépublié dans Spirou en 1964 (du n°1380 du 24 septembre 1964 au n°1401 du 18 février 1965). Parution en album (n°28) en 1966.
Scénario de René Goscinny (1926 – 1977).
Dans les années 60, soit pendant l’âge d’or du Journal de Spirou, l’hebdomadaire des frères Dupuis pouvait se targuer d’un générique de talents extraordinaires avec Jijé, Roba, Tillieux, Peyo… Mais les deux incontestables génies du dessin de l’« école de Marcinelle » furent sans conteste Franquin et Morris. Outre une amitié nouée dans leur jeunesse, les deux hommes s’admiraient mutuellement. Or leur manière d’appréhender le crayonné et l’encrage diffère du tout au tout.
Franquin, c’est le perfectionnisme poussé jusque dans ses derniers retranchements : « Il faut être patient, et je suis incroyablement patient lorsque je dessine. Pendant des années, j’ai toujours préparé très fort chaque dessin. Une fois que j’avais décidé l’attitude de mon personnage, je faisais un crayonné extrêmement fignolé. Et à l’époque où j’encrais mes planches au pinceau, j’essayais d’imiter au crayon le plein et le délié du pinceau, j’essayais de préfigurer ce beau geste du pinceau qui enfle et qui redevient léger (…) Il fallait être fou pour faire un truc pareil ! ».
Morris, c’est tout l’inverse, c’est la spontanéité optimale : « Je devrais pousser mes crayonnés un peu plus, mais alors la mise à l’encre serait fastidieuse ! Je travaillerais comme une machine et mon plaisir s’en trouverait amoindri. En général, je fais un croquis assez vague, ce qui donne plus de souplesse lors de la phase finale de réalisation. » À un dessinateur débutant, visiblement plus à l’aise dans la phase du crayonné que celle de l’encrage définitif, Morris donnait ce conseil : « Il ne faut pas avoir peur de la planche ! Si une case est ratée, vous la découpez, vous recommencez la case et vous la collez, et le tour est joué ! » (Les cahiers de la bande dessinée, éd. Glénat, 1980).
In the 1960s, during the golden age of Le Journal de Spirou, the Dupuis brothers' weekly magazine boasted a line-up of outstanding talent including Jijé, Roba, Tillieux and Peyo... But the two undisputed cartoonist geniuses of the "Marcinelle school" were Franquin and Morris. Friends since they were young, the two men had a mutual admiration for each other. However, they each had their own unique approach to pencilling and inking.
Franquin was an unabashed perfectionist: "You have to be patient, and I am incredibly patient when I draw. For years, I always prepared each drawing very carefully. Once I'd decided on how my character was going to look, I'd do an extremely polished sketch. And when I used to ink my illustrations with a brush, I tried to imitate the fullness and looseness of the brush with the pencil; I tried to foreshadow that beautiful movement of the brush that expands and then becomes light again... I must have been mad to do that!”
Morris, on the other hand, was the complete opposite. For him, it was all about spontaneity: "I should do a bit more pencilling, but then the inking would be tedious! I'd work like a machine and get less pleasure out of it. I usually make a fairly loose sketch, which gives me more flexibility in the final phase of execution.” Morris had this advice for a novice cartoonist, who was clearly more at ease in the sketching phase than in the final inking phase: "Don't be afraid of the page! If you mess up a panel, cut it out, start again and paste it in - job's a good'un!”
L'Escorte
Dupuis. 1966
Encre de Chine et trame sur papier pour la planche 8 de l'album.
48 x 35,6 cm. Signée en bas à droite dans la dernière case.
55,6 x 36,2 cm pour la feuille.
L’Escorte a été prépublié dans Spirou en 1964 (du n°1380 du 24 septembre 1964 au n°1401 du 18 février 1965). Parution en album (n°28) en 1966.
Scénario de René Goscinny (1926 – 1977).
Dans les années 60, soit pendant l’âge d’or du Journal de Spirou, l’hebdomadaire des frères Dupuis pouvait se targuer d’un générique de talents extraordinaires avec Jijé, Roba, Tillieux, Peyo… Mais les deux incontestables génies du dessin de l’« école de Marcinelle » furent sans conteste Franquin et Morris. Outre une amitié nouée dans leur jeunesse, les deux hommes s’admiraient mutuellement. Or leur manière d’appréhender le crayonné et l’encrage diffère du tout au tout.
Franquin, c’est le perfectionnisme poussé jusque dans ses derniers retranchements : « Il faut être patient, et je suis incroyablement patient lorsque je dessine. Pendant des années, j’ai toujours préparé très fort chaque dessin. Une fois que j’avais décidé l’attitude de mon personnage, je faisais un crayonné extrêmement fignolé. Et à l’époque où j’encrais mes planches au pinceau, j’essayais d’imiter au crayon le plein et le délié du pinceau, j’essayais de préfigurer ce beau geste du pinceau qui enfle et qui redevient léger (…) Il fallait être fou pour faire un truc pareil ! ».
Morris, c’est tout l’inverse, c’est la spontanéité optimale : « Je devrais pousser mes crayonnés un peu plus, mais alors la mise à l’encre serait fastidieuse ! Je travaillerais comme une machine et mon plaisir s’en trouverait amoindri. En général, je fais un croquis assez vague, ce qui donne plus de souplesse lors de la phase finale de réalisation. » À un dessinateur débutant, visiblement plus à l’aise dans la phase du crayonné que celle de l’encrage définitif, Morris donnait ce conseil : « Il ne faut pas avoir peur de la planche ! Si une case est ratée, vous la découpez, vous recommencez la case et vous la collez, et le tour est joué ! » (Les cahiers de la bande dessinée, éd. Glénat, 1980).
In the 1960s, during the golden age of Le Journal de Spirou, the Dupuis brothers' weekly magazine boasted a line-up of outstanding talent including Jijé, Roba, Tillieux and Peyo... But the two undisputed cartoonist geniuses of the "Marcinelle school" were Franquin and Morris. Friends since they were young, the two men had a mutual admiration for each other. However, they each had their own unique approach to pencilling and inking.
Franquin was an unabashed perfectionist: "You have to be patient, and I am incredibly patient when I draw. For years, I always prepared each drawing very carefully. Once I'd decided on how my character was going to look, I'd do an extremely polished sketch. And when I used to ink my illustrations with a brush, I tried to imitate the fullness and looseness of the brush with the pencil; I tried to foreshadow that beautiful movement of the brush that expands and then becomes light again... I must have been mad to do that!”
Morris, on the other hand, was the complete opposite. For him, it was all about spontaneity: "I should do a bit more pencilling, but then the inking would be tedious! I'd work like a machine and get less pleasure out of it. I usually make a fairly loose sketch, which gives me more flexibility in the final phase of execution.” Morris had this advice for a novice cartoonist, who was clearly more at ease in the sketching phase than in the final inking phase: "Don't be afraid of the page! If you mess up a panel, cut it out, start again and paste it in - job's a good'un!”
Brought to you by

Vincent Belloy
Specialist
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