IMPORTANTE PAIRE DE SOUPIÈRES, LEURS COUVERCLES, DOUBLURES ET PRÉSENTOIRS EN ARGENT D’ÉPOQUE LOUIS XVI
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LA PAIRE DE SOUPIÈRES DE ROBERT-JOSEPH AUGUSTE OU LA QUINTESSENCE DU NÉO-CLASSICISME FRANÇAIS
IMPORTANTE PAIRE DE SOUPIÈRES, LEURS COUVERCLES, DOUBLURES ET PRÉSENTOIRS EN ARGENT D’ÉPOQUE LOUIS XVI

PAR ROBERT-JOSEPH AUGUSTE, PARIS, 1775-1776

Details
IMPORTANTE PAIRE DE SOUPIÈRES, LEURS COUVERCLES, DOUBLURES ET PRÉSENTOIRS EN ARGENT D’ÉPOQUE LOUIS XVI
PAR ROBERT-JOSEPH AUGUSTE, PARIS, 1775-1776
Les soupières sur quatre pieds en enroulement terminés par un feuille d’acanthe amatie, les corps ovales légèrement bombés repoussés sur la panse de canaux et appliqués d’une large guirlande de laurier tenue au centre par des médaillons et sur les côtés par les anses en tête de bélier, les bords supérieurs fondus d’une frise de feuilles de laurier, les couvercles ciselés de panneaux unis intercalés de larges rosettes, les prises en bourgeon sur socle à filets enrubannés reposant sur une large terrasse de feuilles d’acanthe, les présentoirs décorés à l’identique avec anses en enroulement feuillagé et reposant sur quatre pieds toupies, gravés sur les médaillions et au centre des présentoirs des initiales ‘GS’ sous une couronne princière allemande, poinçons sur les fonds des soupières, des présentoirs, des doublures et des couvercles : charge, lettre-date (M et N) et maître-orfèvre ; sur les bords des soupières, doublures et présentoirs, sur les gorges des couvercles et sur les prises : décharge ; poinçon de contrôle français postérieur ; les présentoirs estampés des numéros d’inventaire S3 et S4, les soupières S3A et S4A, les doublures S3B et S4B et les couvercles S3C et S4C
L. des présentoirs: 57 cm. (22½ in.)
19,204 gr. (617 oz. 8 dwt.)
Provenance
Baron Robert de Rothschild (1880-1946).
Ancienne Collection Baron Robert de Rothschild; Palais Galliera, Mes. Couturier-de-Nicolay-Couturier, Paris, 2 décembre 1976, lot 63.
Collection Djahanguir Riahi; Christie's Londres, 6 décembre 2012, lot 33.
Hôtel Lambert, Une Collection Princière, Volume I : Chefs-d’oeuvre; Sotheby's, Paris, 11 octobre 2022, lot 82.
Literature
C. Bouchon, Le baron Robert de Rothschild (1880-1946), collectionneur et mécène, fig. 9, photographie de vitrine montrant les soupières pendant l'Exposition d'orfèvrerie française civile de 1926 Paris.
D. Langeois, et al., Quelques chefs d'oeuvres de la Collection Djahanguir Riahi, Milan, 1999, pp. 265-269.
Exhibited
Paris, Musée des Arts Décoratifs, Exposition d'orfèvrerie française civile, 1926 (ill.).
Further details
A PAIR OF LOUIS XVI SILVER TUREENS, COVERS, LINERS AND STANDS
MARK OF ROBERT-JOSEPH AUGUSTE, PARIS, 1775-1776
Each oval bombé on four cast foliate scroll feet with acanthus terminals, the lower part of the body fluted and applied above with acorn and oak leaf swags hung from circular medallions and from two cast ram's mask handles, the rim cast and chased with husk band, the cover chased with vacant panels interspersed with rosettes, the ribbon-tied reeded bud finial on a terrace of acanthus leaves, the conforming oval stands with foliate scroll bracket handles and on four fluted oval bun feet, engraved on medaillons and in centre of stands with script initials 'GS' below a German Prince's crown, marked under tureens, stands, liners and inside covers with charge, date-letter (M and N) and maker; on rim of stands and liners, flanges of covers, on finials: décharge; later French tax mark, further stamped with inventory numbers S3 and S4 on the stands, S3A and S4A on the tureens, S3A S4B on the liners and S3C and S4C on the covers

Brought to you by

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

Lot Essay

Cette paire de soupières est considérée comme l’expression la plus parfaite du style néo-classique français, crée par le plus grand orfèvre-sculpteur français de la fin du XVIIIe siècle : Robert-Joseph Auguste.

ROBERT-JOSEPH AUGUSTE (1723-1805): ARTISTE POLYMATHE
Auguste est un artiste polymathe : orfèvre, joaillier, sculpteur, bronzier, médailliste, il ne devient orfèvre qu’en 1757 à l’âge relativement avancé de 34 ans. Auparavant il a travaillé pendant environ dix ans pour d’autres orfèvres, probablement en tant que compagnon ou ouvrier qualifié. Ainsi déjà en 1745, il crée des pièces pour Louis XV, et en 1755 il façonne deux figures en or pour le marchand-mercier Lazare Duvaux, acquises plus tard par la maîtresse du roi, Madame de Pompadour, qui ont malheureusement aujourd’hui disparues.
En 1777, Auguste est nommé Orfèvre Ordinaire du roi, après avoir collaboré à la fabrication de la couronne et des insignes de couronnement de Louis XVI avec le joaillier de la cour Ange-Joseph Aubert (cf. E. Barr, Neoclassicism dans C. Blair ed., The History of Silver (London, 2000, p. 143). Dans les années 1760, il est ainsi décrit comme marchand-joaillier, et produit aussi des tabatières en or, dont cinq exemplaires sont connus dans des collections muséales, et dont l’une se trouve à Althorp, Northamptonshire, achetée par John, 1er comte Spencer, lors d’un séjour à Paris en 1769.
Auguste est aussi bronzier et expose au salon de Paris en 1761 une colonne en marbre avec montures en bronze d’après des dessins de Charles de Wailly.

FOURNISSEUR DES ROIS ET ORFÈVRE MONDAIN
1770 à 1785 sont les années les plus productives d’Auguste. Il fournit ainsi plusieurs dignitaires étrangers tels que le comte Gustaf Philip Creutz (1731-1785), diplomate et homme d’État suédois, ambassadeur à Paris dans les années 1770, et le comte Harcourt, ambassadeur du roi George III à la cour française depuis 1769.
Ses plus grandes commandes sont destinées aux cours royales du Portugal, de Russie, du Danemark, ainsi qu’au roi George III de Grande-Bretagne pour sa cour de Hanovre. La majeure partie de ce service de Hanovre se trouve aujourd'hui à Waddesdon Manor, dans le Buckinghamshire dans les collections de la famille Rothschild ainsi qu'au Louvre à Paris.

Auguste était très mondain, comme en témoigne la liste des invités présents à son mariage. On y trouve le frère de Madame de Pompadour, le marquis de Marigny (1727-1781), l’architecte Jacques-Germain Soufflot (1713-1780) et Charles Nicolas Cochin (1715-1790), graveur, dessinateur, critique d’art et adversaire du style rococo. Dans une lettre adressée au marquis de Marigny en 1765, Cochin loue Auguste au-dessus de tous ses contemporains : « il est difficile de citer quelqu’un dans l’art de l’orfèvrerie à part M. Auguste, tous les autres étant plus ou moins des marchands, incapables de faire les choses eux-mêmes mais offrant des articles à leur nom, fabriqués par d’autres ».
Orfèvre très en vue, il est difficile de connaître toute la clientèle d’Auguste en l’absence d’archives. Ainsi le monogramme 'GS' sous la couronne de prince allemand gravé sur les soupières et sur les présentoirs peut être attribué à plusieurs personnes; S’il est d’époque, il pourrait être celui du Prince George Friedrich Carl, duc de Saxe-Meiningen (1763-1803). En revanche s’il est postérieur, il pourrait être celui du prince Georg Carl Friedrich, duc de Saxe-Altenbourg (1796-1853), ou du prince Georg I Wilhelm, prince de Schaumberg-Lippe (1784-1860), ou encore de Gunther Friedrich Karl II, prince de Schwarzburg-Sondershausen (1801-1889).

D'AUGUSTE À ROTHSCHILD
Ces soupières qui portent les lettre-dates pour 1775 et 1776 suggérant qu’elles ont été fabriquées et complétées au moment du changement de lettre-date soit à l’été 1776, sont dans le style néo-classique tel que promu par Charles-Nicolas Cochin (1715-1790). Elles incarnent le meilleur dans l’œuvre d’Auguste pour les années 1770. Elles sont à rapprocher d’une paire de pots à oille autrefois dans la collection de Michel Ephrussi (1844-1914) (illustrée dans L’Orfèvrerie Française aux XVIIIe et XIXe siècles d’Henri Bouilhet, Paris, 1908, p. 243). Peut-être toutes ces piéces faisaient elles autrefois partie du même service, d'autant que Michel Ephrussi, banquier et collectionneur d’art,était le beau-frère de Béatrice de Rothschild (1864-1934) et cousin du baron Robert de Rothschild, qui fut propriétaire de nos soupières.

Le baron Robert de Rothschild (1880-1946) était le plus jeune fils de Gustave de Rothschild (1829-1911) et de son épouse Cécile Anspach (1840-1912). Il épousa en 1907 Gabrielle Beer (1886-1945). Fidèle à la tradition familiale, il fut à la fois un grand collectionneur et un philanthrope. Il possédait plusieurs piéces d’Auguste dont une paire de rafraîchissoirs et une paire de verrières aussi exposées avec nos soupières en 1926 au Musée des Arts Décoratifs (p. 23, n° 140 et 141). Ainsi les soupières apparaissent sur une photographie en noir et blanc de l’exposition (publiée dans C. Bouchon, Le baron Robert de Rothschild (1880-1946), collectionneur et mécène, fig. 9), sans pou autant être mentionnées dans le catalogue. Confirmant son goût pour le travail d’Auguste, Robert de Rothschild a aussi aidé le Musée des Arts Décoratifs à acquérir plusieurs dessins attribués à l’atelier d’Auguste lors d’une vente aux enchères en 1925.
Robert-Joseph Auguste a aussi séduit d’autres membres de la famille Rothschild dont Alphonse de Rothschild (1868-1949), père de Guy de Rothschild et cousin du baron Robert, qui acquit une grande partie du service de Hanovre réalisé pour le roi George III de Grande-Bretagne en tant qu’électeur de Hanovre, avant que la moitié ne rejoigne les collections du baron Alphonse, qui légua certaines pièces au Louvre, le reste étant vendu par ses héritiers en 1982 pour être acquises par les trusts de la famille Rothschild en 2002 et aujourd’hui conservées à Waddesdon Manor, dans le Buckinghamshire.


This pair of tureens is the epitome of France Neo-classicism produced by the greatest French silversmith and modeller of the late 18th century: Robert-Joseph Auguste.

ROBERT-JOSEPH AUGUSTE (1723-1805)
Robert-Joseph Auguste was a polymath: goldsmith, gold box maker, modeler, sculptor, jeweler, bronzier and medallist. Born in Mons in 1723, he first worked for ten years as a journeyman before entering his first mark in 1757 at the relatively late age of 34. Nonetheless by then he was already known as a skillful and inventive goldsmith. Indeed in 1745 he created works for King Louis XV and in 1755 he fashioned two figures in gold for the marchand-mercier Lazare Duvaux, which were later acquired by the King's mistress Madame de Pompadour. In the 1760s he is described as a marchand-joaillier and produced gold snuff boxes, five of which are known to survive in museum collections and one is at Althorp, Northamptonshire, which was bought by John, 1st Earl Spencer while in Paris in 1769. In 1761 he also presented at the Paris Salon a marble column with bronze mounts he fashioned, after designs by Charles de Wailly.
In 1777, Auguste was appointed l'orfèvre ordinaire du roi having collaborated with the court jeweller Ange-Joseph Aubert on the crown and coronation regalia of King Louis XVI.

GOLDSMITH TO THE COURTS
Auguste's most productive years were from 1770 to 1785 and he was held in high esteem by foreign courts. It was during these years that he supplied foreign diplomats such as Count Gustaf Philip Creutz (1731-1785), a Swedish diplomat and statesman, ambassador to Paris in the 1770s and Earl Harcourt, King George III's ambassador to the French court from 1769.
His greatest surviving commissions were for the royal courts of Portugal, Russia, Denmark and King George II of Great Britain for his court at Hanover. Apart from the Hanover service, which was sold in the 1920s, examples from these services can be seen in the respective Royal or State collections. The largest part of Auguste's Hanover service is now in the Rothschild Family collection on display at Waddesdon Manor, Buckinghamshire and in the Louvre, Paris.

A SOCIALITE GOLDSMITH
Auguste was also socially well-connected as seen by the list of guests who attended his marriage. They included Madame de Pompadour's brother, the Marquis de Marigny (1727-1781), the architect Jacques-Germain Soufflot (1713-1780), and Charles Nicolas Cochin (1715-1790), the engraver, designer, art critic and opponent of the Rococo style. In a letter written by Cochin to the Marquis de Marigny in 1765 he commends Auguste above all his contemporaries 'it is difficult to single out anyone in the art of silver manufacturing other than M. Auguste, all the others being more or less salesmen, incapable of making things themselves but offering items in their own name, made by others'.

His popularity as a goldsmith throughout Europe make it difficult to identify all his clients. Thus there has been considerable discussion regarding the engraved initials GS beneath the German prince's crown which appears on the body of the tureens and on the stands. It was suggested that the initials, if contemporary to the tureens, could be for Prince George Friedrich Carl, Duke of Saxe-Meiningen (1763-1803), however if the initials were engraved later they could have belonged to Prince Georg Carl Friedrich, Duke of Saxe-Altenburg (1796-1853), Prince Georg I Wilhelm, Prince of Schaumberg-Lippe (1784-1860) or Prince Gunther Friedrich Karl II, Prince of Schwarzburg-Sondershausen (1801-1889). If one follows the convention used by the children of King George III of Great Britain, who regularly presented personal gifts engraved with their initials, the GS initials could relate to the Christian names of the owner.


THE ROTHSCHILD PROVENANCE
These tureens which are dated 1775-6 just at the time of the change of date-letters, are in the highly developed Neo-Classical style as promoted by Cochin. They epitomise the very greatest of Auguste's works from the mid 1770s. They are very similar to a tureen or pot à oille made by Auguste in 1771 for the Hanoverian minister in Paris Otto von Bloehme (sold Christie's Geneva, 26 April 1977, lot 306). The form of the tureen and cover is identical with minor variations on the stand border. These tureens are directly related to a pair of pots à oille once in the collection of Michel Ephrussi (1844-1914) (one shown here and illustrated in Henri Bouilhet's L'Orfèvrerie Français aux XVIIIe et XIXe siècles, Paris, 1908, p. 243). One of a pair of tureens made by Auguste in 1775 later entered the collection of Madame Dhainault, sold at Sotheby's, London on 10 December 1936, lot 46. Their very close resemblance to the present lot makes it almost certain that they once formed part of the same service. Michel Ephrussi, a banker and art collector, was a member of a Ukrainian Jewish family who had established themselves in Paris in the mid-19th century. He was the brother-in-law of Béatrice de Rothschild (1864-1934) and a cousin of Baron Robert de Rothschild who owned these tureens.

Baron Robert de Rothschild (1880-1946) was the youngest son of Gustave de Rothschild (1829-1911) and his wife Cecile Anspach (1840-1912). He married, in 1907, Gabrielle Beer (1886-1945). In keeping with the Rothschild family tradition he was both a great collector and a philanthropist. His interest in the work of Robert-Joseph Auguste is shown by his ownership not only of the present magnificent pair of tureens but also a pair of wine-coolers and two glasses coolers which were also exhibited in 1926 at the Exposition d'orfèvrerie française civile hosted by the Musée des Arts Décoratifs (p. 23, no. 140 and 141). The tureens appear in a black and white photograph of the exhibition (published in C. Bouchon, Le baron Robert de Rothschild (1880-1946), collectionneur et mécène, fig. 9) but they do not appear to be listed in the catalogue. His generosity also enabled the Musée des Arts Décoratifs to purchase a number of drawings arrtibuted to Auguste's workshop when they came up at auction in 1925.

Other members of the French branch of the Rothschild family were significant collectors of French 18th century silver, and often acquired collections en bloc and then divided them up amongst different branches of the family. Alphonse de Rothschild (1868-1949), father of Guy de Rothschild and cousin to Baron Robert acquired a large part of the Hanover service made by Robert-Joseph Auguste for King George III of Great Britain as Elector of Hanover. This service was broken up after the King of Hanover sold very large holdings of plate to the Vienna dealer Gluckselig in 1924. Half of the Hanover service was acquired by Baron Alphonse, who bequeathed some pieces to the Louvre, with the remainder being sold by his heirs in 1982. These are now at Waddesdon Manor, Buckinghamshire, having been acquired by Rothschild Family Trusts in 2002. Some of these pieces may also be visible in the photograph of the vitrine, which includes the Riahi tureens, taken during the 1926 Paris exhibition cited above.

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