Lot Essay
L'ampleur du canapé et la richesse de son décor sculpté marquent une évolution très nette par rapport aux productions précédentes.
Malgré son envergure, réminiscence du mobilier Louis XIV et qui n'est pas sans rappeler le superbe salon Crozat conservé en partie au musée du Louvre, notre canapé annonce les caractéristiques d'un style transitoire : le bois apparent et abondamment sculpté du dossier entièrement encadré, les montants des dossiers légèrement galbés, le recul des supports d'accotoir par rapport aux pieds antérieurs, la suppression des entretoises, des ornements symétriques certes mais qui confirment une nouvelle grammaire décorative (les tiges, les agrafes de feuillages…).
On peut le rapprocher d'un fauteuil à la reine en bois doré à châssis (illustré, Claude-Paule Wiegandt, Régence-Louis XV, Editions Massin, p. 31, et conservé au Musée des Arts Décoratifs, Paris). Le mouvement chantourné du dossier mais surtout les motifs sculptés et les cartouches ajourés ainsi que les pieds terminant en enroulement sont identiques à notre canapé.
Un fauteuil de la même série est conservé au musée des Arts décoratifs, Paris (reproduit dans Style, Meuble, Decor du moyen-âge à nos jours, ouvrage collectif, Paris, 1972, p. 178) et un autre a figuré dans la vente Winston Guest, Parke Bernet, New-York, le 2 décembre 1967, lot 128.
Cassiobury Park
Situé près de Watford, cette maison d'époque Elisabéthaine connut deux grandes transformations sous la direction de Hugh May dans les années 1680 puis celle de James Wyatt (mort en 1813) aux environs de 1800. Faisant partie des plus belles demeures de la période Régency, ses intérieurs somptueux, notamment ornés de meubles Boulle, furent immortalisés dans des aquarelles exécutées par William Henry Hunt au début des années 1820. Deux de ces aquarelles passèrent en vente chez Christie's à Londres, le 14 novembre 1995, lots 69-70. Sur l'une d'entre elles on aperçoit des fauteuils faisant partie de la même suite que le canapé. Ainsi qu'il est dit avec fierté dans l'introduction du catalogue de la vente de Cassiobury par Christie's en 1893, le mobilier français de Cassiobury fut rassemblé après la Révolution Française par le grand et honorable George, cinquième Earl of Essex qui mourut en 1839. Celui-ci comprenait notamment le meuble d'appui en marqueterie Boulle attribué à Montigny et qui figura dans la collection Wildenstein (vente Christies Londres, les 14 et 15 décembre 2005, lot 30).
Le Prince Pukler-Muskau visita Cassiobury en 1826 et le décrivit ainsi: Le château est de gothique moderne et magnifiquement meublé. La réputation du lieu fut telle parmi les connaisseurs qu'il fut décidé d'organiser les visites et d'en restreindre la fréquentation.
Cassiobury fut démoli dans les années 1920. Cependant, son splendide escalier sculpté est aujourd'hui conservé au Metropolitan Museum de New York.
Malgré son envergure, réminiscence du mobilier Louis XIV et qui n'est pas sans rappeler le superbe salon Crozat conservé en partie au musée du Louvre, notre canapé annonce les caractéristiques d'un style transitoire : le bois apparent et abondamment sculpté du dossier entièrement encadré, les montants des dossiers légèrement galbés, le recul des supports d'accotoir par rapport aux pieds antérieurs, la suppression des entretoises, des ornements symétriques certes mais qui confirment une nouvelle grammaire décorative (les tiges, les agrafes de feuillages…).
On peut le rapprocher d'un fauteuil à la reine en bois doré à châssis (illustré, Claude-Paule Wiegandt, Régence-Louis XV, Editions Massin, p. 31, et conservé au Musée des Arts Décoratifs, Paris). Le mouvement chantourné du dossier mais surtout les motifs sculptés et les cartouches ajourés ainsi que les pieds terminant en enroulement sont identiques à notre canapé.
Un fauteuil de la même série est conservé au musée des Arts décoratifs, Paris (reproduit dans Style, Meuble, Decor du moyen-âge à nos jours, ouvrage collectif, Paris, 1972, p. 178) et un autre a figuré dans la vente Winston Guest, Parke Bernet, New-York, le 2 décembre 1967, lot 128.
Cassiobury Park
Situé près de Watford, cette maison d'époque Elisabéthaine connut deux grandes transformations sous la direction de Hugh May dans les années 1680 puis celle de James Wyatt (mort en 1813) aux environs de 1800. Faisant partie des plus belles demeures de la période Régency, ses intérieurs somptueux, notamment ornés de meubles Boulle, furent immortalisés dans des aquarelles exécutées par William Henry Hunt au début des années 1820. Deux de ces aquarelles passèrent en vente chez Christie's à Londres, le 14 novembre 1995, lots 69-70. Sur l'une d'entre elles on aperçoit des fauteuils faisant partie de la même suite que le canapé. Ainsi qu'il est dit avec fierté dans l'introduction du catalogue de la vente de Cassiobury par Christie's en 1893, le mobilier français de Cassiobury fut rassemblé après la Révolution Française par le grand et honorable George, cinquième Earl of Essex qui mourut en 1839. Celui-ci comprenait notamment le meuble d'appui en marqueterie Boulle attribué à Montigny et qui figura dans la collection Wildenstein (vente Christies Londres, les 14 et 15 décembre 2005, lot 30).
Le Prince Pukler-Muskau visita Cassiobury en 1826 et le décrivit ainsi: Le château est de gothique moderne et magnifiquement meublé. La réputation du lieu fut telle parmi les connaisseurs qu'il fut décidé d'organiser les visites et d'en restreindre la fréquentation.
Cassiobury fut démoli dans les années 1920. Cependant, son splendide escalier sculpté est aujourd'hui conservé au Metropolitan Museum de New York.