拍品專文
ORFÈVRE MINÉRALOGISTE
Johann Christian Neuber est considéré comme le plus grand orfèvre minéralogiste. Ses œuvres ornées de pierres dures, qui alliaient curiosité scientifique, virtuosité artisanale et beauté esthétique, rencontrèrent un grand succès de son vivant auprès de l’aristocratie éclairée. Comme l’écrivait Jean Auguste Lehninger en 1782, après une visite dans son atelier de Dresde: « Chez le Sieur NEUBERT, Jouaillier de la Cour, on trouve nombre de pierres rares et très belles, toutes sortes d'ouvrages de Jouaillerie et particulièrement un superbe assortiment de tabatières de pierres composées en mosaïque qui étonnent le connoisseur et dont le Sr NEUBERT fait un commerce considérable. »
Johann-Christian Neuber, né à Neuwunsdorf en 1736, fait son apprentissage chez Johann Friedrich Trechaon, orfèvre d'origine suédoise. Il est reçu maître à la guilde des orfèvres de Dresde le 13 juillet 1762 et succède à son beau-père Heinrich Taddel en 1769 comme directeur de la Grünes Gewölbe [Voûtes vertes]. En 1775, il est nommé Hofjuwelier à la cour de l'électeur de Saxe, Friedrich Augustus III (1750−1827).
Initié au travail des pierres dures par Taddel, Neuber décide de mettre à profit le potentiel artistique et commercial des nombreuses pierres indigènes de Saxe à une époque où la minéralogie devient populaire. Il développe alors la technique connue sous le nom de Zellenmosaic [mosaïque cloisonnée] qu’il utilise pour la fabrication d'une vaste gamme d’objets précieux et utilitaires, appelés Galantariewaren, qui comprennent boîtes, manches de canne, boîtiers de montre, châtelaines et bijoux. Il fut également l’auteur de deux pièces majeures : une table d’apparat incrustée de 169 pierres dures offerte en 1769 par la ville de Fribourg à l’électeur, et une autre table avec 128 pierres, offerte en 1780 par ce dernier au baron de Breteuil, pour commémorer la paix de Teschen.
UN CABINET MINÉRALOGIQUE DE POCHE
Ce sont cependant ses Steinkabinett tabatiere [tabatière formant cabinet minéralogique] qui ont fait sa renommée. Véritable petit cabinet minéralogique portatif, ces tabatières combinaient jusqu'à 140 échantillons de pierres dures d’origine saxonne finement polies et enchâssées dans une monture en or ajourée. Chaque pierre était numérotée et identifiée dans un livret explicatif dissimulé dans la boîte qui indiquait l’origine géographique de chaque échantillon selon la classification prônée par le géologue allemand Abraham-Gottlob Werner (1750-1817).
Ce décor en pétales de fleurs rayonnants sera très à la mode entre 1775 et 1785, surtout utilisé pour les bonbonnières dont le format circulaire est plus adapté que celui ovale des tabatières. Elément intéressant sur notre bonbonnière est la charnière souvent absente des autres exemplaires répertoriées. Une autre bonbonnière très proche stylistiquement, ornée de 120 échantillons, est conservée au Musée Cognacq-Jay à Paris (illustrée dans op. cit. Kugel, 2012, no. 158, p. 364).
Johann Christian Neuber est considéré comme le plus grand orfèvre minéralogiste. Ses œuvres ornées de pierres dures, qui alliaient curiosité scientifique, virtuosité artisanale et beauté esthétique, rencontrèrent un grand succès de son vivant auprès de l’aristocratie éclairée. Comme l’écrivait Jean Auguste Lehninger en 1782, après une visite dans son atelier de Dresde: « Chez le Sieur NEUBERT, Jouaillier de la Cour, on trouve nombre de pierres rares et très belles, toutes sortes d'ouvrages de Jouaillerie et particulièrement un superbe assortiment de tabatières de pierres composées en mosaïque qui étonnent le connoisseur et dont le Sr NEUBERT fait un commerce considérable. »
Johann-Christian Neuber, né à Neuwunsdorf en 1736, fait son apprentissage chez Johann Friedrich Trechaon, orfèvre d'origine suédoise. Il est reçu maître à la guilde des orfèvres de Dresde le 13 juillet 1762 et succède à son beau-père Heinrich Taddel en 1769 comme directeur de la Grünes Gewölbe [Voûtes vertes]. En 1775, il est nommé Hofjuwelier à la cour de l'électeur de Saxe, Friedrich Augustus III (1750−1827).
Initié au travail des pierres dures par Taddel, Neuber décide de mettre à profit le potentiel artistique et commercial des nombreuses pierres indigènes de Saxe à une époque où la minéralogie devient populaire. Il développe alors la technique connue sous le nom de Zellenmosaic [mosaïque cloisonnée] qu’il utilise pour la fabrication d'une vaste gamme d’objets précieux et utilitaires, appelés Galantariewaren, qui comprennent boîtes, manches de canne, boîtiers de montre, châtelaines et bijoux. Il fut également l’auteur de deux pièces majeures : une table d’apparat incrustée de 169 pierres dures offerte en 1769 par la ville de Fribourg à l’électeur, et une autre table avec 128 pierres, offerte en 1780 par ce dernier au baron de Breteuil, pour commémorer la paix de Teschen.
UN CABINET MINÉRALOGIQUE DE POCHE
Ce sont cependant ses Steinkabinett tabatiere [tabatière formant cabinet minéralogique] qui ont fait sa renommée. Véritable petit cabinet minéralogique portatif, ces tabatières combinaient jusqu'à 140 échantillons de pierres dures d’origine saxonne finement polies et enchâssées dans une monture en or ajourée. Chaque pierre était numérotée et identifiée dans un livret explicatif dissimulé dans la boîte qui indiquait l’origine géographique de chaque échantillon selon la classification prônée par le géologue allemand Abraham-Gottlob Werner (1750-1817).
Ce décor en pétales de fleurs rayonnants sera très à la mode entre 1775 et 1785, surtout utilisé pour les bonbonnières dont le format circulaire est plus adapté que celui ovale des tabatières. Elément intéressant sur notre bonbonnière est la charnière souvent absente des autres exemplaires répertoriées. Une autre bonbonnière très proche stylistiquement, ornée de 120 échantillons, est conservée au Musée Cognacq-Jay à Paris (illustrée dans op. cit. Kugel, 2012, no. 158, p. 364).
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