拍品專文
"Qu’est-il arrivé à la statue Bassa ? C’est un objet que certains peuvent considérer comme mutilé ; hormis la main gauche, visiblement sectionnée de façon peut-être rituelle pour la désacraliser, la statuette présente en effet de nombreux manques, dont la plupart sont certainement dus à sa conception : elle n’était pas sculptée en entier dans la masse, comme en témoignent les orifices que l’on voit aux articulations de la main droite, où devaient s’insérer des doigts, ou aux cuisses, suggérant que les jambes elles aussi devaient être rapportées. Nous n’avons jamais cherché vraiment à l’imaginer telle qu’elle devait être à l’origine car nous l’avons toujours aimée telle qu’elle est, bien avant de l’acquérir."
Liliane et Michel Durand-Dessert
Cette élégante statuette présente toutes les caractéristiques du style Bassa qui se trouvent habituellement sur les masques : l’angle facial, la scarification frontale se poursuivant sur l’arête nasale, le dédoublement des arcades sourcilières par motifs et pointillés et les épaisses marques tribales losangées et chevronnées. D’autre part, les inclusions de chevilles de même que les rajouts de dents d’ivoire sont aussi usuels.
Outre sa riche ornementation, notamment symétrique aux épaules, les galbes qui rythment cette sculpture sont remarquables, tout particulièrement au dos dans la représentation de la nuque d’une « bosse de bison » pouvant évoquer l’opulence de la personne représentée, ce qui n’est pas sans rappeler les plis de graisse figurés sur les masques Mende.
On ignore quelle était exactement la disposition des jambes. Leur mode de fixation, bien qu’inhabituel, n’est pas unique dans la sculpture africaine ; la sculpture de l’ancienne collection Speyer figurant un animal fétiche en est un autre exemple. D’autres sculptures non monoxyles sont connues dans différentes ethnies. La coiffe de fibre, dont on peut supposer qu’elle a été renouvelée pour le besoin du rite, est postérieure.
Cette statue s’apparente plus à un portrait qu’à un objet de culte, représentant une personne précise sous des traits idéalisés sui-generis. Ce type de « représentation-portrait » se rencontre aussi dans des ethnies assez proches, par exemple chez les Gouro (cf. Fischer, E. et Homberger, L., Die Kunst der Guro, Zürich, 1985, p. 230, n° 181). De plus, la position corporelle est proche des attitudes traditionnelles des anciennes sculptures en pierre Kissi et Sherbro de Guinée et Sierra Leone, ethnies voisines. Cette parenté est notable dans les caractères suivants : le cou rentré dans les épaules, les bras repliés haut sur le buste massif et la schématisation des membres inférieurs ne laissant apparaître que les cuisses et la rotule (cf. Tagliaferri, A., Stili del Potere, Milan, 1989, pp. 86-91, 101-103 et 106-107). De même, le reliquaire ombilical se rencontre dans la statuaire Kissi-Sherbro (cf. op. cit. p. 110, n° 88, 89, 94 et 115).
Liliane et Michel Durand-Dessert
Cette élégante statuette présente toutes les caractéristiques du style Bassa qui se trouvent habituellement sur les masques : l’angle facial, la scarification frontale se poursuivant sur l’arête nasale, le dédoublement des arcades sourcilières par motifs et pointillés et les épaisses marques tribales losangées et chevronnées. D’autre part, les inclusions de chevilles de même que les rajouts de dents d’ivoire sont aussi usuels.
Outre sa riche ornementation, notamment symétrique aux épaules, les galbes qui rythment cette sculpture sont remarquables, tout particulièrement au dos dans la représentation de la nuque d’une « bosse de bison » pouvant évoquer l’opulence de la personne représentée, ce qui n’est pas sans rappeler les plis de graisse figurés sur les masques Mende.
On ignore quelle était exactement la disposition des jambes. Leur mode de fixation, bien qu’inhabituel, n’est pas unique dans la sculpture africaine ; la sculpture de l’ancienne collection Speyer figurant un animal fétiche en est un autre exemple. D’autres sculptures non monoxyles sont connues dans différentes ethnies. La coiffe de fibre, dont on peut supposer qu’elle a été renouvelée pour le besoin du rite, est postérieure.
Cette statue s’apparente plus à un portrait qu’à un objet de culte, représentant une personne précise sous des traits idéalisés sui-generis. Ce type de « représentation-portrait » se rencontre aussi dans des ethnies assez proches, par exemple chez les Gouro (cf. Fischer, E. et Homberger, L., Die Kunst der Guro, Zürich, 1985, p. 230, n° 181). De plus, la position corporelle est proche des attitudes traditionnelles des anciennes sculptures en pierre Kissi et Sherbro de Guinée et Sierra Leone, ethnies voisines. Cette parenté est notable dans les caractères suivants : le cou rentré dans les épaules, les bras repliés haut sur le buste massif et la schématisation des membres inférieurs ne laissant apparaître que les cuisses et la rotule (cf. Tagliaferri, A., Stili del Potere, Milan, 1989, pp. 86-91, 101-103 et 106-107). De même, le reliquaire ombilical se rencontre dans la statuaire Kissi-Sherbro (cf. op. cit. p. 110, n° 88, 89, 94 et 115).